Chapitre 27 : La terreur de Lisbonne

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C'est un tableau qui chute sur le sol.

C'est un étalage qui s'écrase sur les pavés.

C'est une route de pavée qui s'effrite.


Ce sont les cris des hommes.

Ce sont les galops soudain des chevaux.


Les habitations s'écroulent.

Les personnes hurlent.

De douleur lorsqu'une jambe, un bras, un quelconque membre est coincé sous un chariot.

De frayeur alors que leur toit s'effondre sur leur tête.


Ce sont des secondes, des minutes qui transforment la terre en enfer.

Une seconde condamne des dizaines de vivants.

Une minute emprisonne les hommes dans un moment de terreur.


La terre gronde. Le terre s'ouvre.

La mer hurle. La mer détruit.

Et ces cris ne cessent pas.


« Dharma. Reviens-moi. Tu m'appartiens. »


Et la terre est brûlée.

Et la mer est sanguinolente.


« Suis tes frères, suis tes sœurs. »


Les cris sont plus puissants.

Les douleurs sont plus terrorisantes.


« Viens à moi. Rejoins-moi. »


Le sol fond comme de la glace.

Il s'enfonce.

Le sol le happe comme s'il n'était qu'un minuscule objet sans volonté.


Ses yeux le brûlent,

Ses bras tremblent de froid.

Ses jambes tombent en milliers de morceaux.


« Dharma. A quoi bon résister ? Ne voulais-tu pas savoir ? »


Son esprit souffre. Ses yeux se ferment.

Il a mal. Il ne peut plus respirer.

Il ne sent plus ses mains, il ne sent plus ses jambes.


« Tu appartiens à Edom. »


Le feu de la terre dévore ses membres.

La glace de l'enfer brise ses forces.

Il a mal et il ne se débat plus.


« Tu es mon fils. Nous serons une famille. »


Le mot ranime son cœur, il se souvient de sa famille.

Il se souvient de sa mère et de son père.

Il se souvient de leur haine.


« Ton sang est le mien, ton pouvoir me revient. »


Son sang est rouge, aussi rouge que le feu incandescent de l'Enfer.

Son sang est aussi rouge que celui de Catarina.

Son sang est aussi rouge que celui de Ragnor.

Son sang est rouge, aussi rouge que tout homme.


Il ouvre les yeux.

La douleur l'enterre plus profondément contre le sol.

La terre tremble.


Il crie de douleur, de fatigue, de lutte.

Il hurle plus fort pour déclencher sa magie.


Une vague bleutée sort de ses mains.

Celle-ci agit comme un électron libre et l'entoure.


Enfin le silence.

« La puissance appelle la puissance mon fils, tu me reviendras. »

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