Chapitre 11 : Diamant noir

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Le sourire m'était revenu. Je me sentais vraiment bête de ne pas y avoir pensé plus tôt... Elba et Wylingz sont forcément sur cette planète, sinon nous n'aurions jamais pu passer. Si on les retrouvaient, Geanna pourrait sûrement nous ouvrir un portail pour rentrer sur Krysk.

- AËL ! Hurlais-je en me levant d'un coup. Elba et Wylingz sont ici !

- Comment tu peux le savoir ? Répondit-il les yeux mis-clos.

C'est vrai que nous manquons grandement de sommeil après ces derniers événements. Je me rassis calmement me rappelant que j'étais debout en plein milieu de notre cercle sous le regard éberlué de tous, puis reprit:

- Tu te rappelles, à la cérémonie, il y avait quelqu'un qui parlait. Je sais qu'on à pas écouté grand chose – Jian pouffa – mais à un moment il a parlé des avantages et inconvénients. À ce moment je me suis concentré 5 minutes sur son discours pourri et il a dit qu'on ne pouvait pas laisser notre animal sur une planète. Il est obligé de nous accompagner. Donc...

- Ils sont ici eux aussi. Compléta Alina.

- Eh bien, c'est déjà ça de bien ! Mais j'ai une autre question. Pourquoi quand on c'est vu dans le labyrinthe t'avais les cheuveux rouges et maintenant ils sont chatains ? S'enquit Jian, en changeant totalement de sujet.

- Bah, vous allez rire mais ils changent de couleur en fonction de mon humeur.

Et là, fou rire général. Je sentais que je n'étais pas prête de retrouver ma crédibilité.

- C'est quoi ça ? Reprit Jian entre deux rires. T'es genre une cousine de Raiponce ?

- Vas-y moque toi de moi. En attendant c'est pas moi qui ressemble à un shtroumpf.

On se disputait comme des enfants de 5 ans. Pourtant cela faisait du bien de parler de façon aussi détendue.

- C'est quoi Raiponce et les shtroumpf ? Nous demanda Alina.

- Je t'expliquerai plus tard sinon je crois que je vais repartir dans un fou rire. Répondit le bleu.

- Vous rigolez mais ça a déjà aidé Aël à m'empêché de trop m'énerver.

- Bon je sais pas vous mais moi je suis vraiment fatigué alors je vais aller dormir. Dit mon meilleur ami.

- Je crois que j'ai vu un nombre de chambres suffisant pour chacun de nous à l'étage. Nous previens Geanna d'une petite voix. Par contre y en a une sans fenêtre au fond du couloir avec un des traces bizzarres au mur. C'est pas moi qui la prend.

On se regarda tous. D'un coup tout le monde se leva et une gigantesque course demarra dans le manoir. Je pense qu'on va finir par le détruire avant de réussir à nous en sortir.

Nous entamâmes l'ascension des escaliers. Jian était en tête mais il est hors de question que je le laisse arriver en premier. Il fallait que je récupère ma crédibilité. Avec une motivation hallucinante je commençais à monter les marches deux par deux augmentant ainsi ma vitesse. Je le doublais puis entra dans la première pièce de l'étage.

Par chance, c'était une chambre assez bien. Je les vis regarder par l'encadrement de la porte puis continuer leur course. J'y pense. Si ca trouve, il y a assez de chambres normales.

Il s'avera que non et c'est finalement Alina qui récupèra la chambre terrifiante.

- Eh ! Me laissez pas là-dedans.

- Désolé. Répondit-on d'une seule et même voix.

- Vous aurez un meurtre sur la conscience !

Puis elle claqua la porte.
Deux secondes et demi plus tard, une tête brune sortit de l'encadrement de la porte.

- Je vais peut-être pas fermer la porte finalement.

Quelques minutes plus tard, j'étais déjà dans mon lit, toute habillée. Il n'y avait pas d'eau potable donc ma bouche était sèche et je n'avais pas pu me brosser les dents. Sensation extrêmement désagréable quand on cherche à s'endormir. Aussi, Elba me trottait dans la tête. Des plans commençaient à s'échafauder, et se défaire, tous plus farfelus les uns que les autres. Je me tournais et retournais. Il faisait froid, je n'osais pas me mettre sous la couette de peur de trouver des bêtes indésirables.

N'y tenant plus, je me levais. Je remis mes chaussures et descendis les escaliers le plus silencieusement possible. Je ne voyais pas grand chose mais mes yeux s'habituèrent plutôt rapidement. Je n'aurais peut-être pas dû descendre toute seule mais c'est comme si je n'avais plus le contrôle de mon corps. Mes pieds se mouvaient sans que je leur en donne l'ordre. Mes yeux, eux, étaient toujours connectés et ce que je voyais me terrifiait quelque peu. J'étais maintenant dans une réserve, dans laquelle étaient disposés des bocaux aux contenants... particuliers. Une odeur aigre s'en échappait et certains semblaient bouillonner. Je tournais la tête à gauche et je croisais le regard froid d'un oeuil. Qui lui aussi me fixait depuis son bocal.

Mes pas me guidèrent ensuite à une porte. Quand je l'ouvris, je compris enfin où j'allais. Alors mon cerveau repris le contrôle de mon corps. Je tremblais mais il était nécessaire que je continue. C'était notre seul moyen de sortir maintenant. Et encore.

L'air sombre de la petite pièce humide me donnait des frissons. J'avais déjà descendu les escaliers et je m'enfonçais à présent dans des ténèbres sans fin. Deux silhouettes se détachèrent sur le mur gris. Je savais bien qu'ils étaient là mais je sursautais tout de même. Je m'approchais encore et encore, jusqu'à ce que je puisse les toucher.

Un grand trou servait de plafond, et au sol, les lattes du plancher était étalées. Les deux cadavres étaient assis, les mains entrelacées. De grandes tâches rougeâtres salissaient le mur. Je mis la main dans la poche de la veste de ce qui devait être un homme, et l'en ressortis accompagnée d'un petit trousseau de clefs. Je souris, fière de la réussite de ma mission. Pourtant, au fond de moi, je savais qu'il manquait quelque chose. Je posai encore une fois le regard sur leurs mains entrelacées. Je détachai leurs doigts un à un prise d'un instinct infaillible.

Serré dans leurs paumes, je trouvai un diamant. Mais pas n'importe quel diamant. C'était le diamant noir.

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