Une adolescente, un adolescent. Des pensées en vrac, saupoudrées de philosophie, d'envies et de longs discours sur la vie. Un éloge de l'être humain, un réquisitoire contre l'incertitude de notre fin. Rien de bien différent de ce que l'on a l'habitu...
Une étoile file à l'instant sous leurs yeux spectateurs de ce ballet dansant. C'est un pur plaisir pour leurs pupilles, qui se régalent, savourent ce précieux moment. Les constellations se dessinent, imageant des formes nommées grande et petite ourse, ou encore étoile du berger, dans la voie lactée nous entourant. Elles scintillent toutes de mille feu, s'éparpillent sur le fond noir pour ne former qu'une seule et même image, elles sont si insaisissables qu'elles en deviennent mirages. L'univers s'offre à eux, pour doucement leur ouvrir les yeux sur l'infinie beauté que le monde a su créer.
– Si tu pouvais changer quelque chose dans le monde, ce serait quoi ? demande Nate à sa voisine, les pupilles se balançant d'étoile en étoile.
– Je pense que je mettrais fin à toutes les injustices qui pullulent sur notre belle planète... J'éradiquerais le sexisme, l'homophobie, la pauvreté, la famine...
– Éradiquer ? Carrément ? s'exclame Nate, étonné par la puissance de ses mots. Mais tu penses pouvoir y arriver ?
– Eh oui, il faut parfois frapper fort pour parvenir à changer les choses. Et évidemment que je pense qu'il est possible que ces injustices cessent, mais si j'agit seule, bien sûr que non. Sauf si on s'y met toutes et tous, alors là beaucoup de choses peuvent changer... Mais l'humain peut parfois être si égocentrique et hypocrite...
– C'est vrai. Tout le monde ne serait pas capable de se bouger le cul pour faire bouger les choses...
– C'est le cas de le dire. Et toi, qu'est-ce que tu ferais ? lui demande-t-elle à son tour.
Il réfléchit, et soudain, ses yeux pétillent. Il sait exactement ce qu'il veut offrir au monde pour lui redonner vie.
– J'instaurerais la paix partout dans le monde. Plus de guerre, c'est tout ce que je souhaite...
Ses propos paraissent alors idylliques aux yeux de la jeune fille. L'optimisme et l'espoir que laissent sous-entendre les paroles de Nate ne suffisent pas à la convaincre que ce changement pourrait un jour advenir.
– Dieu sait que c'est impossible ! s'exclame-t-elle.
– Et moi qui pensait que rien n'était impossible, tu reviens sur ta position maintenant ?
– Non, absolument pas... Mais c'est seulement que des millions de personnes ont foi en ce Dieu que personne ne voit, on ne sait même pas s'il existe vraiment... Et puis, quand tu vois toutes ces guerres, on en vient à se demander où est passé ce Dieu si vénéré et prié... Qu'est-ce qu'il fiche en haut au lieu de venir mettre un terme à toutes ces horreurs qui bousillent des vies entières en ce bas monde !
– Tu n'as pas tort. Mais je pense plutôt que c'est à l'Homme de mettre fin à ces actes, et non à Dieu. Après tout, c'est bien lui qui a commencé, alors c'est à lui de tout réparer. Il en est l'unique instigateur et responsable...
La réverbération que lancent les lampadaires baigne les rues d'une lumière artificielle qui s'avère accrue. Judy jette un coup d'œil aux quelques promeneurs qui ose s'aventurer dans ce labyrinthe urbain en pleine nuit. Elle a l'air triste, ses mains trembles, et en même temps, un sentiment de colère se dessine sur ses pommettes de jeune fille.
– Alors pourquoi ne fait-il rien ? demande-t-elle avec une pointe d'amertume dans la voix.
– Peut-être parce que l'Homme est incapable de vivre sans ça...
– Je ne veux pas croire ça, se persuade-t-elle. La guerre est inutile. La violence amène à encore plus de violence, c'est juste un engrenage sans fin. La vie est injuste.
– Ce n'est pas la vie qui l'est, c'est l'Homme et ce qu'il en fait qui est injuste, clame Nate sur un ton des plus tranchant.
Les paroles de l'adolescent, empreintes d'une vérité absolue, glissent sur la valse du vent.
– Mais on peut rendre la vie magnifique, si on y met tout son cœur, affirme Judy, les yeux brillant d'une indicible lueur.
– Tu as raison. C'est pour ça que l'on a besoin de plus de personnes comme toi.
–Comme toi et moi, tu veux dire, rectifie-t-elle.
– Toi et moi, répète-t-il dans un souffle, se faisant à cette idée, et plus il y pense, plus cela lui plaît.
Il lève les yeux vers les étoiles, seuls témoins de leurs paroles lancées sur le dédale, et soudain, le monde lui paraît plus merveilleux que d'ordinaire, comme si les étoiles avaient libéré un peu de leur essence magique dans l'atmosphère.
– On peut y arriver. On peut changer les choses, Judy. Ils nous suffit juste d'y croire et de le vouloir.
À son tour, elle toise cette galaxie qui s'ouvre sous leurs yeux incrédules, admirant une beauté naturelle qui doucement s'ondule, prenant conscience que tout peut se faner du jour au lendemain, car les fleurs du ciel sont aussi précieuses que les vies humaines tenant à peine dans le creux d'une main.
– Que le monde est beau, finit-elle par souffler dans l'oreille de ce monde, berceau d'une humanité qui jour après jour ne fait que s'effondrer, une triste réalité auquel elle et lui ne veulent pas s'abandonner, car ils savent que l'espoir peut encore tout sauver.
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Sleeping at last - Earth
NDA : Hello tout le monde ! J'espère que cette partie vous a plu, n'hésitez pas à me faire part de vos impressions, ça fait toujours plaisir 😊 Je m'excuse d'être peu présente sur Wattpad, mais ces temps-ci c'est un peu compliqué pour moi... Mais je n'abandonne pas mes écrits pour autant !
