Kérélys valse entre les tables au gré des commandes des clients qui comblent le bar où cette dernière travaille.
La soirée est pesante, lourde par la chaleur étouffante de ces derniers jours, malgré les fenêtres et la porte ouverte, aucun air, même minime ne caresse la peau moite de la jeune femme. Son visage brille par la sueur qui y loge, son jean étouffe la peau de ses cuisses par la pression qu'il exerce sur ses jambes, son tee-shirt, malgré qu'il soit large, colle à son anatomie, la rendant encore plus mal à l'aise.
Profitant d'une accalmie des clients, elle se faufile à la cuisine dans l'espoir d'hydrater son gosier qui braille dès qu'elle essaie de tenir une conversation. Hélas, son patron qui n'a guère de sympathie pour ses employés, empêche cette femme de toucher à son but!
-K, ose t'il l'appeler, à plusieurs reprises elle lui a fait part de son mécontentement vis-à-vis de ce surnom, mais ce dernier se croit au-dessus de tout, la table six attends depuis dix minutes! Alors bouge ton gros cul illico! Lui crache-t-il devant les habitués qui se mettent à ricaner sans scrupules. Kérélys les observes un à un, certains sont là depuis l'ouverture les piliers de bar, d'autres viennent le temps du repas du midi. Ce lieu de perdition comme elle le pense, des prostituées sont là dans l'espoir de faire leurs passes. Les amants qui retrouvent leurs maitresses alors que leurs femmes les attendent à la maison avec les enfants la dégoutent.
A ses débuts, elle se sentait mal à l'aise, angoissée de rencontrer les hommes avec leur femmes et d'agir comme si de rien n'était, mais rapidement, elle a fait abstraction de ce quotidien qu'elle affronte chaque jours depuis plus de quatre ans maintenant. Si elle résiste à claquer la porte de ce fourbie, c'est simplement dû à la présence de son ami et collègue Tyler, un étalon qui ne joue que dans la cour des hommes, un être rassurant, attentif à elle. Une personne qui connait le rêve secret de Kérélys, celui d'ouvrir son propre magasin de fleuriste!
-Oh K! Tu le bouges ton cul! Reprends son patron en la dévisageant la bave aux lèvres. Fermant les yeux un instant, elle se tourne en soupirant pour retourner valser entre les tables pour se rendre à la table six! Après trois mains aux fesses, des propositions plus que déplacées, Kérélys arrive à sa destination!
Observant les hommes présents à la table, elle plisse légèrement les yeux pour être sûr de ne pas être sujette à une hallucination due à la chaleur. Un homme âgé d'une soixantaine d'années est assis face à un homme d'une trentaine d'années. Ces hommes ont du se perdre pensa t'elle en voyant leur tenue vestimentaire, Ils ne sont pas le genre de personnes qui viennent dans ce lieu. Les deux portent avec une élégance un costume, elle dévisage avec minutie l'homme plus jeune, il porte un pantalon pincé assez sombre, sa chemise blanche au col mao présente une ouverture assez large sur son torse, laissant à la jeune femme le plaisir d'apercevoir une esquisse gravée sur sa peau.
-Votre commande?! demande t'elle lasse de répéter cette phrase toute la sainte journée, sans les observer, préférant fixer sa feuille, qu'elle gribouille de son stylo en attendant qu'un des deux personnages se décident à parler.
-Un Perrier citron avec trois glaçons agrémenté d'une rondelle et une bière avec un verre d'eau sans glaçon!
Sans dire un mot, elle retourne vers le bar donner sa commande à Tyler.
-Courage ma belle, lui souffla t'il en lui tendant la commande.
-J'en ai marre! marmonne-t-elle en observant la fraicheur glisser sur les verres. Elle fut tentée de porter le verre d'eau à ses lèvres, mais elle se ravisa rapidement quand son patron darde un regard plus que dégueulasse sur elle.
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La rose dominante, (pétale rouge)
AcakKérélys est la gentillesse incarnée, serveuse dans un bar miteux d'une ville, elle côtoie à longueur de journées la misère, le mensonge... Sous les propos salaces des clients et l'acharnement de son patron envers elle, Kérélys les affrontes grâce a...