Chapitre 11 : Le port de Valence

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Le port de Valence était dans un désordre que Dharma n'avait jamais vu, des gens marchaient dans tous les sens, des voix appelaient, interpellaient. Les familles qui avaient vécues la même traversée, sortaient et prenaient différentes directions. Certains hommes partaient avec des marchands, la tête baissée, certaines femmes cherchaient du regard un oncle qui leur avaient promis une vie meilleure dans ce pays, d'autres encore se dispersaient vite avant que les marins quémandent plus d'argent.

Dharma, âgé désormais de ses sept ans et demi, fut pris par le mouvement de foule et suivit ces hommes aux voix bourrues et ces femmes qui parlaient si fort. Rien ne ressemblait à chez lui. Les pavés insérés dans le sol étaient nouveau pour lui, dans sa ville le sol était recouvert de sable ou de terre. Il suivit des homme montés sur leurs chevaux, il n'en avait jamais vu autant. Chez lui les chevaux étaient des animaux rares, apportés par les coloniaux. Il marcha au soleil alors que les autres l'évitaient. Il était brûlant mais pas aussi chaud que chez lui, dans son pays. Il s'assit sur un trottoir au soleil, il toucha le sol de ses mains. La terre lui avait manqué, il avait l'impression d'être encore sur la mer, que la houle le prenait encore. Les pavés aussi étaient chaud, c'était agréable, c'était rassurant.

Quand le tournis lui est passé, il se relève et marche dans la rue bombée de monde. Les gens ne sont pas habillés comme lui, ils portent des couleurs, des grands chapeaux, des vestes aux boutons scintillants. Il s'imagine déjà porter des chemises brodées.  

"Hé l'enfant ! Regarde où tu vas !" S'écria un homme gigantesque en éloignant son cheval de celui-ci. 

Dharma balbutia quelques mots que les marins disaient quand ils volaient la nourriture et partit rapidement. Il marcha un moment, s'enfonçant dans des rues plus étroites, découvrant des cours fraîches et des balcons où des femmes s'éventaient. 

Puis il les découvrit. 

Ces hommes, ces femmes aux allures toutes étrangères. Ils portaient des bandeaux dans les cheveux, des bijoux à n'en plus compter et ils dansaient, chantaient, jonglaient attirant les regards sur eux. 

"Votre avenir dans votre main !!" Appela une dame avec des cheveux noirs qui lui encerclaient le visage et lui donnaient un air intemporel. Dharma observa sa main, observant les lignes et la crasse. Est-ce que la femme verrait les flammes bleues dans le creux de sa main ? 

Il observa avec un sourire émerveillé les différents magiciens qui amusaient la galerie puis il se figea. 

Dans la foule des hommes aux peaux bronzés, il y avait un homme à la peau violette qui faisait apparaître des fleurs pour séduire une belle espagnole....

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