chapitre 14

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Un semaine plus tard, le petit couple avait réussi à prendre ses marques sous l'eau. Violette Aconit et Citrus les avaient déjà rejoint, et au compte goutte les autres se mirent à tomber dans le puits. Certains avaient été poussés par Narcisse, D'autres, témoins de la scène, avaient préféré plonger au secours de leurs amis. Un patrouille du peuple marin avait été envoyée à la recherche d'une autre sortie sur le monde de la surface. Rose réclamait vengeance, que ce soit pour la mise en danger de celle qu'il aimait, ou de leur futur enfant.

Celui -ci s'était d'ailleurs mis à bouger dans tout les sens, de plus en plus fort. Quelques grottes avaient été aménagées afin que les habitants de la surface et le peuple aquatique puisse s'habituer à l'air et l'oxygène, et la plante verte y passait beaucoup de temps.

C'est d'ailleurs à nouveau à cet endroit que la retrouva Rose, les deux amants ayant décidé de se cacher loin de leur peuple pour profiter d'un peu d'intimité, chose qui leur manquait beaucoup depuis leur chute.

-Tu as l'air soucieuse ? Tout va bien ?

-Pas vraiment non, je suis assez stréssée.. Je me demande si notre enfant va pouvoir vivre correctement. Je veux dire, avec tout ces changements d'état, et cette guerre qui se prépare.. J'ai vraiment peur pour lui.. Et à vrai dire, je ne sais même pas s'il survivra, ou ne tuera personne .. Après tout, c'est dans mon corps qu'il vit, et je suis un poison ambulant..

-Regarde moi Lierre. Je sais que c'est difficile, que tu as peur, que rien ne va, mais je suis là, et nous allons élever cet enfant ensemble, à deux, et rien ne lui arrivera. Je peux te le promettre. Il grandira au milieu de parents aimants, et il jouera avec ses cousins quand Violette et Aconit se déciderons à suivre la même voie, ou de ses frères et sœurs car je compte bien te remettre enceinte très vite . Je t'aime et tout se passera bien, tu verras.

La jeune plante verte se mit à pleurer, les larmes ruisselaient sur ses joues encore mouillées de sa sortie hors de l'eau . A l'abri au fin fond de cette grotte, elle avait l'impression qu'en effet, rien ne pouvait ni les atteindre, ni leur faire du mal.

La jeune fille s'allongea alors dans les bras de son amant, qui l'enlaça comme si rien n'avait plus d'importance. Dans la grotte, on entendait le clapotis de l'eau qui ruisselait sur les murs de la grotte , tandis que des centaines de milliers de vers luisants recréaient un ciel étoilé au dessus d'eux. C'est dans cette atmosphère apaisante que la jeune femme finit par s'endormir, ses soubresaut se calmant à mesure qu'elle tombait dans le sommeil, durant lequel elle revint des années en arrière, auprès de ses propres parents.

C'est une petite fille aux longs cheveux blond qui gambadait alors dans les couloirs d'un château irréel. Les couloirs de celui-ci étaient emplis de végétaux, tous plus parfumés que les autres, donnant à cet endroit une odeur irréelle, fantomatique. La jeune fille riait, toujours plus fort, tandis qu'elle circulait à toute vitesse entre chaque pot, chaque vase, évitant de justesse les branches d'arbres, et manquant chaque fois d'en faire tomber.

Une femme aux longs cheveux châtains courrait après la petite fille, riant elle aussi. Elle se fit bientôt rattraper par un homme dont les cheveux blonds étaient aussi brillants que le soleil, et dont le rire grave emplissait le cœur de la petite fille d'une joie immense. Sa mère et son père ouvrirent alors les bras, l'invitant à les rejoindre dans leur cocon protecteur. La petit fille s'y précipita, et du haut de ses dix ans, tira légèrement les longs cheveux de son père pour l'embêter.

Rien n'était plus précieux pour le petite fille que ses parents, qui l'aimeraient toujours, quoi qu'elle devienne.

De ses yeux bleus rieurs, la mère de l'enfant la chatouilla à l'aide d'une plante grimpante, une glycine verte aux reflets ambrés d'une douceur infinie. Son père lui, lui offrit un bracelet en argent qui prit immédiatement la forme d'un lierre grimpant autour du poignet de la petite fille.

-Avec cela, je suis sûr que tu ne nous oublieras jamais, ma fille. Et rien ni personne ne nous séparera, tu as illuminé nos vies, ne l'oublie jamais.

-Et nous t'aimerons toujours, ajouta sa mère d'une vois douce et caressante.

Encore aujourd'hui, ayant bien grandit, la jeune enfant portait toujours son bracelet, et à l'Aube de son accouchement, elle su qu'elle voulait que son enfant puisse un jour connaître l'insouciance qu'elle même avait connu étant enfant.

Voyant sa femme bouger entre ses bras, rose se releva doucement, et la déposa à ses côtés sur un tapis de mousse. A mesure que la jeune femme rêvait de son enfant, celui-ci se mit à déclencher son pouvoir et petit à petit, le sol aux alentours de la jeune femme se couvrit de muguet, un muguet noir et dur comme le jais.

Le regard émerveillé, le futur père se mit doucement à pleurer. L'enfant porterait le nom de la sœur de la femme qu'il aimait, et son nom de famille.

La plante verte quand à elle, s'agita dans son sommeil, avant d'être réveillée par les sanglots de son amant. Alors qu'elle ouvrait doucement les yeux, le nombre de muguets qui l'entourait augmentait.

En la voyant doucement bouger, Rose prit la place de Lierre et se réfugia dans ses bras. Celle-ci fut surprise par la réaction de cet homme qui paraissait si fort en règle générale. Peu à peu, elle prit conscience de ce qui les entourait.

-Eh bien, je pense que nous connaissons le nom de notre enfant maintenant.

Elle prononça cette phrase sur un ton tellement doux, que Rose ne put résister à son envie de l'embrasser.

Ce n'était pas les baisers fougueux qu'ils échangeaient d'habitude, mais un plus doux, plus amoureux, plus heureux.

Aucun des deux ne pensait pouvoir être aimé à nouveau un jour. Leurs pouvoirs avaient décimé la totalité de leurs familles, et avait plongé le monde dans des affres douloureux. Pourtant, des années après, ils avaient tout deux appris à gérer leurs pouvoir, et plus tard, après bien des problèmes, avaient réussi à s'aimer.

Cependant, au fond du cœur de Lierre, persistait ce sentiment d'observation, comme si quelqu'un épiait le moindre de leurs faits et gestes, attendant le bon moment pour sortir de sa cachette, et tout détruire.


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⏰ Dernière mise à jour : May 09, 2019 ⏰

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