Le tabac avait asséché mon endurance. Peut-être aurai-je pu faire quelque chose si j'avais été meilleur sportif.
J'aurais voulu être devin. Pour que la vie me laisse le pouvoir, la possibilité de t'aider. En vain.
Face à ton corps si brutal sur le lit d'hôpital... le mien refusait de continuer. J'étais relié à toi et ma vie s'arrêtait si tu abandonnais. T'avais pas le droit.
Tu m'as tout donné, jusqu'à la dernière once d'espoir qui sommeillait en toi, et moi, je n'ai pas vu que la maladie te rongeait.
Sans prévenir.
Tu m'as laissé sur le bord de la route avec ton absence pour seule compagnie.
Je suis tombé à genoux devant ton lit, tu m'as laissé seul face aux autres, tu m'as tout donné sans rien garder pour toi, et rien ne pourrait plus jamais me faire sortir du gouffre face auquel tu me laissais.
Rien, sauf peut-être le papier que tu tenais dans la main.
Je l'ai déplié et en ai lu le contenu.
"Redorer l'étoile du Sol."
C'était une chanson. Une composition qui parlait de moi, de nous, et que tu m'ordonnais, en dernier vœu, d'interpréter pour toi. Tu me comparais à une étoile déchue, une étoile tombée du ciel et qui aurait percuté un peu trop violemment la Terre. Tu disais aussi que je chantais bien.
Là avait toujours été mon seul talent.
L'étoile du Sol, c'est moi.
Alors tous les soirs, les chansons que j'écris, que je chante, que je hurle, c'est en ton honneur, c'est pour toi, pour que tu m'entendes là-haut, depuis les étoiles.
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Redorer l'étoile du Sol
Krótkie OpowiadaniaIl était là, devant moi, vibrant d'espoir et de fureur d'âme. La musique était sa passion et moi, je m'abreuvais de ses chansons, de sa rage de vivre. Il m'appelait l'Étoile du Sol.