The Captain's Secrets [En Réécriture]

Partie 1 : introduction

Il était une fois, un roi et une reine, heureux et comblés. Ils vivaient dans le luxe le plus complet, entourés de serviteurs et de jardins resplendissants. Leur existence n'était que tendresse et amour.

Le souverain, un homme juste et bon, dirigeait un royaume prospère où les mots « guerre » ou « misère » n'existaient pas. Du moins plus maintenant.

Son épouse était un ravissement pour le peuple : douce et attentionnée, elle allait souvent se promener dans les rues foisonnantes d'odeurs de la ville. Et quand elle était au palais, sa porte restait toujours ouverte.

Ces deux merveilleuses personnes paraissaient nées pour être ensemble, rien ne semblait pouvoir briser leur bonheur parfait, jamais le mal n'aurait pu les effleurer de sa main portant tous les maux. La vie battait son plein dans les cœurs de ces jeunes gens enivrés par l'insouciante berceuse de la plénitude, baignée dans l'océan infini de leur passion.

La cité abritait un port commerçant au marché florissant qui permettait au pays de s'enrichir et de s'ouvrir aux différentes mœurs. Ici, tout le monde était mélangé en une ribambelle de couleurs et de pensées humaines, divergentes mais complémentaires où chacun avait sa place. Cette harmonie s'étendait jusqu'aux portes du monde animal.

Peut-être était-ce une société parfaite, celle que les Hommes cherchent à atteindre vainement depuis la nuit des temps, depuis la création du continent et de ses habitants. Ou peut-être n'était-ce que le terreau insoupçonné de mille et une souffrances...

Un jour, l'événement tant attendu se produisit : la reine tomba enceinte. Durant toute la grossesse, le roi fut aux petits soins pour elle, cédant au moindre de ses caprices, lui dédiant tout son temps libre.

Après huit mois et demi de patience et de câlineries, la douce souveraine enfanta d'une magnifique petite fille au regard pénétrant et mystérieux.

L'accouchement laborieux terminé, le nouveau papa décida d'organiser une immense réception en l'honneur de la naissance de la nouvelle petite princesse et du rétablissement de sa tendre amie. Celle-ci se déroulerait dans le château durant quatre jours et cinq nuits, comme le voulait la tradition transmise par les Anciens.

Les serviteurs s'activèrent, nettoyèrent les innombrables pièces du palais de fond en comble, époussetèrent les meubles de marque, en marbre blanc, ivoire et ambre. Ensuite vint le tour de la décoration ; des tissus brochés, du brocart et de la soie, des tentures brodées couleurs ocre et indigo, des candélabres plaqués or ainsi que des miroirs de riche facture, de somptueux lustres de cristal et des peintures délicates représentant les illustres membres de la famille royale.

Toute la journée précédant la réception, les cuisiniers et marmitons s'évertuaient à innover de nouvelles saveurs raffinées. Les milliers de plats conçus furent soigneusement déposés sur les tables emplissant le château, dressées pour l'occasion.

Et quand tout fut prêt, les époux royaux entreprirent leur habillement. Le roi se vêtit d'un justaucorps en mousseline bleu pâle et brodé de fils d'argent, d'une culotte en soie immaculée, d'une cape opalescente ornée de motifs en spirale vert émeraude, d'une chemise légère en soie assortie au justaucorps et se chaussa de bottes de cuir marron. Il n'oublia pas de remettre sa couronne jaune clair décorée de petites pierres de lune miroitantes, ainsi que son précieux collier ; une simple chaîne d'argent soutenant un pendentif incolore en forme de tourbillon aquatique.Une fois préparé, il rejoignit la salle du trône où l'attendait sa bien-aimée.

Celle-ci ressemblait à l'une de ces déesses antiques à la beauté mythique, avec sa robe de mousseline rouge aux voiles diaphanes. Ses lèvres rosées affichaient un sourire féerique, ses beaux yeux couleur de lune semblaient attirer la lumière dans les abîmes profonds de son âme, étendant leurs cils noirs tels des papillons s'envolant vers la chaude lueur du crépuscule. Relâchés en cascade sur ses épaules nues, les cheveux d'ébène de la reine encadraient de leurs boucles soyeuses son visage aux traits fins. Les poignets joliment décorés de bracelets pourpres, elle arborait un anneau en spirale translucide à son annulaire gauche, symbole de son mariage d'amour avec l'homme de sa vie.

Tranquille, elle descendit lentement les marches du grand escalier de marbre, le regard fixé dans celui de son époux. Quand les deux amoureux arrivèrent au même niveau, le roi prit la main de sa bien-aimée et lui fit le baisemain.

- Vous êtes éblouissante, ma fée.

- Vous de même mon chéri.

Rêveurs, ils se contemplèrent longuement dans le silence de leur amour.

- Où est donc ma petite princesse ?

- Elle s'est endormie dans son berceau.

- Bon, ce n'est pas grave, nous la présenterons demain. Maintenant, allons ouvrir les portes à notre peuple adoré, voulez-vous ?

- Avec joie !

Il lui présenta son bras, qu'elle saisit avec la timidité d'une jeune amoureuse, ce qui amusa son compagnon.

Le roi interpella un garde posté près de l'entrée principale. Quelques minutes plus tard, une foule gigantesque avançait dans les couloirs du château.

Cris de joies, retrouvailles, éclats de rire, tout n'était que bonne humeur ! Les paysans s'émerveillèrent devant les boiseries et autres décorations somptueuses qui recouvraient tous les murs de marbre blanc du palais. Et leur étonnement fut à son comble lorsque qu'ils pénétrèrent dans la salle de bal, improvisée en salle à manger. Tant de nourriture ! Viandes rôties, dindes grillées, canards laqués, pâtés, légumes de saisons, potages veloutés, petits fours, confiseries et boissons exquises... Que de mets délicats gratuits !

Le festin convivial dura toute la soirée tant les plats étaient nombreux. Partage et générosité étaient les seuls principes régnant dans la demeure royale ce soir-là.

Puis, quand les conversations s'éteignirent progressivement sous la fatigue, les invités allèrent dormir dans les lits prévus à cet effet, le couple royal rejoignit ses appartements et Morphée souffla de doux songes aux endormis paisibles.

Tout semblait tranquille lorsqu'un bruit retentit dans l'une des chambres royales...