Chapitre 8

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- Bonne chance mon fils. Tu y arriveras j'en suis certaine !

- Si tu te dégonfles, tu le regretteras !

Kagan leva les yeux au ciel.

- Merci, bonne journée à vous aussi. Je ne sais pas quand finiront les épreuves, mais sûrement dans pas longtemps, donc je vous dis à ce soir.

- Au revoir !

Elles partirent travailler d'un pas confiant, comme si Kagan allait forcément épouser la princesse. Elles s'étaient levées de bonne heure. Leur récipient de terre cuite dans les bras, elles partaient chercher de l'eau, comme d'habitude. Dans la chaleur dynamisante du soleil levant, Iman et Maliya s'éloignaient. Kagan, tout en les regardant, baignées de lumière et de courage, s'imagina leurs pensées : « mon fils est le meilleur, mon frère est un vainqueur, il sauvera le pays et sauvera ses amis ». Comment pouvaient-elles être aussi motivées ? On ne passe pas de vaurien à roi si souvent que cela. C'était du moins ce qu'il pensait.

Nassim l'attendait devant la masure en brique crue. Il rejoignit son ami et, ensemble, ils progressèrent vers la place Royale.

La première chose que fit le garçon aux yeux bleus lorsque qu'il ouvrit la bouche fut de se plaindre.

- Je suis crevé ! J'aurais bien dormi plus longtemps, c'est trop tôt pour moi là ! En plus j'ai mal partout !

- Il y a quelques jours, on s'est levé presque aussi tôt et ça ne t'avait pas posé de problème. Et si tu as mal partout, c'est parce que ton père... 

L'autre endormi bâilla.

- Il s'est passé un truc chez tes parents hier soir ? s'inquiéta Kagan, qui avait remarqué une ecchymose sur le bras de son ami.

Nassim articula, la bouche pâteuse, tandis que son visage se voilait d'ombre :

- Rien de transcendant. Mon père m'a demandé de participer aux épreuves avec toi, que c'était mon devoir d'homme et je ne sais quoi pendant toute la soirée.

- Et tu as refusé.

- Bien sûr. Parce que mon seul devoir d'homme...

- ... C'est de séduire les gonzesses, terminèrent-ils en cœur.

Ils rirent de bon cœur. Kagan fut soulagé de voir son ami retrouver un peu de sa joie coutumière.

- On peut dire que tu connais ma philosophie mec.

- Après tout ce temps, c'est normal. Le contraire serait bizarre, vu que tu radotes toujours !

- Vieux avant l'âge, quelle plaie ! dit Nassim avec sa légèreté habituelle.

Les deux amis avaient cette même faculté de tourner les événements en anecdotes amusantes. La vie leur semblait moins dure ainsi.

- Alors, tu es prêt à tous les remettre à leur place ? lança Nassim avec entrain.

- Euh, pas trop non.

- Tu vas leur rabattre leur clapet, à ces riches de pacotille, quand tu les auras tous vaincus, l'exhorta Nassim.

- Ça sera avec plaisir, mais je préfère utiliser la ruse tu vois, insinua l'autre d'un ton machiavélique, ne pas fanfaronner si je gagne mais plutôt les dévaluer, les faire se sentir misérables au fur et à mesure de mon règne, les ridiculiser doucement en les blâmant. Les atteindre psychologiquement pour qu'ils soient stigmatisés à jamais, tu vois le genre.

- Ouais, ouais je vois.

Ils se fixèrent en se retenant de sourire.

- En gros tu es juste un sadique.

The Captain's Secrets [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant