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  Et là, les souvenirs n'étaient plus des souvenirs, ils étaient là, devant moi, et se dressaient haut dans le ciel, tendant vers les étoiles.

Tu étais sur scène, exactement comme la première fois où je t'ai vu, peut-être même plus merveilleux encore.

C'était tumultueux dans ma tête, il n'y avait plus que toi. À cet instant, tu aurais pu avoir l'univers à tes pieds, pour le rendre à jamais étincelant comme un diamant. Mais tu te restreignais à faire vibrer ce si petit espace où je me trouvais, chanceux, où je m'enivrais des meilleurs instants, comme une naissance nouvelle, où plus rien ne pouvait m'atteindre, jamais, où chaque instant, si précieux, méritait d'être sculpté dans les montagnes.

Après cette dose d'adrénaline et d'espoir dans laquelle je m'étais abreuvé si ardemment, il a fallu partir. C'est ce qu'ont fait les gens, mais moi je voulais te voir, te remercier, te remercier d'être si exceptionnel et te toucher pour confirmer ton existence.

Et lorsque tu m'as vu arriver, tu as souri en baissant les yeux sur tes mains rougies par la rudesse du micro.

– Salut, as-tu faiblement dit, la voix éraillée après ton concert.

Je t'ai salué en retour, sans parvenir à te dire quelle âme extraordinaire tu avais été ce soir-là encore. Je l'aurais fait, si j'avais eu plus de plomb dans les artères.

Mais à la place, je suis resté là, à te contempler jusqu'à ce que tu me demandes ce que je voulais.

– Rien, ai-je répondu, résigné.

Puis je me suis retourné et ai quitté la salle, encore vibrant et brillant de l'énergie que tu m'avais fourni pour continuer.

Mais tu m'as rattrapé en me disant que, si je voulais, je pouvais passer le lendemain au soir, au studio, boire un coup et assister à votre répétition.

J'ai accepté.

Peut-être n'aurais-je pas dû.

Redorer l'étoile du SolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant