Chapitre 14

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- Oooh, c'est bon, ne t'énerve pas ! S'exclame Jane
- Oui, c'est ça, je réponds en lui lançant un mauvais regard.
Après, je ne dis plus rien. Je reviens à mes pensées, du pourquoi du comment je vais éliminer ce fichu poisson. Ça me torture l'esprit de culpabiliser seulement pour ce genre de chose. Pourquoi j'en ai repris ? J'ai rien contrôlé ce midi, et il ne faut absolument pas que cela se reproduise.

Encore et encore. Je cours. Je cours encore et toujours pour échapper à cette chose, ou à cette personne. Ou à ce vide peut-être ? Lorsque je crois me rapprocher de la sortie, je me retourne, et je sens quelque chose effleurer mon bras, puis je tombe, dans le vide. 

Comme à chaque jeudi, je me réveille avec le cœur battant, stressée par cette pesée. On est bientôt aux fêtes, et toute cette ambiance de Noël et toute cette nourriture me répugne. Tout le monde a l'air heureux de passer du temps en famille, mais pour moi, ça veut dire gros repas, chocolats et tout ce qui va avec. J'ai tellement peur de prendre du poids avec ça... Bref, je descends de mon lit puis de l'étage. Lorsque je suis en bas, mes parents sont déjà partis. Donc c'est parti pour la routine du jeudi matin (qui parfois se déroule aussi certains autres jours de la semaine d'ailleurs...), c'est-à-dire toilettes, déshabillage et montée sur la balance, qui aujourd'hui affiche 51,6 kilos. Un sourire se dessine sur mon visage. -900g en à peine 10 jours ! C'est totalement positif. Encore 2 petits kilos et j'atteindrai mon objectif ! J'ai voulu me faire un bon petit-déjeuner pour fêter ça, mais je repense alors aux fêtes qui approchent à grands pas alors je me résous à prendre l'habituel : 1 tranche de pain et la moitié d'un verre de lait. J'ai légèrement réduit aujourd'hui. Bizarrement, je n'ai pas très faim, et ça me va très bien.

Il est actuellement 9h30, et j'entends mon ventre gargouiller. C'est mauvais signe. C'est peut-être parce que je n'ai mangé qu'une tranche de pain et un fond de lait ce matin ? Alors ce n'est pas assez ? Mmmh, il faut que je m'enlève cette idée de la tête. Je me rappelle que ce matin, la pesée était très positive avec 51,6 kilos, alors il ne faut pas que je gâche tout ! Je peux à peine me concentrer sur ce que raconte le professeur, tellement mon ventre me tiraille. A la récréation, il faudra absolument que je passe aux toilettes boire, peut-être que ça me passera ma faim. De toute façon, la faim passe toujours au bout d'un certains temps, mais quand elle est là, c'est impossible de se concentrer plus...

Après la fin de la récréation et avoir bu au moins 1L d'eau, je me dirige vers le cours suivant qui est celui des mathématiques. Je n'ai jamais vraiment détesté cette matière, ni l'aimer non plus. J'ai toujours été moyenne en classe. En fait, j'ai toujours été moyenne partout. Toutes les autres années, j'ai été dans les 13-14 de moyenne générale. Je participe un peu, je m'intéresse aux travaux de groupe, pas de remarques de disciplines ou autre. Ce qui me satisfaisait moi, ainsi que mes parents. Mais depuis plus d'un mois, mes moyennes ont augmenté de partout, sans que je sache vraiment pourquoi. J'ai récemment fait le total, et ce trimestre (qui se termine dans quelques jours !) je suis à actuellement 15,8 de moyenne. Je trouve ça vraiment remarquable, moi qui n'ai jamais dépassé les 14,5. D'ailleurs, aujourd'hui, notre professeur de maths doit nous rendre une grosse évaluation sur les théorèmes de Pythagore et Thalés. Je pense avoir moyennement réussi, et quand je vois ma copie... 17,5 ! Mais comment est-ce possible ? Décidément, je ne sais vraiment pas ce qui m'arrive depuis quelques temps. Je suis toute souriante, et Jane se retourne pour me demander en chuchotant ma note. Je lui réponds, et je lui demande la sienne également.
- La chance, me répond-elle pleine d'envie. J'ai eu 9...
- Ah, mince... je murmure. Tu te rattraperas la prochaine fois ! 
- Ouais, j'espère.
- Aller, habituellement tu as plus, c'est pas bien grave !
Je vois le prof nous regarder, alors je fais mine de regarder ma feuille et ma meilleure amie se retourne. Le cours se poursuit.

En revenant du collège, comme chaque soir, je rentre et je pose mes affaires dans ma chambre. Je me mets en tenue de sport et je commence à faire mes exercices habituels : squats, jumping jacks, montées de genoux... lorsque j'ai fini, je vais me doucher et j'entame mes devoirs. J'ai à peine sorti mes affaires, que j'entends mon téléphone vibrer (ce qui me rappelle que je dois le mettre en silencieux avant de commencer à travailler...). Je regarde vite-fait, et je vois que c'est un message... d'Ashley ! Je fais un bon et j'ouvre le SMS :
Ashley : Coucou ma belle, je suis sortie (EEEEEENFFFINNNNN) de l'hôpital, j'ai repris 6kg. Dès que tu as du temps, appelle-moi, j'ai tellement besoin et envie de te parler !

Ce n'est plus moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant