- VINGT DEUX -

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— Olivia Reeves, je suis amoureux de toi.

Un sourire se dessine sur mes lèvres. Je saute au cou de Jack.

— Je veux que tu sois ma copine, Liv.

Je l'embrasse avec toute la passion dont je suis capable.

— Je t'aime aussi, Jack Gilinsky.

Nous nous embrassons pendant un moment. Puis le tension augmente d'un coup. Il passe sa main sous mon haut. Sa main remonte sur ma côte, provoquant des frissons sous son tracé. Je passe mes mains dans ses cheveux. Il me pose sur mon lit délicatement puis retire son T-shirt et j'admire son corps. Je plonge ensuite mes yeux dans les siens, un tourbillon d'émotions m'envahit, l'envie irrépressible de lui dire que je suis folle amoureuse de lui s'empare de moi mais je n'en fait rien. Comme si les mots étaient de trop ici. Il se baisse vers mon jean et le déboutonne avant de l'enlever. Il enlève ensuite le sien et se retrouve bien vite nu au dessus de moi. Mes affaires rejoignent les siennes, nous sommes donc nus, l'un contre l'autre.

Un frisson me parcours soudain le dos. Pas un frisson agréable qui me rendrait ivre de lui, non. Un frisson de dégoût et de peur. Je commence à légèrement trembler et je veux que tout s'arrête. Je tente de le repousser, en vain, je suis trop faible pour ça. Il s'apprête à rentrer en moi, je panique.

— Phœnix, je hurle.
— Chut, Oli, chut. Ça va aller. Je vais y aller doucement, mon amour. Tu vas voir, ça va être intense.
— Jack, phœnix, j'ai dit.
— Tu ne peux pas me laisser dans cet état, ce serai criminel.

Je le repousse avec plus de force. Je ne veux pas ça. Je ne veux pas que ça recommence. Stop. Stop. Stop. Je ferme les yeux, le supplie d'arrêter.

— Regarde moi, il murmure.
— Arrête. Jack, arrête. S'il te plaît.

Ma voix se brise. J'ai envie de vomir. Il m'oblige à ouvrir les yeux. Je hurle de peur en reconnaissant Antonio, qui me sourit. Je continue de le repousser, mais il l'air de prendre son pied pendant que je pleure.

Tout devient noir, je me redresse en sueur et vomit sur mon lit. Je tremble comme une feuille en pleurant silencieusement. Un rêve. C'était un putain de rêve. Qu'est-ce que ça change ? C'est arrivé quand même. Et rien, absolument rien, ne pourra changer ça. C'est entièrement de ma faute. J'aurai dû me rendre compte qu'il était mauvais. Qu'il voulait me faire du mal. Mais je suis d'une crétinerie sans limite et je me hais. Je suis prise d'un haut-le-cœur et vomit à nouveau sur mon lit. Ma gorge me brûle et je tente d'arrêter. J'appelle ma mère entre deux vomissements mais je doute qu'elle m'entende.

Elle débarque finalement dans ma chambre, encore endormie. Quand elle voit mon état, ses yeux s'ouvrent entièrement et elle se dépêche de venir. Elle m'entraîne dans la salle de bain où elle m'assoit dans la baignoire après m'avoir retiré mon pyjama. L'eau sur mon corps me rassure et me pétrifie en même temps. Qu'est-ce que je suis devenue, putain ?

Je suis assise dans un coin de la bibliothèque, une casquette vissée sur la tête et mes écouteurs dans mes oreilles. Ça ne change pas grand chose, c'est facile de me reconnaître, mais ça me rassure de me dire que je suis cachée sous quelque chose. J'évite Jack depuis ce matin, j'ai du mal à le regarder dans les yeux, après mon cauchemar. Je sais que ce n'était pas réel, ou du moins ce n'est pas Jack qui m'à réellement agressée. Mais j'en sais rien, mon rêve était tellement crédible que je lui en veut pour un acte qu'il n'a pas commit.

Je lit un bouquin prit au hasard sur une étagère, c'est une nouvelle de Sherlock Holmes. Je préfère me cacher et lire un livre que j'ai déjà lu que d'affronter le regard des gens. Je ne supporte plus ça. C'est assez comique d'ailleurs, moi qui cherchant toujours ça l'année dernière.

Une main tapote mon épaule. Je sursaute et lève la tête. C'est Sabrina qui me sourit. Je coupe ma musique et retire mes écouteurs pendant qu'elle s'assoit à côté de moi.

— Gilinsky te cherche partout. Il s'inquiète, tu l'évite depuis ce matin.
— Hum... pas du tout.
— Il n'est pas débile, tu sais. Il comprend ce genre de chose. Je le connais plus ou moins bien, et Jack me parle de temps en temps de lui. Je sais comment il fonctionne.
— Je... J'ai fait un cauchemar où il m'a fait du mal et ça paraissait tellement réel que... enfin. Pendant un instant j'ai cru que c'était vrai, et j'ai peur de ce qu'il risque de me faire si je me laisse à l'aimer.

Elle pose une main sur la mienne. C'est une si bonne oreille, c'est agréable. Elle me juge peut-être, mais elle le cache à la perfection.

— Tu ne peux pas toujours pousser les gens en dehors de ta vie, Olivia. Tu es bien plus vulnérable quand tu es seule. Gilinsky n'est pas mauvais, il peut être maladroit, un peu con également mais il tient à toi.

Elle donne de bons conseils, aussi. Nous ne parlons pas quelques minutes. Je lui suis reconnaissante de ne pas me forcer à parler. J'ai horreur de ça.

— Sabrina ?
— Hmm ?
— Comment je fais pour aimer quelqu'un si je ne suis même pas apte à m'aimer moi même ?
— Eh bien si tu laisses ce "quelqu'un" t'aimer, tu te rendra compte que tu en vaux la chandelle. Parce que c'est le cas. Tu en vaux la peine, Olivia.

Je hoche la tête et encercle mes genoux avec mes bras. Johnson arrive quelques minutes plus tard, seul. Il embrasse sa copine puis celle-ci nous laisse.

— Salut, Olivia.
— Coucou.
— Comment ça va ? Pardon, question réthorique et pas adéquate.

Je ricane tout en fixant le sol. Je n'ai jamais vraiment été proche de Johnson, nous étions copains à la maternelle mais c'était une amitié d'enfant. Je trainais beaucoup plus avec mes copines. Je m'entendais avec tout le monde, je crois.

— Je crois que Jack est amoureux de toi.

Je me tourne vers lui, surprise. Il a l'air totalement sérieux et ne me regarde même pas. Je fronce les sourcils. Je doute que Jack m'aime. Je l'ai repoussé trop de fois. Il peut à la limite m'apprécier.

— Non, j'en doute.
— Tu sais qu'il n'a jamais été amoureux ? Il a eu des copines, oui, mais jamais amoureux. Quelques histoires par-ci par-là. Mais il n'a jamais eu de sentiments pour quelqu'un. Et je connais Jack mieux que lui même ne se connaît, je vois bien qu'il est amoureux.
— Tss, tu dis n'importe quoi.
— C'est si compliqué de penser que quelqu'un puisse t'aimer ?
— Avant non, mais maintenant, regarde moi. Les gens ont pitié de celle que je suis devenue. Je suis tellement maigre que je ressemble à un squelette et... et pourtant l'idée de manger me donne envie de vomir.

Léger silence.

— Tu devrais arrêter d'être aussi dure avec toi même, hein. Tu penses que Jack ne s'intéresse à toi que par rapport à ce qu'il t'es arrivé ? Non.
— Mais...
— Non, Olivia, arrêtes de penser du mal de toi sans cesse. Arrêtes de te blâmer pour tout ce que tu fais. Jack n'a pas pitié de toi, il t'estime énormément. Tu est en train de vivre quelque chose d'horrible, ça j'en suis conscient, et ça restera toujours gravé en toi. Et tu finiras par accepter que tu n'aurais pas pu faire autrement. Jack souffre aussi, il t'aime et ça le touche que tu ai mal. Penses y.

Et il me quitte sur ces paroles. J'y réfléchi un instant, me convainquant que ce n'est pas ma faute, mais ça sonne faux. Ça sonne foutrement faux.

bonjour, bonsoirje reviens après deux mois d'absenceet je m'en excuse

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bonjour, bonsoir
je reviens après deux mois d'absence
et je m'en excuse.
j'espère que ce chapitre vous plaira
et merci merci merci pour les (presque) 3K de vues. c'est juste génial.
je vous adore

gone // jgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant