Chapitre 7

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- 15H35 -

La douleur fait partie intégrante de mon corps à présent. Elle se déplace à mesure que le temps passe, de mon genou elle se répand dans ma jambe entière puis vient jusqu'à ma tête et quand une migraine s'installe s'en est fini de la personne qui la porte. Je dois dépasser les 40°C degrés tellement je bouillonne. Rien qu'en sueur j'ai dû perdre au minimum mille calories.

C'est... répugnant.

Je sais, mais je dois exprimer ce que je ressens, je dois parler intérieurement parce que si je ne fais rien et que je me contente d'attendre d'arriver à l'hôpital de Lobos et de regarder le paysage défiler sous mes yeux, je risque de m'évanouir et de ne pas me réveiller avant un bon bout de temps.
Je pense que si l'enfer existe, ce n'est rien comparé à l'état de mon genou et je sais ce que vous allez dire.
Je n'ai pas à me plaindre c'est ça ? Qu'il existe des cas pires que le mien ? Je sais, mais je n'est pas une blessure normal !

... ?

Elle a été infliger par un Wendigo !

Ah oui en effet, sa change tout.

Au moins mon histoire serait intéressante à raconter. Et puis sa fera rire les médecins.

Je pense plutôt qu'ils vont t'interner.

C'est une possibilité.
Ma blessure s'aggrave plus vite que je ne l'avait prévu, au bout d'une heure je ne pouvait plus bouger la jambe mais trois heures plus tard c'est-à-dire maintenant je ne peux tout simplement plus avoir accès à la totalité de mon corps. De plus, la couleur de ma jambe a virée au violet c'est très moche à voir.
Quand je regarde ma jambe j'ai l'impression qu'elle a été rattacher à mon bassin d'une façon horrible, mon corps est parallèle à celle-ci en fait, vous imaginez ? Oui c'est dégoutant.

Mon père me jete des coups d'oeil de temps en temps afin d'être sûr que je suis toujours avec eux tandis que Sanjay conduit très prudemment pour éviter les moindres dos d'ânes ou plus connus sous le nom de ralentisseur, c'est ce genre de bosse que l'on croise sur la route, voilà c'est ca.
Je me redresse parce que j'étais allongée sur la banquette arrière pour ouvrir la fenêtre du côté droit de la voiture pour que je puisse respirer, prendre l'air. Mon père me demande :

" Est-ce que ça va ?

   J'ai connu mieux."

Un blanc s'installe entre nous deux, un très long blanc.

Sanjay fini par intervenir et me demande à son tour :

" Ce Wendigo, comment était-il ?

   Pourquoi ? Ce ne sont pas tous les mêmes ?

   Non, il y en a différentes sortes en fonction de leur âge et de comment la personne le voit.

   C'est-à-dire "de comment la personne le voit" ?

   Et bien, si le Wendigo qui se trouve devant toi est d'une couleur différente que les autres... C'est qu'il fait partie de ta famille ou bien un ami assez proche."

Je suis en train de me remémorer la couleur de ce monstre mais ma vision des choses se troublent et quand j'essaie d'ouvrir les yeux, le monde autour de moi semble disparaître dans un tourbillon infernal puis je ne sens plus rien, la banquette arrière a disparue.

Je ne sais plus où je suis n'y qui je suis.

● ● ● ● ●

Où est-ce que je suis cette fois-ci ? Il fait si noir...
Je fais le vide en moi. Je rêve c'est sûr, je le sais parce que je n'ai plus mal à ma jambe et qu'elle s'est miraculeusement raccordée à mon bassin.
Je me tiens debout, je ne suis pas dehors mais je ne suis pas non plus à l'intérieur d'une maison ou autre.
Non je crois que je suis à l'intérieur de moi, au plus profond de mon âme.
Je tente de regarder autour de moi sans savoir où se pose mon regard puis je réalise que je suis dans un rêve alors je me concentre sur mes yeux.
Il faut que je vois, il faut que j'arrive à regarder autour de moi...

WENDIGOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant