Le pire c'était que ce n'était pas qu'un tout petit bidou. Denise devait déjà être à 5 ou 6 mois vu sa taille.
Dorian me regarda, médusé.
Ça faisait presque 3 mois que nous ne l'avions pas vu et bizarrement les rares fois où cela s'était produit, elle portait des vêtements amples... Je comprends mieux maintenant.
Remarquant notre expression ahurie, elle nous pressa de rentrer, et se dirigea vers la cuisine pour aller chercher des boissons.
Papa se tenait devant nous gêné par la situation.
Alors que j'allai ouvrir ma bouche pour exiger des explications, Dorian, fulminant, le fit en premier :
- Comment t'as pu nous cacher ça franchement ? Si ça se trouve tu aurais préféré ne jamais nous en parler. Comment tu expliques que ça fait des mois qu'on avait pas vu Denise ? Simple coïncidence, hein ? C'est bien ça que tu nous avait dit ?
Papa essaya de l'arrêter dans ses propos mais Dorian ne se laissa pas faire.
- C'est pour ça aussi que ça fait précisément 5 semaines que tu refuses de nous voir ? Trop de travail ? C'est ça, tu crois vraiment que tu es crédible ? Je comprends mieux maintenant tu voulais juste nous cacher que ta pouffiasse était enceinte.
Je posai ma main sur le bras de mon frère, lui intimant de se calmer.
Je voyais la mâchoire de mon père se contracter. Mauvais signe.
Mais contre tout attente, mon père se détendit et prononça simplement :
- C'est bon ? Tu as fini ?
Dorian acquiesça d'un hochement de tête.
Denise réapparue enjouée dans le salon plusieurs cannettes de soda à la main ; puis remarquant l'ambiance pesante, elle perdit son sourire.
Chacun d'entre nous s'assit autour de la table basse.
- Alors ? Ça fait combien de temps ? Demandai-je en désignant Denise.
- Presque 6 mois, répondit-elle toute joyeuse.
- Celui là tu t'en occuperas ? Demanda Dorian sur les nerfs.
Je lui donna un coup de coude. Il ferait mieux de se calmer.
Comme toute réponse mon père lui envoya un regard noir.
- Pourquoi ne pas nous l'avoir dit avant ? les questionnai-je calmement.
- Je pensais que vous le prendriez mal.
- Eh bien les adultes pensent mal, affirmais-je.
- Parce que au cas où tu n'aurais pas remarqué ça n'a fait qu'empirer les choses, rajouta Dorian.
Autre regard noir de mon père, et il nous regarda d'un air désolé. Sentant de l'électricité dans l'air, Denise entama la conversation en parlant des actualités dans le monde et du lycée.
Plus tard dans l'après-midi, après les tensions apaisées, Denise eut la superbe idée d'aller faire un tour en ville, pour que l'on puisse choisir un doudou pour le futur bébé. Pour que l'on « s'implique dans la vie de ce futur petit ange ». Et oui ce sera un garçon...
On entra alors dans un de ses magasins bourrés d'objets en tout genre censés faciliter la vie des futurs parents, et où certains allaient même jusqu'à s'extasier devant la beauté des sièges-auto proposés...
Dorian a toujours aimé les bébés, beaucoup plus que moi. Je ne suis pas en train de dire que je ne les aime pas, au contraire. Je les aime mais pas forcément au quotidien.
C'est pour ça que j'aime bien m'occuper des petits enfants du village, parce que je n'ai pas à les supporter vingt quatre heures sur vingt quatre.
Mon frère a donc préféré se prêter au jeu de « choisir un super doudou pour le futur choupinou » que moi. Ce qui était paradoxal vu la colère dans laquelle il s'était mis quelques heures plus tôt.
Malgré tout je me pris au jeu aussi pour faire plaisir à mon père. J'optais alors pour un petit ourson orange classique et Dorian pour une petite vache verte.
Après ses quelques achats, nous nous sommes dirigés vers la voiture en remontant la rue commerçante. Soudain je m'arrêta, remarquant à quelques mètres de moi une silhouette connue.
C'était Adrien, en compagnie de ce que je supposait être sa famille.
Il me remarqua lui aussi me fit un signe de main et se rapprocha de moi.
Il fit la bise et salua également mon frère, mon père et ma belle-mère. Puis sa famille le rejoignit, et ce qui je suppose était son grand frère se moqua de lui sur le fait qu'il avait un ami qui était de plus une fille.
Adrien rougit lui intimant de se taire. Son père me demanda d'où est-ce qu'on se connaissait mais Adrien répondu avant moi :
- Du lycée, mentit-il
Adrien me lança un regard insistant et j'approuvai sa réponse auprès de son père.
Alors que je baissais le regard vers le sol, légèrement gênée pour je ne sais quelle raison, mon regard fut attiré par la cheville de son frère.
Son frère qui portait un bracelet électronique.
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Le Silence de nos sentiments
Novela JuvenilDans la campagne du centre de la France, loin des grandes villes, la vie peut parfois être ennuyeuse et silencieuse. Les amis, la famille, le lycée et la peinture sont les seules choses qui rythment la petite vie de Mélody. Tout comme ses amis, elle...