Chapitre 13

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Dehors, la foule grouillait en une masse diffuse et informe. Ce qui était bien dans le fait de vivre sous l'eau, c'était bien le fait de pouvoir éviter quelqu'un non seulement par la droite ou la gauche, mais aussi en passant au dessus ou au dessous d'elle. Cependant, la jeune femme n'avait en rien besoin de faire cela, les gens l'évitaient d'eux même, car après tout, elle était leur reine. Cela lui faisait vraiment bizarre. Du jour au lendemain, elle était passé de chef de village à rein d'une toute autre cité, sans même savoir ce qu'il était advenu de ses amis.

Elle interrogerait Rose à ce sujet une fois rentrée. En attendant, elle devait trouver de quoi se nourrir, elle décida alors d'arrêter un des passants en posant sa main sur son épaule. Celui-ci avait une nageoire qui faisait penser à un poisson combattant, fournie et transparente. Voyant à qui il avait affaire, le jeune homme écarquilla ses yeux verts d'eau.

-Votre majesté ? Puis je faire quelque chose pour vous ? Sa voix tremblait légèrement, on voyait bien qu'il tentait de garder son calme face à sa nouvelle souveraine.

-A vrai dire, oui.. Je suis nouvelle ici, et je cherche de quoi me nourrir, et nourrir mon compagnon également.. Savez vous où je pourrais trouver cela ?

-Bien sûr ! Je connais les meilleurs mets de ces eaux, si vous voulez bien me suivre !

Il était fou de voir à quel point les gens de cette cité étaient accueillants et sympathiques. Même s'il régnait une forme de peur dans le cœur de la plante verte qui n'avait jusqu'alors vécu que dans la peur et l'anarchie, celle-ci accepta bien vite l'aide du jeune combattant.

La vie ici était bien différente de celle de la surface. Ici les couleurs chatoyantes ne venaient non pas des plantes et autres arbres que faisaient pousser ses camarade de la surface, mais des habitants eux-même, Humanoïdes marins dont les peaux étaient de couleurs multiple, allant du beige, au bleu pale en passant par un rose clair. Les nageoires elles aussi apportaient bien de la couleur en ces lieux, ici, tous avaient des nageoires aux couleurs multiples, parfois tachées de plusieurs couleurs à la fois, parfois d'une unité assez étrange, parfois avec des reflets, ou des jeux de transparence. Rien de ce que Lierre avait pu voir auparavant était aussi coloré. Le lieu en lui même était composé de coraux fabuleux, au couleurs plus vives les uns que les autres. Des étales de marchands se situaient de part et d'autre de l'allée centrale dans laquelle ils se trouvaient . Ceux ci étaient fait naturellement pas les coraux , sur lesquels étaient étendus de larges tissus d'algues. Certains vendaient des bijoux de corail et de perles d'huître, d'autre vendaient des sortes de vêtements, ou encore des sur-nageoires, c'est à dire des algues que l'on mettait sur notre nageoire réelle afin de changer sa couleur, ou sa forme.

Le jeune homme de tout à l'heure la mena enfin à une étable où étaient étalés de multiples morceaux de poissons en tout genre, mais aussi d'algues. L'homme derrière l'étal faisait cuire certains morceaux sur un petit volcan aquatique, parfois enrubanné dans des algues, parfois seul.

Il tendit l'un d'eux à la jeune femme, et lui intima de manger. Il n'aurait maqué qu'un peu de riz à cette préparation, malheureusement, Rizerie, cette jeune femme au caractère aimable et au teint très pale n'était pas présente.

Elle remercia l'homme, et se tourna vers sa nouvelle connaissance qui l'avait mené jusqu'ici.

-Avec quelle monnaie payons nous les marchands ici ?

-Rien du tout, ici, nous marchons à la confiance. Chacun donne à l'autre ce dont il a besoin, sans rien attendre en échange. Pourquoi ? Vous faites comment vous à l'extérieur ?

Ce n'était alors pas tant à son dernier village auquel la jeune femme pensa, mais à son village natal, où tout avait une monnaie d'échange, tout avait un prix . Dans le village juste à la surface, chacun apportait à l'autre ce dont il avait besoin, en échange d'autre chose dont il aurait besoin également. Mais dans son village natal, tout se payait par le sang. Vous vouliez un morceau de pain ? Vous deviez vous ouvrir la paume pour verser trois gouttes dans une fiole du marchand. Alors seulement celui-ci vous tendrait votre pauvre morceau de pain.

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