Chapitre XI

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Notre passion s'exprima à l'unisson, comme un peuple chantonnant l'hymne de sa nation. Nos corps se recherchaient, fusionnaient pour éteindre ce brasier qui nous dévorait. 

Nos vêtements, devenus soudain encombrants, s'envolèrent et pendant un instant nous nous
observâmes. L'un en face de l'autre. En admiration devant l'oeuvre de Dieu que nous étions, chacun pour sa part. Différents mais si semblables. Tellement proches mais à la fois tellement loins...

Je pouvais sentir chaque parcelle de sa peau: ses mains, ses pieds, son torse...

Quelle merveilleuse sensation!

Un feu s'alluma quelque part au niveau de mon bas ventre quand il mordilla le bout de mes seins, qu'il embrassa mon ventre et qu'il descendit encore plus bas...

Nos gémissements fendirent la nuit alors que nous atteignions le septième ciel en même temps.

Gregory s'affala sur le sol, épuisé. Je posai ma tête sur son épaule avec l'impression du devoir accompli.

Je n'éprouvais aucun remord, aucun regret. En fait si, je regrettais que ce soit déjà terminé.

Je levai la tête vers lui. Ses yeux étaient fermés, mais il souriait.

— Pourquoi avons-nous attendu si longtemps? dit-il souriant toujours.

— Peut être que nous n'étions pas prêts.

Une brise hivernale caressa nos corps dénudés. Gregory me serra contre lui avec plus de force pour me tenir bien au chaud.

— Tu veux dire que tu n'étais pas prête.

Il ouvrit ses yeux et plongea son regard dans le mien.

— Moi je l'étais dès le moment où nous nous sommes rencontrés, ajouta-t-il.

Je fondis sur place. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais bien, vraiment bien. L'univers s'était enfin remis à l'endroit.

— Au fait, que faisais-tu vraiment dans le bureau du Père Supérieur ce jour-là ?

Le changement fut automatique. Gregory devint soudain tendu et l'expression de son visage se fit plus dure.

— Rien d'intéressant, répondit-il après un soupir.

Je sentais qu'il me cachait quelque chose, mais je ne voulus pas insister. Je ne voulais pas gâcher ce moment.

Le silence nous enveloppa comme une couverture pendant que nos regards se perdaient dans la contemplation de la voute céleste.

Très vite, les minutes s'égrenèrent et vint le moment où, à contrecœur, nous fûmes obligés de rompre ces instants magiques.

Arrivés à la porte de ma chambre, Gregory m'embrassa avec fougue. J'en voulais encore, toujours plus... mais nous nous devions d'être prudents. Le jour ne tarderait pas à se lever.

— A demain mon amour, me glissa-t-il au creux de l'oreille avant de s'éloigner. 

J'etais trop heureuse et hébétée pour pouvoir répondre.

À peine m'apprêtais-je à m'allonger que j'entendis frapper à ma porte.

J'allai ouvrir, le sourire aux lèvres avant de me figer aussitôt.

Ce n'etait pas Grégory.

C'était Cathy.

Au nom du Père et du vice Où les histoires vivent. Découvrez maintenant