Chapitre 3

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5 septembre 2013


Mon réveil sonne et mon esprit revient à lui. Pas de cauchemar pour une fois et ça me soulage. Je me sens encore fatiguée, comme si toute les émotions que j'avais retenu jusqu'à retrouver mes amis retombaient d'un seul coup sur mon corps entier. Mais ce n'est pas un motif valable d'absence ou de retard, alors il va falloir que je sorte de sous ma couette. Je la soulève et me redresse difficilement. Je m'étire longuement avec la désagréable sensation d'être passé dans un rouleau compresseur. Je ne connais que trop bien cette sensation et elle me fatigue.

Je me lève au bout d'une bonne minute et m'habille machinalement. Je me maquille légèrement et me regarde dans la glace. Mon regard n'a plus l'air si terne et ça me fait bizarre. J'ai tellement l'habitude d'y voir la mort, que les voir briller d'une nouvelle manière me perturbe. Je ne peux en penser que du bien, mais ça me fait peur. Je crois que j'ai peur d'être en vie de nouveau. Etrange, n'est-ce pas ? Cependant je n'ai pas le temps de me plonger dans ses réflexions, il me reste juste assez de temps pour avaler une tasse de café et un toast pour le petit déjeuner. Alors je m'active à descendre les escaliers avec mon sac.

Ma tante s'apprête à partir à la boutique et m'indique qu'il y a du café de près dans la cafetière. Je la remercie et l'embrasse. Elle part et me laisse avec ma cousine qui a l'air aussi fatiguée que moi. Je me sers une tasse de café et m'installe à ses côtés. Elle me salue avec une voix groggy et ça me fait sourire. J'ai l'impression d'avoir une soeur plus qu'une cousine et ça me rend heureuse.


— Alors ce rencard ? Je demande avant de boire une gorgée de café.

— Génial, Enzo est un mec gentil, elle sourit. Mais peut-être encore un peu timide.

— C'est-à-dire ?

— Il ne m'a même pas embrassé, ronchonne-t-elle. 


J'éclate de rire malgré moi. Son expression boudeuse est adorable et je suis contente qu'elle ait de nouveau envie de tomber amoureuse.


— Arrête de te moquer de moi, rit-elle avec moi. C'est vrai quoi, il m'a raccompagné chez moi et il est parti en me disant bonne nuit ! Même pas un câlin ! Juste « bonne nuit ». Sérieusement.

— Il a peut-être peur de paraitre trop pressant, je suppose. Peut-être la prochaine fois. Il y a une prochaine fois pas vrai ?

— Evidemment, je veux mon bisou, affirme-t-elle d'un air déterminé. 


Je lui souris et termine mon café. Je jette un regard à mon téléphone. J'ai un grand mouvement de recul quand je vois l'heure qu'il est et manque de m'étouffer. Et merde, je vais être en retard. Emy regarde mon téléphone et m'imite aussitôt. Nous nous levons d'un seul coup et nous activons à débarrasser la table en vitesse avant de sortir de la maison. C'est Emy qui ferme à clé. Puis nous nous nous séparons après une rapide étreinte : moi allant vers le lycée Sweet Amoris et elle vers l'arrêt de bus qui la mènera au sien.

Je mets mes écouteurs dans mes oreilles et prends une grande inspiration. J'ai hâte de retourner au lycée. Je n'aurais jamais cru penser cela un jour, mais mes amis m'ont tellement manqué que j'ai l'impression d'avoir besoin de les voir tout le temps. Je sais que ça me passera quand je serais sûre de ne plus les quitter pour retourner définitivement retourner ne Angleterre. J'ai encore du mal à intégrer cette information, mais je sais que ça viendra.

Awake - Attrape-Moi (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant