5 - Vendredi

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Ce soir, en sortant de cour, il m'a attendu.

Il veut que je l'accompagne, mais je ne sais pas où.

Alors, j'ai rangé mes affaires, et je suis sorti. Lui à mes côtés, on m'observe encore, je baisse le regard, mes chaussures identiques depuis longtemps me semblent soudain intéressantes.

Il ne me laisse pas faire, il lance un sujet de conversation, je relève la tête, je le regarde, il me sourit, je ne peux m'empêcher de faire pareil. Il se penche vers moi et chuchote à mon oreille « tu n'as toujours pas trouvé de mot dont je ne connaisse pas la définition. ». Ma respiration se coupe, sa voix tout contre mon oreille, son souffle chaud, je me sens rougir, il en profite pour attraper mes doigt et les lier aux siens. Bizarrement je peux à nouveau respirer, il semble fier de lui, il sourit et rigole doucement, ce moquant encore de moi, me donnant des petits coups de coude dans les côtes.

Et dire qu'il y a encore trois jours je ne lui avait encore jamais adressé la parole, et aujourd'hui on agit comme si... comme si on sortait ensemble depuis plusieurs mois.

On arrive, au casier, je récupère mes affaires, je lui demande s'il veut prendre les siennes, il hausse les épaules « pourquoi faire ? », je souris, j'avais oublié.

Louis arrive et me saute dessus, le bousculant au passage, il s'écarte un peu me laissant parler avec mon ami de toujours.

- Désolé, vieux, je t'avais pas vu.

Il m'a regardé, il l'a regardé et nous a demandé « vous sortez vraiment ensemble, y'a plein de rumeur sur vous deux mais personne ose venir vous parlez, surtout à toi Ty »

Bonne question, est-ce que je sors avec lui, est-ce qu'il veut sortir avec moi, je le regarde, il me regarde, je lui souris, il me sourit, on se tourne vers Louis et on hausse nos épaules.

Louis nous regarde, il sourit et lance en partant « je vous donne une semaine, à demain »

Je le regarde, il me sourit et prend ma main, croisant nos doigts, on se dirige vers la sortie, je sens le regard d'un bon nombre de lycéen sur mon dos et pour une fois, je m'en fiche.

Il me conduit vers une moto, je comprends mieux pourquoi il est si populaire. Il me tend son casque et me fait signe de monter, je ne bouge pas, je ne sais pas quoi faire. Je le regarde, avec mes grands yeux dépareillés, il sourit, puis rigole, il se moque encore de moi. Il reprend le casque entre ses mains, me le met sur la tête, me l'attache, m'attrape par les hanches et me hisse sur sa moto, il s'installe devant moi et démarre. Automatiquement, je m'agrippe à lui, malgré le casque je l'entends rire. Rapidement je sens la moto ralentir, il s'arrête, il descend, attrape mes hanches et me fais descendre, détache le casque et me l'enlève, il le pose sur sa moto et se tourne vers moi en rigolant. « tu es totalement décoiffé, Paul ». Je rougi en passant une main dans mes cheveux, je sais que ça sert à rien mais je ne peux pas m'en empêcher, il se tourne vers moi, et me tant sa main. Je l'attrape (presque) sans hésitation et il m'emmène.

On grimpe une petite colline, une fois en haut, je découvre une superbe vue, un grand parc, des arbres et des fleurs à perte de vue et, une grande maison, visible au loin. On dirait qu'il attend que je fasse quelque chose, alors, je l'entraîne au pied d'un arbre, et je m'allonge, sans lâcher sa main. Il s'installe à côté de moi. « Combien de personne as-tu amené ici ? »

- Personne t'es le premier.

Je souris, j'apprécie cette information.

- Où sommes-nous ?

- Dans le parc de ma maison.

- Grande maison...

Il se redresse rapidement, il se penche vers moi et me demande si je veux faire une petite visite, mais je suis bien là, dans l'herbe à côté de lui, alors, je fais signe que je refuse, il se rallonge à côté de moi, plus loin, il semble déçu. Résigné, je me redresse, il me regarde, je me déplace vers lui, je me colle à ses flans et pose ma tête sur son torse, sa main vient se poser sur ma hanche.

Au bout d'un moment, mon cœur se calme et mes joues retrouve leur teinte naturel, alors je lui dis « amoureux » mais il ne me répond pas, je sais pourtant qu'il ne dort pas.

Il fini tout de même par me répondre. « La définition du dictionnaire dit : Qui aime quelqu'un d'autre, qui éprouve de l'amour ; pour ma part je ne sais pas, je ne l'ai jamais été. ». Je suis déçu qu'il ne me dise pas « je t'aime toi » mais en même je suis heureux qu'il ne me l'ait pas dit, je n'aurai pas su quoi répondre. Quand je suis avec lui je ressens de drôle de chose, mais j'aime ça.

Il se lève, je le regarde, il arrange son tee-shirt, me tend sa main et me tire vers lui. Trop fort, je fini dans ses bras, il en profite pour me faire un autre petit bisou sur la peau fine de mon cou. Je frissonne à nouveau, appréciant la chaleur dans mon ventre qui se propage vers le reste de mon corps, mes joues son à nouveau rouge, je le sais.

- Comme il va faire nuit, veux-tu rester dormir ?

Il me regarde avec un sourire en coin, je ne sais pas ce qu'il signifie, je sens mes joues rougir encore, et aussi étonnant que ça puisse être, j'accepte, parce que la lueur dans son regard me mets automatiquement en confiance.

Il est là avec moi. Et demain de sera pareil. C'est évident. Puisque je dors chez lui.

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L'image : elle représente le jardin de la maison de Tyler, enfin une partie.

Question pour vous : Louis donne une semaine à Paul et Tyler pour se mettre vraiment ensemble, et vous ? Combien de temps avant que nos deux protagonistes sortent ensemble ? Et vont-il vraiment sortir ensemble ? (on sait jamais, je pourrais faire en sorte qu'ils soit frères, ou que l'un des deux meure...). Vos réponses en commentaire, toute idée (même la plus farfelue est la bienvenue).

Je vous dis à demain.

La fille qui est enfin en vacances.

Lui et MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant