La maison de Lys était pleine à craquer. Les villageois s'y entassaient de plus en plus, et allaient bientôt être tellement nombreux que l'air en était devenu quasiment irrespirable.
Les gens parlaient, énormément, le son était insupportable.
Le coeur de Lierre battait à en rompre, ses tempes lui faisaient mal à force de réfléchir, et son sang affluait de plus en plus dans ses joues, les faisant rougir.
Elle se remit a compter dans sa tête, chose qu'elle n'avait pas fait depuis qu'elle était sortie de prison.
Sept. Huit. Neuf... Le nombre de pas qui la séparait de l'entrée de la cabane augmentaient considérablement. Les chances de pouvoir arriver à fuir de cet endroit en cas de problème s'amenuisaient en même temps.
Elle devenait de plus en plus effrayée à mesure qu'elle avançait dans la pièce. Ses pas devenaient de plus en plus petits, son coeur battait de plus en plus vite.
Quand elle fut arrivée sur l'estrade, son coeur battait à tout rompe, et un mal de crâne lacinent s'etait emparé d'elle.
Elle ne savait plus où regarder, ni quoi dire, ni quoi faire. Elle etait perdue. Rose, qui était derrière elle jusqu'à lors, posa sa main sur son épaule.
-Tout ira bien, tu verras.
La pression dans le tympans de la jeune femme diminua, et elle prit place aux côtés de Lys, Violette et Aconit, qui avaient sorti des chaises .
Lys, en tant qu'ancienne femme de chef, prit la parole en premier, cherchant à rassurer les anciens.
-Bien bien ! Que tout le monde se taise s'il vous plait !
A ces mots, la salle entière devint silencieuse. Lierre en était d'autant plus apeurée.
-Comme vous le savez tous, hier , Narcisse a été banni, cependant, il peut revenir à tout instant nous mettre au défi, ou tenter de rependre le pouvoir. Nous devons nous y préparer.
Lys tenait la salle en haleine.
-Nous devons élever des remparts, préparer une armée, bref, nous tenir prêt à ce qu'il revienne plus fort que jamais. Je sais bien que je n'aurais pas dû avoir de pitié pour lui, je regrette profondément le geste que je n'ai pas eu. Je suis vraiment et sincèrement désolée, je vous ai mis plus en danger que ce que je ne vous ai protégés.
Lierre se retourna vers Rose tandis qu'elle prononçais ses paroles. Le reflet bleu au fond de ses pupilles revenait. Etait-il possible que ... ? Non, Saule n'étais plus, enfin elle le pensait..
C'est là que les paroles de Rose lui revirent en mémoire, de plein fouet .
« Mais jamais, non, n'utilise jamais le nom d'un arbre pour m' appeller »
Alors il savait, mais comment ? Elle se devait de lui en parler, mais plus tard.
-Nous pourrions nous cacher ? Sous l'eau par exemple ?
C'est l'intervention d'un des membres du village qui sortit la plante grimpante de ses pensées.
-Non, c'est une mauvaise idée, le puit n'est pas si simple d'accès, et nous ne pourrions y rester éternellement.
Un débat intempestif éclata alors parmi les habitants, et Lierre était toujours plongée dans ses pensées. Le brouhaha prit de plus en plus d'ampleur tandis que Violette réfléchissait à haute voix, quand soudain elle s'écria :
-Non ! Il nous le faut le ramener ici ! Je ne sais pas si ne serait-ce qu'un seul d'entre vous a mis les pieds hors de ce village depuis longtemps ; c'est l'apocalypse dehors, les hommes sont devenus des monstres, et je ne parles pas du tout de ceux qui ne nous comprenaient pas avant, mais bien de ces morts qui marchent encore et qui attaquent. Il est presque impossible de les tuer. Nous devons retrouver Narcisse, il est vivant, et a autant droit que nous de vivre. Nous monterons tout de même des remparts , pour nous protéger de l'extérieur. Cependant, au prochain faux pas de sa part, la sanction sera inévitable, ce sera la mort.
-Laisser revenir Narcisse ? Et puis quoi encore ? Inviter le mal incarné lui même ?
-IL SUFFIT ! Je ne supporterais pas vos jérémiades une seconde de plus ! Elevez les remparts, pour le reste, nous verrons. Si Narcisse revient nous demander asile, nous l'accepterons, sous conditions, en attendant, la vie de ce village va reprendre son cours, et nous allons nous protéger, est-ce bien clair ?
Lierre avait hurlé les phrases précédentes, tandis que ses cheveux étaient devenu une brume noire informe et que la salle entière s'était assombrie.
La jeune femme venait d'inspirer le respect à tous, sa parole était devenue une obligation, les préceptes que tous allaient désormais suivre.
La belle blonde s'enfuit alors de la salle et se réfugia chez elle, suivie de près par son nouveau petit ami.
-Lierre, tu es sûre que tout va bien ?
Il avait parlé avec une voix très douce, comme si il avait peur qu'elle s'enfuit à nouveau.
-Non, je sais pas, j'aime pas rester cloitrée dans un village, j'aimerais continuer d'explorer le monde, avec toi et violette, comme avant..
-Ca ne te plait donc pas de pouvoir enfin t'installer ici, et peut être fonder ... Je ne sais pas moi, une famille ?
-Tu.. Tu n'es pas sérieux, si ? Je suis dangereuse, bien plus que ce que tu peux le penser..
-Tu n'es pas dangereuse, loin de là... Tu sera la meilleure des mères, tu le sais au fond de toi.. Tu es tellement attentionnée, protectrice.. Cet enfant sera le plus heureux de tous.
-Et que fais-tu de tes yeux alors ? De ces changements de personnalité.. Je n'ai pas rêvé ce que j'ai vu tout à l'heure Rose... Je ne vais pas te mentir, j'ai peur .. Tu sais, il y a longtemps, j'ai aimé quelqu'un, du plus profond de mon être .. Seulement.. Il en est mort.. Et il a essayé de me tuer avec .
-Mais de quoi tu parle ? Lierre, bon sang, tu sais que je ne suis et ne serait jamais cet homme, ou quoi qu'il soit , n'est-ce pas ? Ecoutes, on a tous du faire face à des choses horribles, moi même j'ai perdu un frère, mon jumeau... Rien à voir avec moi, il était horrible, avait des yeux bleu et les cheveux blonds, comme toi, d'ailleurs.. Il portait le nom d'un arbre, avec ces vingt ans passés en cellule, je ne me souviens plus du tout lequel exactement. Bref, j'entends souvent sa voix, horrible à mon oreille qui me dit de faire des choses que jamais je ne ferais. Petit, alors même qu'on ne se ressemblait pas du tout, tout le monde nous confondis, je ne supportais pas ça, d'où le fait que je ne voulais pas que tu me donnes un nom d'arbre. Je ne supporte même pas le mien, mais quand tu le prononce, ça me rends tellement heureux.. Maintenant que je t'ai tout dit, calme toi, et je t'en supplie, reste avec moi..
-D'accord... Allons nous coucher , cette journée m'a épuisée.
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Après un long moment d'absence (et je m'en excuse) je reprends la réécriture de ce roman!
Vous passez de bonnes vacances?
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Prisonnière
Viễn tưởngAucun résumé pour le moment, j'attendrais la fin de la publication pour en faire un !