Les vagues cognaient contre la coque du bateau et de l'eau coulait sur les planches de bois sur le pont. Dharma était caché sous l'escalier en bois. Il écoutait attentivement le capitaine du navire, il parlait d'une voix roque et les sons qu'ils produisaient semblaient baignés de soleil. Le garçon n'avait jamais entendu cette langue, ce n'était ni celle de sa mère, ni celle de son père. C'était autre chose, une nouveauté qui lui plaisait alors il passait son temps à l'écouter.
Dans la cale les autres voyageurs étaient entassés, les familles serrées les unes contre les autres. Il y avait peu de nourriture, parfois on criait au vol, les marins n'en avaient que faire. Dharma préférait rester seul, loin des autres. Il craignait leur regard, leur question. Il craignait de faire apparaître ces flammes bleues et que les autres voyageurs le lancent à l'eau. C'est un long voyage en solitaire pendant lequel seule la voix chaude, et engourdie par l'alcool, des marns lui tiennent compagnie. Quand il fait beau, il cherche un lieu à l'ombre et il regarde le ciel bleu et le soleil brillant. Ces jours-ci Dharma est bercé par l'air du vent et la douce chaleur. La terre ils l'ont quitté depuis longtemps, il s'amuse parfois à penser qu'il pourrait devenir capitaine, ou pirate, et voguer sur les flots pour le reste de sa vie.
"Qu'est-ce que tu fais là garçon ?" Demande une mère qui tient son nourrisson contre elle. Elle a la peau sombre, des marques sous les yeux, elle le regarde curieusement. Dharma reste figé, la fixant. Il n'avait pas entendu sa langue maternelle depuis longtemps. Il ne répondit pas, cela faisait des jours qu'il n'avait pas ouvert le bouche, des semaines qu'il n'avait pas prononcé un mot en indonésien.
"Et bien ? Où sont tes parents ?"
C'est la langue de sa mère et l'enfant se sent presque indigne de l'utiliser.
"El aire es bueno, es un buen día para navegar !" La dame le regarda étrangement et Dharma ne cilla pas. Au bout d'un moment elle fit demi-tour, les sourcils toujours froncés. Il soupira, cette phrase était celle du capitaine, il la disait presque chaque jour lorsque le soleil se levait, à force il l'avait retenu. "El aire es bueno, es un buen día para navegar." Répéta plus doucement Dharma et étrangement ces mots l'apaisèrent.
Peut-être qu'il avait fini par trouver sa propre langue...
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L'Éternité
FanfictionL'Eternité Les hommes l'ont désiré, rêvé, cherché... La pierre philosophale, les artefacts, les potions rajeunissantes... Certains sont nés avec ce trésor. Mais qui a un jour dit que le trésor n'était pas empoisonné ?