Chapitre 5

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J'arrachai les deux pinces à la prise et m'effondrai sur le sol, haletante. Plus un bruit. Je n'osais pas relever la tête vers ce qui devait rester des 5 élèves. J'observais mes mains qui tremblaient. Qu'est ce que je venais de faire?

-Eileen!!

Les voix de Jérémy et Florian me réveillèrent. Je sentis l'un d'eux me tirer hors de sous la table et me secouer.

-Ça va?

La voix de Jérémy je crois. Je relevais la tête et me forçai à sourire.

-Ouaip tout va bien! Ça a marché comme sur des roulettes.

-Ou pas.

Jérémy et moi tournâmes la tête en même temps pour voir ce que Florian fixait. Il y avait bien des corps flottant dans l'eau, complètement carbonisés ce qui me souleva le coeur. Mais il n y en avait que 4. Le cinquième avait sauté à temps sur un plan de travail et nous regardait ahuris en balbutiant.

-Que... Qu'est ce que vous avez fait?

Florian ramassa lentement son taille haie et s'avança, prêt à intervenir.

-QU'EST CE QUE VOUS AVEZ FAIT??, hurla-t-il avant de se précipiter sur nous.

Florian réagit au quart de tour. Il para de son arme l'attaque adverse et voulut à son tour attaquer. Mais le gars l'avait dépassé et ne se préoccupait déjà plus de Florian. Il se tenait maintenant devant moi et Jérémy toujours au sol et allait abattre son couteau sur nous. Merde. Ma crosse était quelques mètres derrière, hors d'atteinte et Jérémy avait refusé toute arme. Je fermai les yeux et sentis Jérémy me lâcher et sauter sur l'autre.

-Non!!

Je rouvris les yeux. Jérémy était affalé sur le corps immobile de l'autre. Je m'approchais et compris comment. Dans sa main, Jérémy tenait un couteau ensanglanté, le couteau de boucher de l'agresseur de l'escalier.

-Depuis quand...

-Je lui ai donné tout à l'heure, éluda Florian.

-Ah... Hum merci.

-On devrait éteindre l'eau et....

-YAAAHHH!!

Un autre venait de surgir de la porte d'entrée, un bâton dans les mains et s'arrêta net devant la scène. 3 élèves hallucinés, 4 cadavres brûlés et un poignardé. De quoi déconcerter n'importe qui. Je dévisageais celui qui se tenait devant nous, un tissu bizarre sur son visage. Il ressemblait vaguement à...

-Luming-tan?

L'intéressé releva enfin la tête vers nous et enleva le tissu qui lui recouvrait le visage en nous reconnaissant.

-Eileen? Jérémy et Florian? C'est vous qui avez foutu ce bordel? Y a de l'eau partout dans le couloir, et puis... C'est qui eux?

-Euh on t'explique ça tout de suite, laisse nous juste éteindre l'eau et déplacer les cad... Les 5 là.

Pendant que Florian et Jérémy s'activaient avec les morts, j'éteignais les robinets tout en me rapprochant de Luming-tan.

-Et toi t'étais où? T'es complètement malade de partir comme ça, on pensait que tu étais suicidaire.

-Moi, suicidaire?? Je vous expliquerai après, vous avez l'air d'avoir des trucs plus drôles à raconter, sourit-il en montrant les cadavres carbonisés.

Ayant fini d'entasser les corps au devant de la salle et d'éteindre l'eau, on retourna dans notre petite salle des profs de sciences, laissant la salle de physique presque comme neuve. Presque j'ai dit. On s'assit enfin et sous l'écoute impatiente de Luming-tan, Florian raconta tout depuis la séparation du groupe. De temps en temps, Jérémy rajoutait quelques détails et je me contentais d'acquiescer. Par la fenêtre, dans le ciel sombre, on voyait le compteur en chiffres lumineux qui ne s'arrêtait pas de diminuer au fil de la conversation. 1001/1200. Il faisait maintenant nuit, il devait bientôt être 18h-18h30. Je rallumai mon portable au cas où Nicolas aurait voulu nous contacter. 1000/1200. Je ramassai une torche électrique dans le bureau d'un des profs et la posai au milieu de nous pour nous éclairer un peu. Ambiance feu de camp. 999/1200.

Ryuketsu no gakko/-Nelson Mandela-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant