Confessions

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Finalement, toutes les paillettes retombent et nous nous asseyons, toujours dans les bras l'un de l'autre.

Théo est agité de soubresauts dans mes bras et soudain, je comprends que ce n'est pas dû à des rires mais que désormais il pleure. C'est soudain, étonnant, mais compréhensible : depuis combien de temps n'a-t-il pas ri et pleuré ? Il est en train de se libérer de toutes ses émotions auparavant enfouies au fond de son cœur.

Comme à chaque fois que quelqu'un est en larmes dans mes bras, je lui caresse délicatement le dos par réflexe. Il me serre plus fort contre lui, il s'accroche à moi comme à une bouée et j'aime la sensation que me procure le fait d'être dans ses bras. J'ai enfin l'impression qu'il me fait confiance et qu'il se livre à moi.
Ses sanglots augmentent au fur et à mesure et il pleure toutes les larmes de son corps. Ça me fait mal de le voir ainsi, mais je sais que ça lui fait du bien. C'est comme si, maintenant lancé, il ne peux plus s'arrêter. Alors je patiente, attendant qu'il se calme.

Finalement, il se confie entre ses pleurs :

« Tu avais raison... tu as tellement raison. Je suis malheureux, Louise, si tu savais... Je... Mon village natal me manque cruellement, j'ai le mal du pays. Depuis que j'ai quitté mon petit village d'Angleterre. Je ne me sens nulle part chez moi, nulle part bien, et ça me rend malade. Vraiment malade. J'ai presque constamment envie de vomir, je fais des insomnies, je me sens vraiment mal.

- Tu as envie de vomir là ? » dis-je en m'écartant légèrement de lui. Mais Théo me retient et me serre fort dans ses bras, comme s'il avait peur que je m'enfuie. Il s'exclame, un peu affolé :

« Non ! Non... tes bras, c'est le seul endroit où je ne me sens pas mal, où je me sens chez moi. »

Je rougis sous sa dernière phrase. Que de confessions... bon, eh bien c'est à mon tour, maintenant :

« Moi aussi. Moi aussi je me sens mieux que nulle part ailleurs, dans tes bras. Je t'aime beaucoup, tu sais... même si je sais que toi tu... »
Théo relève la tête et pose un doigt sur mes lèvres entrouvertes pour me faire taire. Je vois son visage comme jamais je n'avais pu le voir. Plus près et plus vrai. Ses larmes ont fini de couler et ses yeux rouges sont désormais secs. Il sourit et murmure, en me caressant les lèvres du bout du doigt, ce qui me fait frissonner :

« Il faut que tu arrêtes de penser et de savoir pour moi. Sache que même si je ne l'ai pas montré, je me suis aussi énormément attaché à toi. Je n'ai jamais aimé quelqu'un aussi fort, enfin, de cette façon-là. »

Théo pose alors brièvement ses lèvres sur les miennes, avec douceur, puis il me reprend dans ses bras.

Poussière de féesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant