Chapitre 5

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19 octobre 2013


Il est huit heures moins cinq, un samedi matin et j'arrive au tournant du lycée. Est-ce que ça craint ? Carrément. Je ne dors déjà pas beaucoup mais si en plus on doit se lever le samedi matin pour faire un bac blanc, ça n'allait pas s'arranger. Je ne rêvais que d'une chose : une super grasse mat'. Genre de celles où la journée ne commence que l'après-midi. Qui avait eu l'idée de faire passer des examens le samedi matin, sérieusement ? C'était criminel un truc pareil.

Je traîne les pieds à moitié endormie et cherche à rejoindre Rosalya et Alexy qui sont déjà arrivé. Une main se pose sur mon épaule et je sursaute instantanément. Je porte la main à mon coeur et me retourne.


— Du calme, p'tite, ce n'est que moi, déclare Castiel en recrachant la fumée de sa cigarette.

— Faut pas faire ça, je ricane nerveusement. Au moins le point positif c'est que je suis réveillée maintenant.

— Mais de rien, se moque-t-il.


J'ai envie de répliquer mais je suis trop fatiguée pour le faire. Alors nous nous contentons d'avancer côte à côte en silence. Il n'a pas l'air plus réveillé que moi et il n'est pas très bavard à cette heure-ci de manière générale.


— Comment tu vas être capable de faire la fête avec un état de fatigue pareil ? Me raille Rosalya lorsque nous arrivons à sa hauteur.

— Se lever un samedi matin, c'est pas humain, je maugrée.

— Je suis bien d'accord, renchérit Castiel. J'hésite encore à retourner me coucher.


Il écrase sa cigarette.


— Ça va, c'est de la philo, je lâche. Il y a plus compliqué comme devoir.

— Sasha, t'es la seule à capter un tant soit peu la philo, grommelle Alexy tandis que Castiel lève les yeux au ciel.

— T'exagère, j'suis pas la seule, je ricane. Lysandre aussi comprends le but, et on en discute parfois. C'est vraiment intéressant.


Alexy et Rosalya échangent un regard dépité comme s'ils se demandaient comment on pouvait comprendre un sujet aussi tiré par les cheveux. Puis ils se mirent à sourire, m'indiquant que ça ne les étonnait pas tant que cela que Lysandre et moi arrivions à échanger autant sur des sujets métaphysiques. Je devais avouer que moi non plus. Lysandre était peut-être taciturne, mais quand on arrivait à creuser un peu sa carapace, il était assez facile de lui parler.

En parlant du loup, le voilà qui arrivait. Il marchait tranquillement avec cette posture qu'il arbore toujours et qui me donne l'impression qu'il est en paix avec lui-même. Je sais que ce n'est pas forcément la vérité, mais c'est l'impression qu'il donne. Une force tranquille. Et c'est rassurant d'une certaine manière. Tout autant que le contraste dont il fait preuve. J'ai l'impression d'être moins seule. Moins seule à être aussi contradictoire. Aussi paradoxale.

Il nous salue et je comprends qu'il n'est pas réveillé depuis très longtemps. Sa voix est groggy et encore endormie. Je souris amusée. Peut-être qu'on fera tous une sieste avant de se préparer pour la fête.


— Au fait, tu veux que je vienne vers quelle heure pour t'aider ? M'interrompt Rosalya.

Awake - Attrape-Moi (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant