RENCONTRE

220 8 4
                                    



                                                                                               I

LAURENCE

La cruche, c'est moi!

Dans toute sa splendeur ! Un physique quelconque, pas de goût pour m'habiller ou me coiffer, je suis naïve, gaffeuse et empotée. Je suis tellement transparente qu'on m'oublie souvent ! Je me réfugie dans les romans à l'eau de rose et les films romantiques.

Je passe quelques jours dans la capitale, un voyage solitaire : musées, lieux touristiques.Je m' étourdis de tout ce qui m' entoure. La rencontre se déroule dans un café.

Il engage la conversation ...

Je le regarde derrière mes mèches décoiffées. C'est un bel homme grand, brun, de l'allure. Il porte des vêtements de qualité de coupe classique. Il a le regard mystérieux et ténébreux très sombre.Il y a quelque chose de bizarre chez lui, de décalé. A ce moment, je ne vois qu'un prince charmant qui m'a remarquée.

Comment m'a-t-il abordé ? Il s'est penché vers moi et m'a demandé du feu, une cigarette dans la main.Je ne fume pas vraiment mais j'ai un briquet. Ça peut servir. Ça va déterminer ma vie.

Je bafouille, rouge pivoine.

- oui ...

Je cherche fébrilement dans mon sac fourre tout .Je renverse tout sur la table. Il m'observe, amusé et patient.

De rouge, je suis écarlate :

. - Je ne comprends pas, je suis sûre de l'avoir. Il est rouge.

Rouge. Il voit la couleur de mon visage. Il ne peut s'empêcher de sourire.

- Ce n'est pas grave.Je vais demander des allumettes au serveur.

Il se détourne et appelle le garçon.

Zut, je viens de me ridiculiser. Dépitée, je remets tout dans mon sac.Je me confonds en excuses.

- Je ne comprends pas, je l'avais tout à l'heure.Je suis désolée.

Il a obtenu ses allumettes et a allumé sa cigarette. Il m'en offre une. Je n'ose la refuser. Je me ridiculise encore une fois en toussant et en manquant de m'étouffer avec la fumée. Il a du mal à ne pas éclater de rire.

- Vous n'êtes pas fumeuse ?

- Des fois en soirée, mais pas tous les jours.

- Et vous sortez souvent le soir ?

- Des fois, le samedi soir, on va dans les bals du coin.

Je suis à Paris, pas dans ma lointaine province. Les bals , çà fait d'un ringard !

Il est surpris :

- Vous venez d'où ?

Vraiment je suis une gourde.Je ne pouvais pas me taire.

- Euh ... j'habite à P, c'est dans la région de ...

Il ne connaît pas, évidemment c'est perdu de chez perdu. J'enchaîne :

-Je suis à Paris pour quelques jours, pour découvrir...

J'ose à peine le regarder. Je transpire à grosses gouttes et je me tords les mains avec frénésie.

Il y a un moment de silence. Il me jauge. Il a terminé sa cigarette.

-Vous êtes seule ?

- Oui. Mais j'appelle mes parents tous les soirs.

LE TROIS DE MOI A TOITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant