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- SIX -

Je suis seule avec la fille la plus tordue que je ne connaisse. Je n'ai pas peur, mais je n'aime pas sa compagnie. Pour faire simple, c'est l'ex petite-amie de Jack, et elle ne comprends toujours pas qu'elle est son ex. Jack a mit un terme à leur relation quand elle s'est montré, disons, trop collante. Maintenant, toutes les filles qui veulent s'approcher de Jack doivent faire attention, à cause de cette folle. Je ne sais même pas pourquoi elle vient me voir, moi. Puisque j'ai foutu deux baffes à son ex pour bien lui faire comprendre que nos chances étaient maintenant nulles. Je crois qu'elle n'a pas comprit. Nous sommes face à face dans une salle vide. J'attends qu'elle parle. Je ne sais pas ce que elle, elle attend. Je regarde l'heure sur mon portable et le range.

— Tu sais pourquoi je t'ai fait venir ? Pas vrai ?
— À vrai dire, non. Mais tu vas me le dire ?
— Effectivement.

J'ai l'impression de faire un pacte avec le diable. Cette fille, Sam, c'est la plus bizarre de toutes les personnes de ce lycée. Elle pose son sac à main par terre. Elle s'approche d'un pas, faisant claquer des talons sur le sol. Elle est devant moi, assez près.

— Tu sais ce que c'est d'être ridiculisé, murmure t-elle.
— Oui, probablement.
— Qu'est-ce qu'il t'as prit de foutre deux baffes à Jack ? Mais surtout, pourquoi t'as dormi avec lui alors que tu ne sors pas avec lui.
— De un, vous ne sortez plus ensemble, si je veux dormir avec lui, je le fais, et de deux, comment tu sais que j'ai dormi avec lui ?
— Tout le monde est au courant. La photo est devenue virale. Toutes les personnes ayant un téléphone l'ont.

Flûte.

— Maintenant, je vais t'apprendre la vie, ma belle.
— Hein ?

Sans que je ne m'y attende, elle me donne un coup de poing dans l'œil. Je hurle et me plie en deux pour éviter d'autre coups. Mon œil me fait mal. Elle me tire les cheveux pour me redresser, je gémis et tente de partir, en vain. Elle m'envoie un nouveau coup de poing, dans la mâchoire cette fois ci. Puis un autre sur la bouche. Je la pousse avec le peu de force que j'ai. Elle recule de quelque pas pendant que je recule aussi. Ses yeux lancent des éclairs. Les miens sont paniqués. Ils regardent partout, tentant de trouver un chemin pour la sortie. Je préfère fuir, c'est ce que mon père m'a toujours dit. Fuir et ne pas frapper. Si je frappe, c'est moi qui aurait des problèmes. Et je ne veux aucun problème. Pas maintenant, en tout cas. Je sais que j'ai foutu deux baffes à Jack mais c'était pas pareil. Je crois.

Elle s'avance à nouveau, prête à me frapper encore. Cette fois-ci, j'arrive à l'esquiver et je passe donc du côté de la porte. Je prends mes jambes à mon cou et m'enfuis en courant avant qu'elle ne me frappe encore. Je claque la porte derrière moi et marche le plus vite possible jusqu'aux toilettes. Je pose mon sac à mes pieds et me regarde dans l'un des miroirs. Je suis totalement défigurée. Mon arcade saigne et mon œil est gonflé. J'ai du sang qui coule de ma bouche et la mâchoire qui commence à être bleue. Je ne peux pas me montrer comme ça. Je fouille dans mon sac à la recherche de maquillage ou de lunettes de soleil. Rien à faire, tout est chez moi. Je n'ai cas rentrer à la maison. J'entends des voix et pour éviter qu'on me voit dans cet état, je cours dans une des cabines et m'enferme.

— Dis, t'as vu ce qu'il s'est passé tout à l'heure au gymnase ?
— Non, raconte !

Je tends l'oreille. J'ai toujours adoré les ragots des toilettes.

— Il parait qu'Olivia aurait giflé deux fois Jack Gilinsky !
— Olivia Reeves ?

Blanc. Je suppose que l'autre doit hocher la tête.

— Cette fille est vraiment parti en couilles. Je l'aimais bien. C'était une jolie fille. T'as pas remarqué qu'elle avait grave maigri ?
— Toi aussi tu trouves ? J'crois qu'elle a passé l'été chez sa grand-mère. Peut-être qu'elle s'est fait battre ?
— Tu penses ?
— On sait jamais. Mais en tout cas, elle est devenue cinglée. Elle est vraiment pas nette.