Awake - Attrape-Moi (Tome 2)

Chapitre 27

25 juin 2014

Les épreuves sont enfin terminés et j'ai l'impression de respirer à nouveau. Mon cerveau aussi a l'impression de respirer. Hier fut la première journée depuis longtemps où j'ai pu me reposer vraiment et où mon esprit n'était pas encombré par le stress. J'ai eu du mal à réaliser. Heureusement, tante Lucy est rentrée assez tôt et on s'est fait une soirée pizza-film entre filles avec Emy et j'ai enfin eu l'impression que c'était pleinement terminé.

J'avais passé l'après midi à jouer du piano, à composer, à gratter ma guitare et quelques paroles qui étaient restées coincées dans un coin de ma tête attendant bien gentiment que mes cours prennent moins de place. Et ça m'a fait un bien fou. Que ce soit pour organiser mes pensées et mes sentiments ou pour les extérioriser. Je m'étais rappelé que cela faisait des mois qu'on n'avait pas donné de concert avec les filles et qu'il serait peut-être bon d'en donner un cet été. Ça me manque. La musique m'avait manqué et je ne me rendais pas compte d'à quel point.

Je sirote mon café en griffonnant quelques mots sur mon carnet. Je savoure ces secondes, ces minutes d'oxygène que m'offre ma passion, même si c'est un travail conséquent la plupart du temps. C'est fou comme on ne sent ni le temps passer, ni la souffrance qu'on agrée au travail quand on fait ce qu'on aime. Même si je ne suis pas nécessairement toujours productive. D'ailleurs ça fait quatre fois que je raie ma dernière phrase parce que je n'en suis pas satisfaite.

Mon portable vibre à mes côtés et me sors de la bulle artistique et protectrice dans laquelle je m'étais enfermé avec mes écouteurs pour écrire. Je pose mon carnet sur mes genoux et coince mon crayon de papier dans mes cheveux. J'attrape mon téléphone et remarque le message de Rosalya :

T'es prête ? Je débarque dans 15 minutes pour t'aider à préparer la maison. ;)

Je jette un coup d'oeil à l'heure. Merde ! Il est déjà dix-sept heures trente sept ! Et je suis encore en pyjama avec les cheveux gras attachés en chignon. Suis-je dans la merde niveau timing ? Je crois bien que oui.

Tu fais bien de m'envoyer un message, je n'avais pas vu le temps passer ! Je file sous la douche. Si je suis pas sortie quand t'arrive, n'hésite pas à rentrer, je laisserai ouvert.

Je bondis du canapé, et pose mon carnet sur la table avec mon crayon. Je cours à l'étage, retire mes écouteurs ainsi que mes vêtements et file dans la salle de bain. Je lance ma musique à fond et me glisse sous la douche. Je n'ai même pas le temps d'attendre que l'eau soit à la bonne température. Il faut que je me dépêche. A peine trempée, je m'acharne à laver mes cheveux puis mon corps. Quand je me rince, l'eau devient plus chaude et j'en profite pour savourer un peu la sensation sur ma peau. Je chante à tue tête dans dans la cabine, en même temps que les hauts parleurs de mon téléphone crache la musique.

Lorsque je sors de la douche, j'entends la porte d'entrée claquer. Je noue une serviette autour de moi.

— Rosalya ?

— Non c'est le pape !

Je lève les yeux au ciel en reconnaissant sa voix.

— J'arrive, fais comme chez toi.