Awake - Attrape-Moi (Tome 2)

Chapitre 25

2 mai 2014

*Point de vue de Castiel

Je me détache d'elle en prononçant ses mots. C'est comme si elle me brûlait. Parce que je ne mérite pas sa douceur et sa lumière. Je me détourne d'elle, m'attendant à ce qu'elle refuse. Mais comme toujours quand il s'agit d'elle, elle ne suit jamais ce qu'on attend d'elle.

— Ok, elle balbutie.

Je me tourne vers elle, surpris et la vois déjà en train de taper un message sur son téléphone. Lorsqu'elle envoie son message elle relève ses yeux bleus intenses sur moi et je me maudis d'avoir autant besoin qu'elle reste. Je devrais la tenir éloigner pour qu'elle ne soit pas heurtée par mon passé. Mais c'est plus fort que moi, j'ai envie qu'elle reste par-dessus tout. C'est vital.

Elle s'approche doucement de moi et glisse ses doigts dans les miens comme pour m'offrir un port d'attache alors que je suis complètement à la dérive. Un sourire gauche orne ses lèvres et je comprends qu'elle cherche à faire bonne figure mais qu'elle s'inquiète énormément. Je n'imagine même pas quelle tête je dois tirer. Pourtant, malgré cette envie de crever qui me prend aux tripes là maintenant, elle déclenche toujours en moi cette flamme incandescente de vie. Je croise son regard une énième fois et pour la première fois, j'ai l'impression de comprendre ce qu'elle a réellement vécu depuis son agression. Cette dualité qu'il y a sûrement toujours eu en elle et qui s'est exacerbée à la suite de ça. Cette impression étrange d'être dans le purgatoire de sa vie.

Elle détourne les yeux, sûrement mal à l'aise que je plonge avidement mon regard dans le sien mais ses doigts serrent les miens.

— Aller viens, elle me dit sans me regarder. Je sens que ça va être intense alors... euh... tu veux qu'on prenne un truc réconfortant au passage ?

J'arque un sourcil complètement interloqué par sa remarque. Un truc réconfortant ? Je ne suis pas certain que quoi que ce soit puisse me réconforter à l'heure actuelle. A part peut-être elle, qui ne s'en va pas, et qui ne semble pas le vouloir non plus. Devant mon silence elle relève la tête et capte mon expression perplexe.

— Je sais pas, je disais ça comme ça, elle commence à se balancer sur ses pieds. Mes copines me ramènent toujours un énorme pot de glace quand on doit parler de truc important qui font mal, mais je suppose que c'est pas trop ton truc.

Je ne parviens pas à réprimer un sourire cette fois. Son air gêné mélangé à cette idée que je n'ai vu que dans les films sont aussi risibles qu'adorables. J'ébouriffe naturellement ses cheveux et la regarde prendre une mine faussement outrée qui s'efface à la seconde où son regard se pose sur mon sourire en coin.

— Rien ne pourra faire passer la pilule, p'tite, je reprends sérieusement. Aller viens.

Je la traîne jusqu'à chez moi, et nous n'échangeons aucun mot. Je crois qu'elle ne veut pas me brusquer ou peut-être qu'elle ne sait pas quoi dire. Quoi qu'il en soit, c'est reposant de ne pas avoir à faire semblant de faire la conversation. Et puis pour dire quoi de toute façon ? Nous n'allions quand même pas parler de la pluie et du beau temps alors que je m'apprête à lui révéler les casseroles de mon enfance.