Bathroom girl

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Les draps du lit sont tièdes et doux juste comme il faut. Parfois je bouge une jambe pour aller chercher un peu de frais et je la ramène ensuite pour sentir le tissu contre moi. De temps à autre je bouge un bras aussi. Le contact de la literie laisse place à celui de la peau de Dylan. Je n'ouvre pas les yeux tout de suite, mes autres sens sont déjà très sollicités. Mes cuisses sont douloureuses, j'ai des courbatures un peu partout, force est de constater que je n'ai pas donné de moi-même ainsi depuis très longtemps. La tête encore enfoncée dans l'oreiller, je devine pourtant qu'il sourit.

Lors d'un énième round Léopard VS Dragon, mes paupières s'ouvrent enfin. Nous sommes à bout de forces, je crois que je suis en train de faire une crise d'hypoglycémie. A la fin du combat, Dylan décroche le combiné et appelle le room-service pour commander des club-sandwichs, de l'eau ainsi que du café et des gâteaux.

Je n'ai pour ainsi dire aucune idée du temps qui passe. De toute évidence je suis en train de merder gravement dans les grandes largeurs et sur tous les plans en même temps. Mon Dragon se prélasse dans mes conneries encore fumantes.

Que peut-il advenir de bon de cette aventure ?

Si je ne suis pas propre et souriante chez Hugh dans quelques heures ou quelques minutes, qu'adviendra-t-il de ma carrière ?

- #OSEF.

- Ben non, OSEF pas, c'est avec ça qu'on mange à la fin du mois maintenant.

-J'ai mangé cette nuit. Et ce matin. Et je ne sais pas quelle heure il est mais je viens encore de reprendre un morceau, je crois même que j'ai un poil coincé entre les crocs du reste.

La scène est attendrissante. Les deux bestiaux ronronnent côte à côte, calmes et tranquilles.

- Alors ? Ça fait quel effet de savoir que tu as menti ?

- Que j'ai menti ?

- Et bien oui : tu penses encore que j'aime les hommes ?

- Je n'ai aucun préjugé sur ta sexualité. Je les aime, moi.

- J'ai vu, sourit-il.

On frappe à la porte et il part ouvrir après avoir levé les yeux au ciel en souriant. Quitte à conserver notre petit secret, j'en profite pour filer dans la salle de bains. L'horloge me laisse un peu plus d'une heure avant de retourner dans ma suite me préparer. Mes lombaires me tuent, j'ai l'impression de m'être faite casser en deux.

Sur le lit, sur le mur au-dessus des oreillers, un peu sur la moquette, sur le meuble du lavabo, dans la douche... Il y a du #Dylaah partout. Malgré la climatisation parfaite de l'hôtel, on sent encore les parfums de nos échanges. Le manque de sommeil me plombe le moral et je ne suis pas certaine qu'un nouveau shoot de baise me remette d'aplomb. Je fais couler de l'eau dans la baignoire de luxe, la douche a eu son compte cette nuit puisque j'ai invité Dylan à se joindre à nos ébats, une fois n'est pas coutume. Pas de sels ni de mousse dans l'eau du bain, parce que je n'aime pas ça et que le spectacle de notre nudité ne m'effraie en rien, j'ai même envie de le regarder, je sais déjà qu'il va me rejoindre dans l'eau.

-Je vais m'en aller un peu, tu n'as plus besoin de moi, je t'ai montré le chemin.

- Si. Reste. J'ai tout le temps besoin de toi, et puis je crois que j'ai le cafard qui me guette.

- Pourquoi donc ? Tu viens de t'apercevoir qu'il rentrait vivre à en Californie et que toi tu retournes à Paris ? T'es au courant qu'il est fiancé avec une jeune femme très souriante ou tu viens de le découvrir également ? T'en reveux une tartine ou c'est bon ?

Le Reflet du LéopardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant