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  Halaïk.

Mes esprits étaient embrumés par ce nom. Halaïk.

Je devais te retrouver, même si je n'avais entre mes faibles mains que le nom de ton groupe. Je devais te retrouver.

Dans ma chambre, ça sentait le moisi, le renfermé. Alors j'ai ouvert la fenêtre, mais suis resté au calme cette fois-ci. Car avec la musique, je ne pouvais plus me transporter à nouveau dans cette salle, devant toi, ce chanteur qui narguait sa liberté au monde entier.

Dans la brume de cette sale ville poisseuse, tu étais quelque part. Cette sale ville grise et monstrueuse abritait une goutte d'argent qu'il fallait que je rattrape.

Ce soir-là, j'ai arpenté les rues sombres en cherchant les étincelles de ton sillage. Mais elles étaient introuvables. Elles étaient introuvables alors je suis resté à errer comme un con dans le gris de la nuit, empli d'ombres apeurées. Mes pieds transportaient avec eux les feuilles mortes jusqu'au parc de la ville, désert et angoissant sous les réverbères.

Mes pas crissaient sur les gravillons de l'allée et ce bruit me rassurait.

Les centaines de milliers de lumières que tu avais allumées dans ma tête commençaient désormais à vaciller et tu n'étais pas là pour les maintenir éveillées. Je m'éteignais.

Au bout d'un moment, je me suis senti seul. Alors je suis rentré retrouver du confort dans ma boîte de conserve et mes CD.

Et ce soir-là, je suis resté éveillé toute la nuit sur mon lit, les bras écartés, à m'enivrer du son de ma chaîne poussée au maximum, me rappelant ce fameux soir où tu étais apparu comme un raie de lumière qui se décuplait sur un mur de diamant.

Et devant moi, collée sur le mur de ma chambre, ton affiche trônait au-dessus du monde.

Redorer l'étoile du SolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant