Les 5 planètes

Chapitre 3: Secrets amères

Plusieurs jours sont passés depuis la cérémonie et Elba et moi sommes déjà les meilleurs amis du monde. Il semble avoir les mêmes goûts que moi. Malheureusement la première semaine après la cérémonie, les animaux ne sont pas encore autorisés dans l'enceinte du collège.

Ce matin, j'arrive à l'heure pour le cours de maths (que j'aurais préféré rater et dormir à la place). L'heure d'après est entièrement consacré à nos animaux et comment s'en occuper. C'est très intéressant... Nan, je blague, je m'ennuie à mourir et je dois lutter contre le sommeil. De toute façon, tout le monde nous a répété ça depuis un an donc forcément, ça commence à rentrer.

La suite des cours se déroulent sans événements exceptionnels. C'est toujours comme ça, quand on est malade, on apprend que notre chanteur préféré a donné un concert privé dans l'école, il y a eu l'alerte au confinement, et un tremblement de terre et quand on est là, plus rien...

Et puis vient l'heure de manger. C'est jamais très bon dans les cantines mais aujourd'hui, c'est lasagne ! Notre cantine est très grande, (faut quand même contenir 900 élèves et 100 profs), les murs sont beiges et il y a des tableaux de toutes les personnes qui sont entrés dans cette école et qui ont eu une grande carrière. Pas très modeste...

Puis je reprends les cours. Physique chimie pour commencer puis musique (la seule matière bien de cette journée) et UNE HEURE ET DEMIE D'HISTOIRE. Enfin, la sonnerie annonce la fin des cours. Je cours retrouver Aël à la sortie de la classe d'histoire

- Alors, tu faisais quoi pendant l'heure et demie cette fois ? Je lui demande.

- Comme d'hab, dessin pendant une heure, puis sieste pendant une demie heure.

Nous sortons de l'enceinte du collège et nous mettons tranquillement en route. Je remarque qu'une personne nous suit. Il est vêtu normalement : jean, veste en cuir noire. Je décide de tourner brutalement dans une rue que je ne connais pas, pour être sûre qu'il nous suit ou non. Je presse le pas.

- Hey, tu vas où ? Demande Aël

- Tais-toi, on est suivis. Je dis plus bas.

- Bah, on a cas lui demander pourquoi il nous suit ?

Il n'attend pas ma réponse, se retourne et lance :

- Bonjour, pourquoi vous nous suivez ?

Aël a le don d'être franc, ce qui peux m'exaspérer...

- Bonjour, je voulais vous parler Mlle Rénal. Dit-il en s'avançant.

- D'où connaissez-vous mon nom ? Je demande en fronçant les sourcils et en reculant.

- J'étais le meilleur ami de tes parents...

Je ne sais pas si je dois le croire... Il fait encore un pas vers moi et dit.

- Fais-moi confiance, je peux t'aider.

- Pourquoi je devrais vous croire ?

- Je commence à perdre patience. Dit-il en sortant... Un poignard !

- AËL COURS ! Je crie. C'EST UN PIÈGE !

Nous nous mettons tous les deux à courir le plus vite possible, mais il ne se laisse pas distancer.
J'ignore où nous allons, et bientôt nous serons perdus.
Quelques rues plus tard, je me retourne pour voir où ils en sont, mais il n'y a plus personne. Ils ont emmené Aël et je n'ai plus aucun moyen de le retrouver. Soudain une idée me vint à l'esprit je pense qu'aller voir la police sera la meilleure solution. Je cours jusqu'au commissariat le plus rapidement possible.
Arrivée là-bas, je suis toute essoufflée.

- S'il vous... Plait.... Aidez moi, Aël Colann a été enlevé !

- Où cela s'il vous plaît, dit-il sur un ton impassible.

- Près de l'école.

- Quelle école ?

- Celle près de la piscine.

- Quelle piscine ?

- Le collège près de la piscine, quoi !

- Ah, ok. On va lancer l'enquête...

- Bon bah on y va du coup ?

- Ah mais là ça ne va pas être possible... On a encore 154 enquêtes à résoudre avant la vôtre...

Puisque personne n'est disposé à m'aider, je vais me débrouiller seule. Je sors de c't'endroit moisi. Je commence par retourner sur mes pas, je trouverais bien un indice... Je sillonne les rues à la recherche d'Aël, sans succès. Quand soudain, venu des ombres un espèce de corbeau noir et rouge foncé me survole et un inconnu débarque. J'ai déjà eu ma dose pour la journée du coup, j'ai envie de le gerter. Il est devant moi, de façon à me barrer la route. Il ouvre la bouche pour m'adresser la parole, mais je le coupe avant :

- Aurais-tu l'extrême obligeance de bouger de là ?!

Voyant qu'il ne bouge pas, je rajoute :

- Ste plait.

- Attend il faut que je te parle.

- Euh... On s'connait ?

- Toi tu ne me connais pas mais moi si.

Je le dévisage longuement. Il est grand, il me dépasse d'au moins une tête. Il a des cheveux noirs en bataille. Cela va bien avec son corbeau.

- Je sais comment sauver Aël. Reprend-il.

- QUOI ?? Tu vas me dire que tu le connais aussi ?! D'ailleurs, d'où tu nous connais ?

- Ce serait trop long d'expliquer. Le plus important c'est de le sauver, non ?

Je n'ai pas vraiment le choix. Je ne peux pas laisser tomber Aël. Il en est hors de question. Mais est-ce qu'il veut vraiment m'aider ?

- T'es en train de me dire que tu me connais alors que moi je ne sais même pas d'où tu sors avec ce look, que tu sais où est mon meilleur ami, en gros t'es un parfait inconnu mais je devrais te croire ?

- En résumé, oui.

Le monde me rend dingue. . .

- Bah donne-moi une raison de te croire.

- Euh. . .

- Ton identité !

- . . . Bon ok, je suis le fils du principal de ton collège. Ça te va ?

- Et à par ce mensonge ?

- C'est la vérité.

- Et comment tu me connais ?

- Bah mon père parle souvent de ta classe.

- Ça tient la route. . . Mais pourquoi ma classe ?

- Argh tu poses trop de questions ! Sérieux t'es comme ça en classe ? Parce que je plains tes profs. Mais sinon c'est parce que vous êtes la meilleure classe.

- Bien sûr... Bon, il est ou Aël ?

- Suis moi. Me dit il d'un ton assuré.

- Où on va ?

- Alors, c'est au rond-point après Lidl, tu tournes à droite et y'a un feu rouge mais juste avant, tu tournes à gauche dans une petit ruelle, tu vas jusqu'au bout et y'a un champ. Ça te va ?!

- C'est vrai ?

- Non, bon on y va ?

- Pff. . . Je crois que j'ai pas le choix.

Ma conscience me dit que c'est une très mauvaise idée mais il faut que je retrouve Aël à tout prix.

- Je te suis.

Je dois faire une tête bizarre car il rajoute :

- T'inquiète, c'est pas loin.