chapitre 6

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Le couple frappa à la porte de leurs amis.

Quand ils entrèrent dans la maison d'en face, ils trouvèrent Lys assise sur le canapé de leurs amis, en train de se limer les ongles.

-Ah ! Vous êtes déjà là ! Vos amis sont encore en train de se laver, enfin de se changer, ils étaient déjà lavés quand je suis arrivée . Asseyez vous ! On va les attendre ensemble !

Lierre s'assit alors à ses côtés, invitant Rose à faire de même. Un regard sur le panier de fruits de ses amis lui rappela qu'elle n'avait pas pris le temps de manger avant de partir . Tant pis, ces choses là attendraient.

Une fraction de secondes plus tard ses amis sortirent de leur chambre, ils riaient ensemble, ce qui réconforta la petite plante.

-Bon , on y va ? Senquit-elle rapidement.

-On est partis !

**

Le village était grand et animé. Devant chaque maison et à chaque coin de rue, une à trois personnes se rassemblaient, s'échangeaient fruits et légumes, cueillette obtenue sur les plantes dont chaque habitant portait le nom. Un air d'échange et de partage régnait dans une ambiance joyeuse, malheureusement tachée des ténèbres émanant du chef du village. Effectivement, sous cette apparence de gaîté dominante, les villageois avaient quelque chose dans leur yeux qui brillaient. Ce n'était pas de l'amour, ni de l'espoir, mais de la peur.

A la fin de la visite, elle décida de prendre les choses en main pour de bon .

Une fois arrivés au saule pleureur qui accueillaient leur maison, elle fit grandir une épée dambre brune dans sa main . Elle allait rencontrer le « chef » et le tuer.

Un battement de cur. Deux, trois, quatre. Son cur saffolait. Pourtant ce ne serais pas son premier meurtre. Seulement le premier voulu.

Rose semblait comprendre que quelque chose nallait pas, il tentait tant bien que mal de faire comprendre à Lys que Lierre voulait parler seule avec son mari.

La plante verte empoigna son arme quelle venait de faire appairaitre, et se glissa dans la maison.

Elle se transforma en ombre à peine avait-elle passé la porte. Son cur se mit à saccélérer , encore et toujours plus vite. Mais elle ne pouvais se douter de ce qui se passait réellement ici.

Ses amis, Violette, Aconit , Rose. Même Lys.. . Ils étaient tous attachés à des sortes de chaises en bois. Elle venait pourtant seulement de les quitter

Elle se méfia de cette vision. Le chef du village lattendait, elle en était sûre.

Elle avança de plus en plus profondément dans la maison, qui paraissait pourtant tout aussi grande que la sienne de lextérieur, mais qui semblait avoir subi un sort dexpansion interne.

Elle venait de passer deux chambres. Sa transformation en ombre avait bien plus davantage quil ny paraissait, elle pouvait se glisser partout comme elle le voulait, un peu comme de leau qui passerais sous les portes.

Troisième chambre. Il fallait que ce soit celle là. Elle avait de plus en plus de mal à gérer ses pouvoirs au fur et à mesure que sa panique augmentait , tout comme les battements de son cur, et son souffle quelle avait de plus en plus de mal à contenir.

Arrivée devant la porte, la jeune femme raffermit sa prise sur son couteau dambre.

Elle se mit à compter intérieurement pour se calmer, et fit passer son pouvoir létal sur sa lame.

Rose lui avait vraiment apprise des choses inintéressantes.

Elle coula alors sous cette porte, la dernière derrière laquelle les ténèbres pouvaient se cacher.

Son cur accéléra encore. Un pas , puis deux. Il était là, le chef du village, assis sur un lit à baldaquin. Une cible facile, malgré la dose de noirceur qui compressait peu à peu ses poumons à elle . Encore un pas.

-Bonjour, Lierre.

Le chef avait parlé, dune voix caverneuse qui avait fait trembler les murs.

Elle était supposée être invisible, mais cétait à croire quil transperçait son esprit. Dailleurs cétait sûrement le cas. La douleur qui lui vrillait le cerveau en ce moment même en était la preuve.

-Sache-le jeune fille, je tattendais, et , qui plus es, tu es loin dêtre discrète .

En même temps quil prononçait ces mots, une épée géante faite de rubis surgit de sa main.

-Maintenant, enchaîna-t-il de sa voix caverneuse, jai une proposition à te faire. Sois tu transforme Rose , ton très cher Rose, en ténèbres, prenant sa place de lumière, sois tu meurs.

La plante verte se mit a fulminer de rage. Ses émotions prirent assez le dessus pour quelle se relève, la douleur layant balayée à terre. Elle ne se concentra même pas, et une épée aussi grande apparu dans sa main, et lambre dont elle était constituée scintillait sous les rayons de lumière qui filtrait de la fenêtre ouverte.

-Plutôt mourir , cracha-t-elle . Jamais, vous mentendez bien, jamais je ne mautoriserais a faire devenir Rose quelque chose quil nest pas. Et encore moins sous la menace dun vieil homme qui nen a plus pour longtemps.

Sur ces mots, elle engagea le combat. Jamais auparavant elle navait utilisé dépée. Les gestes lui venaient tout seuls, comme insufflés par une autre vie.

Elle avait passé vingt années de sa vie à ressasser des souvenirs douloureux, emprisonnée dans une chambre où ne filtrait, par sa faute, pas une once de lumière. Jamais elle ne laisserais Rose subir les tourments quelle avait vécu.

Les deux épées de pierres sentrechoquaient dans un bruit sinistre. Les mouvements de la jeune fille sétaient encore accélérés, elle glissait comme une ombre, et, même si son adversaire était plus entraîné quelle, et quil disparaissait plus facilement, elle avait plus de vivacité et des yeux plus aiguisés.

Cétait sans compter un événement qui la déstabilisa complètement. Rose venait dentrer dans la pièce, et sapprochait doucement delle.

« Non, cest une hallucination, concentre-toi !! tu dois le tuer, cest la seule manière de mettre tout le monde en sécurité »

Le chef commençait de plus en plus à faiblir. Mais Lierre ne comptait pas sarrêter pour si peu.

Elle enchaînait toujours les coups, maniant son arme avec une agilité déconcertante pour quelquun qui ne sétait jamais entraîné.

Un dernier coup et elle pourrais lachever. Oui, sauf que la main de Rose se posa sur son épaule.

-Ce nest pas toi, sil te plaît, arrêtes.

Ses yeux bruns brillaient dune lueur bleue . Cétait anormal.

-Écoutes ton ami, tu ne me tueras pas, pas vrai ?

La voix caverneuse du vieux chef sétait faite tremblante.

PrisonnièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant