Chapitre 8

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/!\ ATTENTION /!\
Ce chapitre contient des scènes de Lemon (scène à caractère sexuel explicite) si vous n'aimez pas ça rien ne vous oblige à lire, vous pouvez passer la scène !

Point de vue Sun :

Je fronce les sourcils, me frotte les yeux, jette un coup d'œil autour de moi. La pièce est plongée dans le noir mais il y a la petite lampe de chevet qui est allumée, donne un air tamisée à la pièce. J'ai pas de lampe de chevet à la maison, dans la chambre. Quand j'y ouvre les yeux, c'est comme si je dormais toujours ; je ne vois rien. L'obscurité elle appuie sur ma bouche et mon nez, m'empêche de respirer, m'étouffe. Comme si elle non plus elle ne voulait pas de moi, ne me laissait même pas le loisir du m'y cacher, de tout cacher, moi, le moi intérieur, le moi extérieur ; non elle veut rien cacher, elle est même encore plus dangereuse que la lumière. L'obscurité elle en cache un tas, de secrets. Mais ici je vois, je vois tout dès que j'ouvre les yeux. Dans une ambiance confortable, et c'est agréable, comme l'impression de savoir, et il y a bien des fois où l'impression de savoir elle donne surtout l'impression de pouvoir, même si ce n'est pas toujours vrai. Des fois comme cela, où il suffit d'une impression pour se rassurer, se calmer, retenir tout ce qui se passe dans la tête et dans le cœur, des choses incompréhensibles, souvent.

Il y a les chiffes 2h46 qui clignotent en rouge sur le réveil. C'est la nuit. La première nuit ici. Je me hisse hors du lit, traverse la pièce pour en sortir et rejoindre la salle de bain pour aller aux toilettes. Mais je m'arrête au beau milieu du couloir, mine frustrée, sans vraiment trop savoir ce qui m'a vraiment réveillée, réveillée pour de vrai. J'entends des bruits, encore, qui proviennent de la chambre, celle de Madame Robert ; de toute façon il n'y a personne d'autre dans cette maison. Mais ce sont des bruits que je n'identifie pas encore bien ; un peu les mêmes que la veille, on dirait, et j'inspire discrètement, « c'est pas vrai, encore ? » je me dis. C'est sans doute un autre homme, en plus, cela ne peut pas être encore Harry, pas vrai ?

D'un pas un peu pressé, un peu tendu et un peu rapide ; je m'avance vers sa chambre, et plus je m'approche plus la curiosité grandit en moi. Il faudrait faire demi-tour, Sun, et maintenant, je me répète : je n'ai rien à faire ici, en pleine nuit, à épier la vie intime de la voisine. Mais je veux savoir ce qu'il se passe, voir que ce n'est pas Harry ; cela ne peut-pas être lui, pourquoi serait-il reparti sinon ? Je refuse que cela soit deux fois, dans la même soirée, en plus.

La porte est entre-ouverte ; je vois la lumière à l'intérieur. Il me suffit simplement de passer légèrement la tête, juste jeter un coup d'œil pour vérifier que ce n'est pas le bouclé, et alors l'affaire sera réglée. Sa vie sexuelle à la voisine, sa vie sexuelle plus que mouvementée, je m'en fiche un peu, après tout. Mais pas quand cela le concerne lui. Sûrement pas lui. Je veux me l'accaparer, quitte à ce que cela ne soit seulement que pour une nuit. Moi aussi je veux avoir la sensation d'une éternité qui ne dure que quelques secondes. La durée ce n'est pas important, moi ce qui m'importe c'est de pouvoir le ressentir pleinement, je veux tout ressentir pleinement, lui, le monde, la vie, la joie comme la peine. Tout.

Je pose une main sur la porte, fais attention à ne pas faire de bruits, et tout doucement je m'approche encore pour mieux voir, tout voir. Alors je déglutis quand je l'aperçois de dos, reconnais parfaitement ses cheveux courts, bouclés, brun, en bataille, sa tête penchée sur le coté. Mon cœur il s'emballe et il dégringole à mes pieds. Il fait un boum fracassant mais le bruit il semble parvenir qu'à mes oreilles à moi, juste pour me rappeler qu'encore, il est en miette, que vite faut le remettre en état. C'est bien lui ; il est revenu, et la voisine et penchée devant lui ; je n'ose même pas imaginer ce qu'il se passe.

A des années lumièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant