Chapitre 6

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Il est minuit passé quand je rentre. On a été dans un bar avant d'aller au restaurant. Je voulais aller en boite, mais Antoine était fatigué et Steph doit se lever demain matin. Donc on a décidé de rentrer.

Je rentre en silence dans l'appartement. Je pose mes clés sur la table basse, et je commence à me déshabiller pour me coucher sur le canapé. Hors de question que je dorme avec Chris. Mais mes plans sont vites contrariés, car la lumière du salon s'allume, me montrant un Chris, en caleçon/tee-shirt, fatigué mais pas endormi.

"Il est minuit, Elsa, me réprimande-t-il.

- Et alors ?"

Chris lève les yeux au ciel devant ma réaction enfantine. J'enlève mon pantalon devant les yeux envieux de Chris. J'enlève mon soutien-gorges, mais je garde mon débardeur pour dormir. Je sens le regard brûlant de Chris sur moi, mais je n'y fais pas attention et me couche sur le canapé, avec un plaid en guise de couverture, et quelques coussins en guise d'oreiller.

"Tu te fous de moi là ? S'impatiente Chris.

- Je ne vois pas où est le problème, répondis-je calmement. Tu peux éteindre la lumière s'il te plait ?"

Chris vient se planter devant moi.

"Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu m'en veux, commence-t-il. C'est toi qui est en tort."

Je me redresse vivement, abasourdie.

"Pardon ? Mais tu as entendu comment tu m'as parlé ? Ce que tu m'as dit ? Tu n'es même pas venu t'excuser pour tes paroles et maintenant tu me dis que je suis en tort ? Tu arrives à retourner Julien contre moi, mais c'est de ma faute ? Hurlais-je."

Chris ouvre la bouche pour parler, mais je le coupe.

"Non, tu n'as aucune excuse. Je ne suis pas fautive de ce qu'il s'est passé. J'ai réuni Antoine et Alexis, et les deux sont d'accord pour me confier complètement Calamity, et ce, jusqu'à la signature de la vente. Ce qui veut dire que c'est moi qui vais décider si tel ou tel cavalier est assez bien pour lui. Tu n'as aucun droit dessus, donc à partir de maintenant, tout ce qui concerne ce cheval doit passer par moi avant d'être décidé. Maintenant, j'aimerais que tu me laisses dormir."

Sur ces mots, je me recouche.

Mais il n'est pas du même avis.

"T'as le culot de tout me foutre sur le dos ? Mais oublie pas que c'est toi qui m'a demandé de gérer les comptes, je me dépasse pour nous sortir de la merde, et c'est comme ça que tu me remercie ? Crie-t-il."

On entend Lily se mettre à hurler, mais on ne s'interrompt pas pour autant. Et ses mots me font me lever à nouveau.

"Mais si tu n'es pas content il ne fallait pas accepter, il ne fallait pas te remettre avec moi, il ne fallait pas me suivre !"

Je vois la colère et le dégoût prendre place dans ses yeux.

"Tu veux qu'on se sépare ? Tu veux que je m'en aille ?! Et bien je me casse ! Mais je prends ma fille avec moi, puisque tu es incapable de l'aimer et de t'en occuper comme il le faut !"

Ses mots m'atteignent au plus profond de moi. Il aborde le seul sujet qui peut me détruire. Et il va me porter le coup de grâce.

"C'est aussi ma fille ! Tu ne me l'enlèveras pas comme ça !"

Je ne sais pas à quel moment je me suis levée, mais je sais que je suis debout.

"Tu es incapable de l'élever correctement ! Tu n'as pas eu d'enfance, alors comment tu veux en offrir une à ma fille ?!"

Cheval, emmène moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant