Après cette rencontre étonnante, nous sommes rentrés chez papa puis l'avons quitté rapidement pour retourner chez notre mère.
Au moins cette journée aura eu le mérite d'avoir été pleine de surprises.
Dorian expliqua à maman toute l'histoire avec Denise tandis que moi, je partis me coucher. Mais même depuis ma chambre je pouvais entendre ma mère traiter mon père de lâche et autres adjectifs agréables.
***
- Est ce que je pourrais te parler d'un truc s'il te plaît ? Demanda Anaïs.
Je hocha la tête en guise réponse. C'est rare qu'elle me demande ça. Elle ne se confiait pas souvent, préférant aider les autres plutôt qu'elle-même.
Elle jeta un coup d'œil au reste du groupe assit plus loin et commença :
- Je crois que j'aime bien Adam, elle marqua une pause, genre beaucoup.
Elle était toute gênée, c'était adorable !
- Ah je comprends, lui souriais-je, et depuis quand ?
- Je ne sais pas vraiment, mais j'aime tellement passer du temps avec lui... Mais je ne sais pas si il ressent la même chose et je ne veux absolument pas gâcher notre amitié ni même le groupe, alors j'ai envie de ne rien dire pour l'instant car si ça se trouve c'est juste passager.
La connaissant cette attirance était tout sauf passager.
- Si tu le dis... Mais hésite pas à venir m'en parler ok ?
-D'accord. Mais est-ce que tu penses que je pourrais lui plaire ?
- J'en ai aucune idée je ne suis pas dans son cerveau... Tout ce que je sais c'est que tu es juste magnifique et que tu es quelqu'un de bien, ne doute jamais de ça, alors vous iriez peut-être bien ensemble qui sait ?
Ma dernière phrase eut le privilège de la faire sourire. Puis nous nous sommes dirigées vers le groupe comme si de rien n'était.
Je pouvais comprendre Anaïs ; Adam était toujours là pour elle et ensemble ils partageaient souvent des sorties au cinéma et autres sans que ça ne paraisse bizarre. Et on pouvait le dire, Adam était beau, ou en tout cas il avait du charme. Avec ses lunettes, ses cheveux blonds/bruns légèrement bouclés, son sourire collé au lèvres en permanence et sa facilité à faire rire les gens. On pouvait le dire, tout le monde appréciait Adam.
Mais nous étions les seuls à le connaître vraiment. Nous étions les seuls à savoir que tous les jours, la culpabilité le rongeait. La culpabilité qui lui faisait penser qu'il était responsable de la mort de sa sœur, noyée dans la piscine familiale. La culpabilité qui lui disait que c'était sa faute si ces parents n'arrivaient plus à s'entendre.
Alors oui Adam avait l'air parfait mais ce n'était qu'un masque, car comme tout le monde il a fait des erreurs, et comme tout le monde, celles-ci le hantaient.
***
Lorsque j'atteignis enfin ma maison, grand-père était déjà là, comme prévu. Il m'accueillit par un câlin et semblait impatient à l'idée de revoir la maison.
Il était tellement heureux de revoir cette maison où il avait préalablement vécu avec ma grand-mère avant que ma mère vienne s'y installer.
Après avoir fait un tour à l'intérieur, on se dirigea vers le jardin et plus précisément vers le mur. Je voulais absolument lui montrer, et plus particulièrement la peinture que j'avais faite avec grand-mère.
Dès qu'on arriva devant le mur, sans que j'eus besoin de lui montrer laquelle grand-mère avait peinte, il s'y dirigea instinctivement.
- C'est celle-ci, j'en suis sûr ! affirma t-il.
J'acquiesçais.
- Je pourrais reconnaître son style entre mille. Cette façon de faire ça, dit-il en faisant des gestes dans le vide.
Il effleura la peinture du bout des doigts, des larmes aux coins des yeux.
- Merci, me murmura t-il.
Je lui souris, moi aussi émue, des larmes aux coins des yeux.
Et alors sans qu'aucun de nous deux ne s'en rende compte, on s'est assit devant ce mur à l'observer pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que je lui tende un pinceau.
Puis de la façon la plus naturelle sans qu'aucun de nous n'eut besoin de parler, on commença à peindre. Dans le même style que celui de grand-mère, cette nouvelle peinture était comme une prolongation de l'ancienne. C'était beau.
Puis le temps s'écoula et grand-père dû repartir s'il ne voulait pas croiser maman et Dorian.
***
Dès qu'il fut partit je me dirigea vers le point de rendez-vous qu'on avait maintenant avec Adrien.
Il était là, il me fit la bise, et on commença à parler sans problèmes. Il me parla de son lycée de ses amis, et je fis de même.
- Pourquoi hier tu as dit que tu me connaissait du lycée ? Lui demandai-je subitement
- Parce que mon père ne sait pas vraiment que je sors de la maison pour te voir, alors vu que je n'ai jamais parlé de toi j'ai pensé que cette excuse passerait bien. Tu m'en veux ?
- Non ne t'inquiète pas c'était juste pour savoir. Mais j'ai une autre question.
Il fronça les sourcils et se tourna vers moi.
- C'est quoi ?
- Pourquoi ton frère porte un bracelet électronique ?
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Le Silence de nos sentiments
Dla nastolatkówDans la campagne du centre de la France, loin des grandes villes, la vie peut parfois être ennuyeuse et silencieuse. Les amis, la famille, le lycée et la peinture sont les seules choses qui rythment la petite vie de Mélody. Tout comme ses amis, elle...