Chapitre 23 : Confiance

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Après les ravages pendant la fête féerique, Magnus et Catarina étaient partis encore plus au Nord de l'Espagne. Ils avaient atteint un lieu isolé presque à la frontière française.

Magnus avait insisté pour partir, il se doutait que les chasseurs d'ombres ne les prendraient pas en chasse, ils avaient voulu effrayer la masse. Après tout ils avaient interdit toute forme de rassemblement démoniaque...

"Tu crois qu'ils viendront après nous ?"

Catarina avale sa tapas et ne détache pas ses yeux de Magnus.

"Non. Ils voulaient nous faire peur."

Catarina m'envoie la bouteille de vin que j'ai fait apparaître, c'est-à-dire que j'ai volé à l'aubergiste.

"Pfff je n'ai pas peur." Dit-elle avec véhémence, j'admire sa force de parler si librement et pourtant je dois la mettre en garde.

"Méfie-toi d'eux. Ils se croient supérieurs, ils n'hésiteraient pas à te tuer."

Catarina acquiesce avant de reprendre une gorgée de vin.

"Il faut rester éloigner des chasseurs d'ombres, c'est plus sûr." Conclu-t-elle en se laissant tomber sur le dos. Les lits de l'auberge ne sont pas confortables mais ils feront l'affaire pour cette nuit. Catarina rejoignit rapidement sa chambre, elle était épuisée par le voyage. Magnus souffla sur sa bougie et resta les yeux ouverts dans le noir de la pièce. Il détestait son lit.


Le stress et la fatigue qu'avaient engendré leur voyage dut provoquer ce cauchemar terrible cette nuit. Il arrivait parfois à Magnus de cauchemarder, il s'était déjà réveillé avec des larmes sur ses joues et les yeux rouges. Il s'était déjà levé avec la sensation d'être épuisé.

Il s'éveillait en pleurs, le visage de sa mère flottant encore dans ses souvenirs.
Il s'éveillait en hurlant, la sensation des mains de son père le maintenant sous l'eau.

D'autre fois il s'agissait de rêves différents. Ils semblaient envoyer d'un autre monde, d' un monde démoniaque. Malgré ses recherches Magnus n'avait jamais réussi à trouver leur provenance. Souvent il y voit son monde détruit, ou des vies humaines se flétrir. Magnus s'était toujours puni de considérer ses rêves. Au lever il tentait de les oublier mais une voix à l'intérieur de lui-même semblait vouloir lui rappeler qu'il était hanté.

Cette nuit-ci, il sentit la terre trembler sous ses pieds, il entendit les cris des mortels qui auraient voulu dormir paisiblement dans l'auberge. Il se leva et tenta de marcher vers la chambre de Catarina, il se sentit expulser sur le mur. 

"Magnus !" Cria Catarina en se précipitant dans le couloir, elle tomba à genoux près de lui avant d'être avalé par le sol qui s'effondra.

"Cat !" Hurla Magnus en tombant après elle.

Il ouvrit les yeux. Il avait mal. Il n'avait pas eu aussi mal depuis si longtemps.

"Dharma."

C'était la voix dans sa tête, trop grave, trop inhumaine.

"Dharma."

La voix susurrait et se rapprochait de Magnus. Le sorcier tenta de se relever mais son corps ne lui répondait pas. Il se sentait écrasé, maintenu contre le sol. 

"Dhar...

Je m'appelle Magnus Bane !" Rugit-il de rage, il sentit le sol trembler sous lui, il sentit le sol l'avaler. 

"Magnus !" Perça une voix de femme près de lui.

Mais le sorcier ne pouvait rien voir, il se débattit, appela ses pouvoirs, il avait besoin de lumière, il fallait qu'il voie !

"Retrouve-moi."

Magnus gémit de douleur quand quelque chose de pointu appuya sur son dos.

"Tu as entendu : retrouve-moi !" Hurla la voix et Magnus cria plus fort pour couvrir la voix qui l'écrasait.

"Magnus ! Magnus je t'en supplie !" Appela la voix féminine autour de lui.

Il sentit une chaleur rassurant autour de lui, il avait moins mal. 

"Magnus ! Tu dois ouvrir les yeux, s'il te plaît."

Comment pouvait-il ? Il se sentait attirer par cette obscurité, il se sentait fondre plus profondément dans les ténèbres de la terre.

"Magnus, j'ai besoin de toi pour te réveiller !" 

La chaleur se fit plus grande autour de lui et soudainement Magnus ressentit la magie de Catarina le long de son corps.


Il ouvrit les yeux.

Catarina avait un air inquiet, elle avait ses mains sur le visage de Magnus et poussa un soupir de soulagement en voyant les yeux d'or de son ami. Elle mit son front sur celui de Magnus. 

Il était en sueur. 

Il était épuisé.

"Cat, qu'est-ce qui s'est passé ?" Sa voix rappait contre sa gorge et l'envie de boire n'avait jamais été si grande. Heureusement Catarina avait des réflexes de médecin et lui tendait déjà une coupole d'eau fraîche.

"Je crois... Je crois que tu as déclenché un tremblement de terre." 

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