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- TREIZE -

C'est la cinquième fois que quelqu'un sonne à la porte. J'ai déjà presque plus de bonbons dans le panier et j'ai du mal à faire rester ma mère dans sa chambre. Je me lève du canapé et attrape le panier à côté de moi. J'ouvre la porte et tombe sur Jack.

— Tu me laisses jamais toi, hein ?

Il secoue la tête avant de me montrer un paquet de popcorn et plusieurs dvd.

— Je me suis dit qu'on allait se faire une soirée tranquillou.
— Tranquillou ?
— Ouais ! On mange du popcorn, on regarde des films d'horreur, ou à l'eau de rose, comme tu veux.
— T'as quoi comme film ?
— J'ai Annabelle, l'Exorciste, Titanic, Romeo + Juliette, N'oublie jamais et l'intégrale des Hunger Games.
— Hunger Games, tu dis ?
— Euh, ouais.
— C'est pas tellement horreur, ni à l'eau de rose.
— Ça me disait bien, je les ai jamais vu.
— Va pour les Hunger Games, alors.

Pendant que Jack s'installe, je prépare le lecteur dvd. Je vais chercher un plaid avant de fermer les volets pour qu'on ne voit pas les reflets puis je vais fermer à clés la porte de la chambre de ma mère. Elle dort mais je ne veux pas qu'elle se réveille et qu'elle vienne nous hurler dessus que son mari est mort. À croire que c'est la seule personne à avoir perdu quelqu'un. Elle ne se rend pas compte que j'ai perdu mon père, et que je l'aimais. Je laisse la clé dans la serrure pour ne pas qu'elle soit tenté d'ouvrir avec un trombone ou autre, il y a internet dans sa chambre et vu comment elle a bu, je ne serai pas surprise si elle essayait de faire comme dans les films. Je vais m'installer sous le plaid à côté de Jack. Il ouvre le paquet de popcorn au moment où je mets en route le film.

Nous sommes au deuxième Hunger Games, Peeta vient de donner la perle à Katniss sur la plage. Je remets bien ma tête sur l'épaule de Jack, et sur le coup, j'ai l'impression d'être avec mon copain. Même si je sais parfaitement que nous ne sommes pas en couple. Du moins, je crois. La main de Jack continue de faire des gestes circulaires sur mon épaule et je m'endors presque. Mon téléphone vibre. Je tends la main pour l'attraper et regarde ce que c'est.

MESSAGES
antonio
Bonjour Olivia, j'attendais avec impatience ton message, mais il n'est jamais arrivé... Ai-je fais quelque chose de mal ? J'espère que non, mon Oli. J'ai hâte de te revoir, je t'embrasse fort et à bientôt.

Un frisson parcourt mon dos. Je me relève et ne suis plus du tout le film.

— Ça va ? me demande Jack.

Je hoche la tête avant de commencer à taper ma réponse. Je finis par l'effacer et je relis une bonne dizaine de fois le message. J'aurai jamais du lui filer mon numéro. Mon téléphone est arraché de mes mains par Jack. Il se met à lire pendant que j'essaie de lui reprendre mon portable.

— Jack ! Rends moi ça !
— C'est qui Antonio ?
— Personne.
— T'es pas sérieuse ?! Tu me laisse t'embrasser, tu me laisse avoir envie de toi alors que t'as un autre gars en vu ?!

Il se lève. Moi aussi. Je m'avance vers lui alors qu'il recule, comme si j'étais devenue la Peste elle même.

— Jack...
— T'as pas changé, en fait, t'es comme toutes ces filles qui ne pensent qu'à baiser !
— Je te jure que non !
— Prouve le moi, alors. C'est qui ce putain d'Antonio ?!
— C'est le voisin de ma grand mère ! À Chicago !
— Pourquoi il t'envoie des messages comme ça ?
— J'en sais rien... il est extrêmement bizarre.
— Ne me mens pas. T'es juste une salope !
— Jack.

Il me balance mon portable sur le canapé puis ramasse ses affaires avant de commencer à s'en aller. Je lui attrape le poignet et l'implore du regard. Je ne vais pas lui dire. Pas une semaine après Hazel.