L'Éternité

Chapitre 14 : Le destin

Ils n'ont passé que quelques jours à Madrid avant que ces hommes viennent le chercher.

Enfin...des sortes d'hommes.

Ils ont des dessins noirs sur la peau, la bouche cousue et les yeux à jamais fermés. Ils sont effrayant. Ils ont effrayé tous les vagabonds du cirque. Dharma est resté de marbre. Intrigué par cette nouvelle découverte. Subjugué par la voix dans sa tête.

Ils sont des Frères Silencieux. Ils servent la cause des anges, ceux que ses parents priaient. L'un se nomme Ramirez, il a demandé à Dharma de le suivre. Il lui a dit qu'il lui apprendrait à contrôler cette puissance. Il lui a promis un toit. Étrangement l'enfant n'avait pas eu peur, il l'avait suivi.

Parce que c'était sûrement le destin.
Parce qu'il cherchait sa place et il l'a trouvait enfin.

Ces hommes sont des savants. Ils connaissent tout et Dharma a tant de questions.

Désormais il a une chambre et même une arrivée d'eau pour se laver. Cela faisait des mois, plus d'un an, qu'il ne s'était pas regardé dans une glace. Il avait des cheveux qui lui tombaient sur les épaules, les joues sales. Il n'y a que ses yeux de chat qui sont restés identique.

Des orbes jaunes aux pupilles verticales.

Elles brillent dans l'obscurité de sa chambre.

"C'est ta marque de sorcier."

C'est la voix de Ramirez qui résonne dans sa tête.

"Elle te vient de ton père. Un démon."

Dharma enregistre chaque mot, il veut comprendre, savoir. Mais la réalité est si terrible.

Peut-être qu'il était réellement une abomination... Le fils d'un monstre.

"Ta mère a été trompé."

C'est pourquoi elle s'était tuée. Un grand poids s'abattit sur lui. Une douleur aiguë. Il aurait tant aimé qu'elle l'aime assez pour vivre.

"L'entraînement commencera demain."

Il fait apparaître les flammes dans ses mains. Il espère pouvoir accomplir de grandes choses.

"Nous accueillons les créatures comme toi, nous t'apprendrons à contrôler tes pouvoirs. Au cours de ton apprentissage, tu devras aider des chasseurs d'ombres, fils et filles des anges."

Il finit par attacher ses cheveux avec un ruban rouge. Étonnement il s'est habitué à entendre la voix du frère silencieux dans sa tête. C'est quasiment réconfortant de ne pas être seul avec ses pensées tristes.

"Dharma..."

Puis soudain il réalise.

"Ne m'appelez ainsi."

C'était le nom que sa mère lui avait donné. Il ne pouvait pas être Dharma sans elle. Il ne voulait pas l'être.

"Très bien jeune sorcier." 

Il trouverait un nom à la hauteur de sa puissance, de sa vie et de son sentiment profond de tristesse.