Chapitre 10

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Après quelques jours, la construction des remparts était bien entamée. Lierre, Aconit Rose et Violette supervisaient du mieux qu'ils pouvaient la construction de cette barrière contre le monde.

-Il reste combien de temps avant la fin de la construction ?

-Environ six mois, en attendant nous avons des sentinelles qui se relient jour et nuit pour protéger le village.

Entre temps, Jacynthe, un jeune homme brun aux yeux noisettes ramena un panier de fruits à Lierre et ses compagnons. La jeune plante verte se précipita sur le panier de fruits, et en sorti majoritairement des citrons .

-Toujours aussi passionnée par les fruits acides, n'est-ce pas mon amour ?

La blonde se tourna alors vers Rose, qui la regardait avec un sourire enfantin sur le visage.

-Tu remercieras Citre pour sa présence dans ce village, elle égaye ma journée.

La garde du village sonna alors le clairon.

Une ombre se profilait alors à l'horizon, massive et traînante, comme une personne blessée, ou un mort vivant..

-TOUT LE MONDE EN POSITION !

Les sentinelles se mirent vite en place, une fois qu'ils furent chacun en position de combat, la tension augmenta d'un cran .

-Qui va là ?

Aucune réponse.

Les minutes passèrent , et la silhouette s'approchait de plus en plus. Lierre était aux aguets, elle avait peur de ce qu'annonçais cette ombre lointaine.

Narcisse . Il approchait, lentement, mais traînant la patte, le regard fier.

Il avançait toujours plus près, tant et si bien que les gardes essayaient de protéger le village aussi bien qu'ils le pouvaient.

Il s'arrêtât juste aux portes de la cité.

Rose s'avança près de lui, tendu, le regard dur, il n'allait pas céder l'asile aussi facilement que le lui avait demandé la plante grimpante.

-Que viens-tu faire ici ? Nous t'avons pourtant exilé, tu n'as plus rien a faire ici.

-Certes. Je suis venu demander asile, je ne sais pas si vous avez vu, mais c'est l'apocalypse dehors ! Dit Narcisse en riant. Non, plus sérieusement, je serais sage, après tout, ce n'est pas moi qui ai tenté d'assassiner le chef d'un village !

-Continues comme ça à te payer ma tronche , Narcisse, et tu peux oublier ton fichu asile. On a nos raisons pour t'avoir fait ça, et tout le village nous soutient, alors tu te tais immédiatement.

Rose fulminait , il hurlait sur l'ancien chef qui lui restait de marbre.

-Tu as droit à l'asile, intervint Lierre. Mais au moindre faux pas, je te tue cette fois. Et ce sera sur mes conditions, et celles du village qui sera soumis au vote . Pour le moment, je t'accompagne à ta hutte. Si tu en sors avant le rassemblement du village, ou je te mènerais moi même pour que tu sois jugé, je laisserais Violette te traquer, et crois moi , elle sera bien moins indulgente que moi.

-Très bien.

Sur ces mots, trois gardes emmenèrent Narcisse dans ses appartements, situés dans le tronc du saule pleureur.

**

Une semaine passa, et Narcisse n'avait toujours pas quitté le saule. Il s'installait bien évidement de temps en temps devant le seuil de sa porte, mais jamais personne ne lui adressait la parole, et il ne tentait pas d'aborder qui que ce soit.

La construction du mur avait bientôt atteint l'achèvement, et il régnait dans le village une grande effervescence.

Des groupes s'étaient formés, et apprenaient chaque jour à se battre, à se défendre, et à protéger le village en cas d'attaque.

Enfin, Lierre était enceinte. Elle était absolument effrayée à l'idée de l'annoncer à Rose, ne sachant absolument pas comment il allait réagir. Ils n'avaient même pas eu le temps de se marier, entre tout les rassemblements, la construction du mur et le retour de Narcisse.

La plante grimpante tournait encore et encore dans son salon , ne sachant pas comment aborder le sujet avec l'homme qu'elle aimait.

Dehors, quelque chose d'inattendu se préparait. Les flammes commençaient déjà à lécher les abords des remparts, et les villageois prenaient soudainement peur.

Narcisse profita de la pagaille afin de s'éclipser de sa prison. Il s'aventurait près de la maison de Lierre, et entra en douce .La pièce était emplie de fumée, et il trouva rapidement la blonde inconsciente sur le sol . Il l'attrapa et l'emmena près du puits.

Lierre se sentait transportée, et se réveilla à nouveau près du puits du village, . Son corps se retrouva soulevé malgré elle au dessus du sol, puis au dessus du puits du village. Elle senti la chute, et la voix de Narcisse parvint à ses oreille.

« Pour m'avoir banni, j'espère que ton séjour avec les méridiens va se passer dans le sang et l'horreur, salope. »

Son corps se fracassa contre l'eau en contre bas. Plus rien n'avait d'importance.

Et puis, une vois dans son esprit lui souffla quelques mots.

« Mon fils, il faut me battre pour .. Mon... Fils »

Alors elle essaya de respirer tant bien que mal, mais une force inconnue la maintenait sous l'eau.

Les pouvoirs de l'ancien chef n'avait d 'égal que sa cruauté.

D'un seul coup, les poumons de la plante verte s'emplirent d'eau, mais ce n'était pas désagréable comme cela aurait dû l'être. Lierre sentit également ses jambes se coller l'une à l'autre, ainsi que son cou s'ouvrir légèrement tandis que l'eau s'y infiltrait, lui rendant la respiration possible.

Elle abaissa la tête vers ses jambes, bien qu'à cette profondeur le lumière ne puisse pas l'éclairer suffisamment pour qu'elle puisse y voir quoi que ce soit.

Après quelques minutes, sa vue se fit plus claire, des vers luisants marins, qui avaient pris peur lors de son entrée brutale dans l'eau, avaient repris le cours de leur paisible existence, et renvoyaient une lumière bleutée.

La plante grimpante vit alors la transformation qu'avait subie son corps. Sous se longs cheveux blonds, elle pu voir ses mains, devenues palmées, et plus bas, sous son ventre naissant, elle vit non pas des jambes, mais une nageoire d'environ deux mètres, dont les écailles étaient faites d'ambre verte ciselée en forme de feuilles de lierre. .

Elle ne pu que se douter que ce qui avait pris place sur son cou était en réalité des branchies, lui permettant la vie sous l'eau .

Elle était seule, loin de ceux qu'elle aimait, et totalement perdue .



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