Chapitre 8 : Arrivé en ville

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Un son étrange le réveille une troisième fois en cette chaude nuit, Dharma, allongé dans un vieux tonneau renversé ouvre soudainement les yeux. Il n'a rien mangé non plus ce soir, il a tellement mal au ventre qu'il ne pourrait que vomir de toute façon. La nuit est noire, il discerne quelques constellations dans le ciel. C'était son père qui lui avait appris à les reconnaître.

Son père qu'il avait tué.

Dharma fuit le regard des étoiles, c'est encore trop douloureux.

C'est un chat trop maigre pour sa survie qui l'a réveillé, il lèche une chose puante sur le sol, Dharma le regarde avec peine. Lui aussi est un chat abandonné. La ruelle est sale, elle sent la pisse, ça le dégoûte mais au moins personne ne viendra le chercher ici. Personne ne voudrait être ici.

Il est arrivé en villes en plein après-midi, les marchands se sont méfiés de lui, ils l'ont pris pour un voleur. Ses parents lui avaient toujours interdit de voler, ils disaient que c'était mal et le mal était puni. Dharma avait fui ces regards. Il avait rejoint le plus vite possible le port, l'air frais de la mer lui avait fait un bien fou. Il aurait montré la mer à sa famille aussi. Mais, à cet instant, Dharma était seul face à l'immensité.

Face au monde.

Il devait partir, il devait quitter cette terre maudite comme avait dit son père. Mais surtout il devait partir aussi loin que possible de son ancienne maison. Le chat fit basculer une vieille planche de bois, et Dharma pensa au vieux chien qu'il avait laissé tout seul dans leur ferme. C'était même douloureux de penser au chien... Chaque pensée le ramenait à sa maison, à chaque fois qu'il fermait les yeux il voyait ses parents. Après tout, ils avaient toujours été son monde.

Son unique monde.

Demain il chercherait un bateau, il avait entendu des matelots parler d'embarquer pour un voyage lointain, il devait monter sur ce navire. Sa fuite reprendrait sur les flots.

Le chat miaula en le regardant, ils restèrent statiques l'un en face de l'autre. Dharma s'aperçut que l'oreille du chat saignait, il aurait aimé faire quelque chose pour lui. Il fixa l'oreille et soudain une lueur bleue se fit dans ses mains.

Il poussa un cri de terreur.

Un hurlement de peur.

Le chat prit peur et courut se cacher derrière un vieux panier d'osier à moitié déchiré. Les flammes bleues disparurent encore, laissant l'enfant hoqueter, sangloter. Il tourna ses mains, les examinant, elles n'avaient pas changées. Il n'avait même pas eu mal, seulement terriblement peur...

Il chercha du regard le chat et observa sans bruit deux grands yeux jaunes resplendirent dans la nuit.

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