Awake - Attrape-Moi (Tome 2)

Chapitre 18

16 février 2014

Je me réveille la tête encore légèrement embrumée par l'alcool. Je crois que j'ai un petit peu trop bu hier soir. Je change de position pour me caler sur mon flan droit et ouvre lentement les yeux. Heureusement les rideaux sont tirés, la lumière ne m'arrive pas dans les yeux. Je passe un bras par-dessus la couverture et grogne doucement. Une couverture ? Je ne me souviens pas m'être endormie avec une couverture. Remarque je ne me souviens pas non plus m'être endormie alors... Je réfléchis un instant et tâche de me remémorer les derniers instants de la soirée.

Nous étions en train de surveiller Lysandre avec Castiel et... j'ai posé ma tête sur son épaule, je crois. A partir de là plus rien. J'ai du m'endormir à ce moment-là. Mais si c'est le cas, pourquoi je suis allongée de tout mon long sur le canapé, avec une couverture sur moi ? Et où est Castiel ?

Je bouge difficilement la tête pour balayer la pièce du regard. Violette... Kim... Armin... Iris... Armin et Iris ? Enlacés sous une couverture ! Je souris devant cette vision attendrissante. J'imagine que j'ai loupé deux ou trois trucs les concernant lors de cette soirée, mais les voir ainsi me ravit. Ils sont mignons ensemble. Je reprends ma vérification lorsque je me rappelle de ce que je recherche. Ou plutôt qui. Lysandre est toujours à mes pieds, Nathaniel dors sur l'autre canapé et enfin je tombe sur Castiel.

Il est endormi dans le fauteuil près de ma tête et je m'aperçois que sa main est posé sur l'accoudoir du canapé où je me suis moi-même assoupie, près de ma tête. Je fronce les sourcils en tâchant de comprendre comment il est arrivé là. Je suis presque sûre de m'être endormie sur son épaule, et sans couverture.

Il ouvre les yeux à cet instant, mais ne remarque pas que je l'observe. Son regard est vague, comme s'il était encore aux pays des rêves mais son soupire aussi lourd que las, m'indique que son esprit est ailleurs. Il se met à bâiller à s'en décrocher la mâchoire et cette image m'arrache un sourire. Je comprends alors ce que voulais dire Lysandre hier quand il m'a confié que me voir vulnérable était attendrissant. La vulnérabilité, c'était magnifique.

A peine est-il plus conscient que son regard dévie sur moi et je suis prise en flagrant délit d'admiration. Mon sourire s'efface et je me redresse légèrement, prenant un air coupable. Il parait surpris mais s'arme rapidement d'un demi-sourire. Mais si son intention se veut moqueuse, ce rictus ne l'est pas du tout.

— Alors comme ça, on est réveillée, il chuchote à mon attention.

Je remonte la couverture à hauteur de mon visage pour cacher mes joues rosies — quoi qu'il ne peut pas les voir dans la semi-obscurité de la pièce — mais souris timidement.

— T'as bien dormi ? Il me demande.

Je hoche la tête en silence. Je lui montre la couverture et lui lance un regard interrogateur.

— Oui, c'est moi qui te l'ai mise, il répond, tu commençais à avoir froid.

— Merci, je souffle. T'es pas resté ?

Je pose la question innocemment, mais je me rends compte qu'au fond de moi ça déclenche tout autre chose. Pourquoi je pose la question ? Je ne supporte pas le contact des hommes, alors pourquoi je veux savoir la raison qui l'a poussé à me laisser dormir sans étreinte ? La réponse est pourtant évidente. Il respecte les limites que j'ai érigé il y a longtemps et ne profite pas de mes instants de faiblesse. Alors pourquoi je suis assaillie de sentiments aussi contradictoires ? Pourquoi je sens ce froid en moi alors que je suis tout aussi heureuse qu'il respecte mes limites ?