Chapitre 15

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Le jour déclinait lentement, les rayons orangés du soleil se perdant sur l'herbe du stade parsemée de quelques taches rougeoyantes. J'observais ces traces des récents combats aussi silencieuse que mes 3 autres amis encore vivants. Le dire comme ça me rappelait les morts injustes d'Elizabeth, Luming-tan et Layana et euh... la mort triste de Nicolas? Je n'avais même pas réussi à pleurer après sa chute mortelle. A nous 4 on avait déplacé le corps dans un coin du jardin d'hiver, son pull recouvrant son visage.

On avait ensuite rejoint une petite salle de permanence dans laquelle on avait passé la journée à se reposer à tour de rôle, on en avait bien besoin, autant physiquement que moralement... Mais on avait décidé de ne pas rester ici cette nuit, notre cachette restant très découverte et accessible à quiconque possédait une clé ou de quoi briser la porte de verre. En soit beaucoup de monde en ce moment...

On avait décidé de laisser Florian finir sa petite sieste avant de repartir, ou au moins d'attendre que le soleil soit couché pour rejoindre un endroit plus sûr, une idée de Jean. Son taille haie à proximité, il dormait à point fermé depuis plus de deux heures, une vraie marmotte... Alors que j'avais à peine pu fermer l'œil et que Jeremy et Jean s'étaient contentés d'une heure de repos chacun... Autant qu'il en profite.

Je finissais lentement un bout de pain devant les dernières lueurs, lui faisant gagner du temps alors que Jean et Jeremy rangeaient déjà leurs affaires. Avalant ma dernière bouchée, je m'approchai de lui et le secouai gentiment pour le réveiller.

Il grogna et pendant qu'il se plaignait de ne pas avoir assez dormi, on s'assura Jérémy et moi que sa blessure à la jambe ne risquait pas de se rouvrir dans la nuit. Pour ne pas se faire repérer, on n'allait pas avoir assez de lumière pour se permettre de refaire un bandage en cas d'accident, il valait mieux prendre le temps de bien faire, sa blessure n'était pas aussi nette que la mienne et nécessiterait plus de temps et de précautions pour cicatriser. Après quelques minutes de rangement, on s'élança tout les 4 dans les escaliers.

C'est arrivés aux dernières marches qu'on comprit l'idée de Jean. Il se dirigea vers la petite échelle accrochée au mur, permettant d'accéder à une trappe, conduisant certainement au toit. Elle était en temps normal bloquée par une chaîne, mais la hache de Jérémy eu vite raison de sa résistance. Malgré la sécurité brisée, elle restait assez haute et je me tournai vers Florian.

- Tu vas pouvoir monter?

- Euh on va voir?

- Si Eileen monte avant pour t'aider et que je te fais la courte échelle ça devrait passer, non?, proposa Jean.

Il acquiesça. Je commençai à grimper, mon pied gauche reposant sur les mains de Jean et j'actionnai le loquet de la trappe pour me faufiler à l'extérieur.

Il n'y avait personne. Le toit recouvert de panneaux solaires parfaitement lisses s'étendait tout en longueur, sans que l'on en voit le bout. Cela paraissait logique, mais c'était la première fois que je montai sur le toit de mon lycée, et malgré la hauteur, la sensation me plaisait. Devant moi s'étendait le stade et derrière, le haut toit en verre de la nef m'empêchait de distinguer correctement l'autre partie du toit, similaire à celui où je me trouvais.

- Eileen y a des gens?

- Non personne, j'arrive!

Je me penchai sur la trappe et aidai Florian à se hisser sur la plateforme. Jérémy puis Jean finirent par nous rejoindre et on referma la trappe, nous coupant de l'atmosphère réconfortante et chaude du bâtiment. Il nous fallait maintenant entamer notre périlleuse expédition pour trouver un coin tranquille pour la nuit.

Notre groupe avançait lentement vers la partie centrale du bâtiment, évitant autant que la lumière déclinante nous le permettait, les plafonds de verre, qui nous rendraient visibles aux personnes passant dans les couloirs en dessous. De ces mêmes plafonds de verre s'élevait parfois une douce lumière, les lampes s'activant en présence de mouvements nous indiquant le récent passage d'élèves dans ces couloirs. Je n'y avais pas pensé, mais il est vrai que la nuit est loin d'être le meilleur moment pour lancer des attaques surprises à l'intérieur du lycée. On pouvait en voir deux allumés au loin, et malgré les probables intentions mortelles de ces personnes, j'aimais voir de la vie dans ce bâtiment devenu sanglant.

- On ferait mieux de rester du côté gymnase, avec l'internat de l'autre côté on serait moins à l'abri, proposa Jean.

Légèrement devant, j'avisai un coin surélevé, à moins d'un mètre d'un plafond de verre, nous offrant une vue sur tout le toit et une large partie du stade. On s'installa face au stade pour prendre un semblant de dîner, sans qu'un seul mot ne soit prononcé. Chacun d'entre nous pouvait voir des lumières s'élever du toit des tribunes, leurs lueurs fortes visibles de tout le stade, se moquant presque de nous.

-Ils devraient presque mettre un panneau "attaquez-nous" en lettres lumineuses, lâcha Jean amer.

-Ils pourraient se le permettre. Vu le nombre qu'ils sont, ils doivent être un des plus gros groupes restant dans le lycée, rétorqua Jérémy.

-On devra bien se les faire quand même, sourit Florian. On pourrait demander de l'aide à Robert, Guénolé et Ivan, non? A quatre ça risque d'être dur.

-Mouais, ça changerait pas grand chose.

Même avec nos anciens compagnons, on aurait eu du mal à s'occuper d'une trentaine de personnes. Luming-tan, Elizabeth et Nicolas nous auraient bien aidé c'est vrai, mais ça restait trop juste. Layana et sa poêle dévastatrice auraient aussi été un allié de taille. Elle qui doit être restée derrière les tribunes, au pied de notre corde de secours... Je tentai de voir cette zone d'où j'étais, mais je ne pouvais voir qu'une fine bande de 2 mètres séparant l'arrière des tribunes et le dôme. Le dôme? Il n'était pas aussi proche la dernière fois, quand on s'était enfui. Était-ce en rapport avec ce que cette voix nous avait dit ce matin? Si le dôme se rétrécissait vraiment au fil des morts, alors au bout d'un moment leur base...

-Ils ne pourront pas rester indéfiniment ici!, je lançai en souriant.

Je continuai devant leur air stupéfait.

-Le dôme se rétrécit a dit la voix. Et avec 560 personnes restantes, soit 4 paliers de rétrécissement vu que 41 personnes sont mortes, ça a déjà commencé! Regardez la distance derrière les tribunes.

-C'est vrai que ça se voit, on ne voit plus la barrière d'arbres au fond, s'enthousiasma Florian.

-Du côté de l'entrée du lycée, je vois presque pas de différence par contre, remarqua Jérémy après s'être levé et avoir dépassé le toit de la nef pour observer de l'autre côté.

-Alors la bataille final devrait se dérouler dans la nef, conclut Jean. Je me demande combien d'espace il restera pour les 10 dernières personnes...

-Ça veut aussi dire que toutes les extrémités du lycée vont bientôt disparaître, argua Jérémy, le gymnase on s'en est déjà chargé mais...

-L'internat. Il doit y avoir masse de monde dedans, je pense presque la moitié de ceux qui restent, réfléchit Florian. On a intérêt à ne pas s'en approcher.

-Du coup passer la nuit dehors c'est mort aussi, on va finir piégés si l'escalier se fait envelopper par le dôme.

-Il est un peu loin quand même du bord Eileen, y a les 2 gymnases entre le dôme et notre moyen de monter, me fit remarquer Jérémy. Et y a d'autres accès.

-C'est vrai, par contre...

Un hurlement coupa Jean dans sa phrase et en moins de 3 secondes chacun récupéra son arme et se positionna près à riposter. Un second retentit une dizaine de secondes plus tard et on comprit rapidement qu'il ne venait pas du toit. Prudemment, notre groupe s'avança jusqu'au dessus du plafond de verre le plus proche, illuminé, pour y voir une fille, le ventre lacéré par une plaie béante d'où s'échappait son sang.

-Bordel, quel genre d'armes, à part le taille haie de Florian peut faire ça?, je murmure.

Je tourne la tête pour voir les réactions des autres quand le plafond de verre explose, sous nos cris de surprise. La casse projeta quelques bouts de verre vers nous, ne nous atteignant pas grâce aux réflexes et à la poigne de fer de Jean nous ayant tiré en arrière. Mais c'était trop tard.

Une voix s'éleva du trou béant qu'aucun de nous n'osa approcher:

-Trop tard... On arrive!


Hum... Euh.. Bonjour? Si y a encore quelqu'un XD Du coup voilà le petit chapitre 15 qui était à moitié écrit depuis presque 8 mois, laissé pour mort sur un bas côté et qui recouvre aujourd'hui la vie! Il est pas très long et j'espère avoir retrouvé l'inspiration pour continuer, normalement le prochain chapitre est déjà dans ma tête, c'est déjà ça... Bonne fin de vacances à vous et bonne rentrée! :)


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⏰ Dernière mise à jour : Aug 29, 2018 ⏰

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Ryuketsu no gakko/-Nelson Mandela-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant