the heartbreakers club✓

[13] I Got Stamina

ALISON BURGANOV

Jamais je n'avais été prise dans ce genre de situation avant - le style que nous voyons dans les films de suspense ou dans nos rêves les plus angoissants. Modelés finement, ces situations commençaient par engloutir toute votre courage pour enfin vous laisser avec une carapace brisée et des sentiments plus fragiles que de la porcelaine. Mais cela, c'est que dans les films. Les personnages de films sont si influençables : la plupart baissent les bras à la moindre écorchure. Ils meurent d'envie d'atteindre un but mais se laissent décourager en voyant toutes les options terrifiantes qui s'offrent à eux. C'est bien une chose que j'aime de la réalité : nous n'avons presque jamais le choix. Nous perdons pas le temps à essayer de choisir parmi d'innombrables alternatives ; nous fonçons, que ce soit tête haute ou baissée, vers l'inconnu, ne sachant pas si nous allons pouvoir goûter à nouveau aux lèvres de notre bien-aimé.

La tension est toujours aussi palpable entre Carter et Malory - mais pour une fois, Sara n'a pas fait de siennes. Quand nous avons entendu les insultes de la petite Carter envers la timide, elle s'est contentée d'hausser les sourcils. Je vois clairement dans le regard des trois filles qu'elles sont aussi exténuées que moi de devoir courir après la vérité - pourquoi sommes-nous aussi, pourquoi nous, de quelle manière sommes-nous entrées ici, pourquoi tous ces secrets sont divulgués. Nous sommes toutes différentes les unes des autres - les manières d'une agace profondément une autre. Alors, est-ce voulu d'avoir choisi de faire vivre une sorte d'enfer à quatre quasi inconnues d'un même bahut ? Rien que de penser à ceux qui nous ont mît dans la merde, tous probablement habillés de cagoules noires et munis de cigarettes qu'ils fument du bout des doigts en faisant échapper un rire gras, me répugne plus que de devoir manger du boudin.

Sara entortille une mèche de ses cheveux auburn autour de son doigt pâle en crispant les lèvres en croisant mon regard. Ses fringues sont quelque peu souillées de terre et ses yeux verts sont d'un vide immense - comme si elle est à bout. Mais qui sait, peut-être que cela ne fait que commencer. Alors que le décor change pour faire place aux traits de l'intérieur du restaurant Subway situé non loin de Charleston, je remarque que une larme fait son chemin le long de la joue de Malory. Elle l'essuie rapidement puis baisse la tête, laissant ses longs cheveux châtains couvrir son visage. Seuls le bruit de nos chaussures qui se fracassent contre le sol se fait entendre, laissant une impression de déjà-vu monter en moi. Carter pousse la porte décorée de plusieurs affiches publicitaires et d'une feuille plastifiée désignant les heures ainsi que les jours d'ouverture du commerce.

— Que cet enfer de secrets finisse., soupire longuement Malory comme les néons blanchâtres éclairent nos visages fatigués.

Les tables sont toutes vides mis à part un box situé au fond du restaurant. Une jeune fille d'environ douze ans, avec une flamboyante chevelure blonde et un peu rondelette rit aux éclats à une blague qu'une grande brunette aux cheveux bouclés vient de lui conter, tandis que une pré-adolescente rousse leur tend un sac rempli probablement de sandwichs. Les petites Alison, Charlotte Granderson et Rebecca Olsen. J'ai été amie avec ces filles seulement pendant un an, mais pourtant, elles sont les personnes qui ont jouées un rôle important pour ce qui est de ma vie à cette époque-là - et même encore aujourd'hui.

— Alors, Ali. Tu nous avait promis de nous dire le nom du garçon sur lequel tu as flashé !, s'enquit Charlotte alors que les joues de la petite Ali tournent au cramoisi.

— Hum... Bien... J'aime mieux jouer aux devinettes., elle attend que ses deux amies hochent positivement avant de continuer. Vous le connaissez bien...

La petite Charlotte fait une grimace comme mon les battements de mon cœur commencent à accélérer. L'amour que j'avais pour lui était si juvénile, si... idiot.