17. Sean

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Sean observait Thor, à mi-chemin entre l'inquiétude et l'admiration. Il avait vu bon nombre de films sur ce dieu mythique, mais la réalité ne correspondait pas du tout aux films. Déjà, Thor était roux. De plus, on aurait plus dit une sorte de vieux clochard divin dégoutant qu'un véritable héro.

– Pour parler ?, s'étrangla Lisa.

– Bien sûr, pour parler !, s'exclama le dieu. Pourquoi serais-je là, sinon ?

Il poussa un long soupir et continua :

– Estimez-vous heureux, je suis dans la capacité de vous aider. C'est pour ça que je suis là. Sans moi, vous êtes perdus. Vous devriez être en train de me remercier !

Encore un dieu vaniteux, songea Sean avec amertume. Sont-ils tous réellement comme ça ? Sont-ils tous persuadés de valoir mieux que nous autres, magiciens, demi-dieux, tout ça juste parce qu'ils sont des dieux ? Mais les dieux sont plein de défauts ! S'ils ne nous avaient pas nous, ils n'iraient pas loin !

Je demande pardon ?, demanda alors la voix de Geb dans son esprit. Les dieux sont plein de défauts ? Parce que tu crois que vous êtes parfaits ? Vous ne serviriez à rien si nous les dieux plein de défauts, comme tu dis, n'étions pas là !

Sean soupira. À certains moments, il détestait partager son esprit avec un dieu. Cela avait quelques inconvénients...

Oui, répondit Sean. Mais vous seriez dans de beaux draps si nous les héros nous n'étions pas là pour vous. Si vous n'existiez pas, nous pourrions mener une existence normale. En revanche, si nous n'existions pas, vous ne pourriez pas exister.

Sean attendit une réponse, qui ne vint pas. Geb s'était retiré, sans doute car il n'avait plus d'arguments.

Le garçon revint alors au moment présent. Thor était en train d'expliquer en quoi il était fort, doué, etc – c'était un dieu, après tout ! –, et Sean avait décroché jusque là.

– ... sont les noms de mes deux fils préférés.

Les autres avaient l'air de s'ennuyer profondément, sauf Astrid qui, elle, donnait l'impression de vouloir s'enterrer ou enterrer le dieu.

– Ce sont les deux personnes destinées à survivre au Ragnarök, et...

– Le Ragnarök..., le coupa James. La fin du monde, c'est ça ?

Thor hocha la tête et se passa une main dans la barbe d'un air penseur.

– Cependant, je ne sais même pas si ils sont nés..., murmura-t-il, avant de sourire. Bref ! Je suis là pour vous aider, vous vous souvenez ?

Il se fit craquer les os des doigts en bâillant longuement tandis que Sean frissonnait. Il n'avait jamais aimé les gens qui se faisaient craquer délibérément les os. (Nda : Valentin on dirait toi ! Un rouquin qui se fait craquer les os devant les gens qui ne supportent pas ça ! Mais je t'aime quand même).

– Et en quoi pouvez-vous nous aider, père ?, demanda Astrid d'un ton méprisant.

– Eh bien, Lara...

– Moi c'est Astrid, le coupa violemment la brune.

Le dieu ne la calcula même pas, il fit un vague signe de main comme pour dire que ça lui était égal, et il continua :

– ... je sais que vous voulez vous rendre dans les Enfers grecs pour y dénicher Tartare et le faire sortir. Ça ne marchera pas. J'ai entendu les deux plans que vous aviez. Le deuxième me semblait le meilleur. Aller chercher Tartare dans le Tartare... Vous êtes complètement dérangés ! Hannah, le Tartare est pire que le pire des Neufs Mondes ! Pire que jötunheim ! Pire que niflheim ou muspellheim ! Même les...

Les héritiers (Héros de l'Olympe, Magnus Chase, Carter Kane)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant