4. Comme on se retrouve !

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En média : Naive - The Kooks (Jean Tonique Remix)

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Adam

3 ANS PLUS TÔT

— Je veux que ce soit clair, Adam. Notre lycée a bonne réputation, il est tout à fait hors de question que vous l'entachiez. Vous avez une nouvelle chance ici, alors faites-en bon usage car au moindre écart, vous le regretterez. Ai-je été assez clair ?

— Très clair, répond Rachelle à ma place. Adam mesure la chance qu'il a d'être ici, et malgré son sale caractère, il vous en est reconnaissant.

Foutaises.

Mon nouveau proviseur hoche la tête, le regard perdu dans le décolleté de la copine de mon père. Et dire que ce type est censé être un exemple. Il faut dire que Rachelle fait tout pour qu'on la regarde, entre ses multiples chemisiers dont elle ne boutonne que la moitié des attaches, et ses soutiens gorges push-up que mon père prend plaisir à lui acheter. Je n'ai jamais compris ce principe. Pourquoi mentir sur la marchandise alors qu'on finira toujours par découvrir le faux ? À moins que dorénavant on ne se mette plus complètement à poil pendant l'acte, ce qui est à mon avis la prochaine étape.

— Très bien. Adam, un surveillant va vous conduire jusqu'à votre salle. Il manque quelques papiers à signer, votre père peut se libérer dans la soirée ?

— Il aura sûrement autre chose à faire de plus important...

Le talon aiguille de Rachelle s'enfonce dans mon pied à travers ma chaussure, me faisant grimacer.

— Il viendra, me reprend-elle.

Je roule des yeux, agacé par sa tendance à fourrer son nez partout. Elle interfère de plus en plus dans notre relation, à mon père et moi, et je ne vais pas le tolérer longtemps.

De toute façon, ce n'est pas comme si mon père avait des sentiment pour elle. L'affection et l'amour sont deux choses bien distinctes, et il se trouve que mon père a très souvent besoin d'affection.

Après un dernier regard aguicheur échangé entre le proviseur et Rachelle, nous sortons du bureau.

— Bonne journée, Adam. Sois sage.

Rachelle affiche ce fameux sourire hypocrite. Elle doit l'aimer autant que j'apprécie quand elle se tait - ce qui est très rare. Je la fusille du regard et suis la pionne, soulagé d'être débarrassé de cette pimbêche vicieuse.

Quand je pénètre dans la salle de classe, une ribambelle de paires d'yeux inquisiteurs se rivent sur moi. Je souris en coin en voyant la belle blonde assise au premier rang, qui me détaille du coin de l'œil. Que voulez-vous, mon radar à jolies filles ne cesse jamais de fonctionner.

— Je vous présente Adam Martel, qui va passer le reste de l'année avec vous, annonce la pionne. Arriver deux mois après la rentrée n'est pas forcément facile, alors favorisez son intégration.

— Ça ne devrait pas être trop compliqué, fais-je tout en parcourant les filles de la classe du regard.

Des gloussements retentissent de part et d'autre, alors que le prof semble agacé. C'est pas grave, mon vieux. Toi aussi tu as eu l'occasion de plaire à une période, il aurait fallu la saisir.

Quand mon exploration atteint le fond de la salle, la surprise me fait cligner des yeux. La brunette à lunettes, celle des prospectus, est assise à l'avant-dernier rang. Tiens, tiens... c'est fou ce que le monde est petit. Elle a la bouche grande ouverte et me scrute, avant de ciller et de reprendre contenance. Je m'amuse alors à la dévisager sans discrétion, attendant avec impatience de revoir la provocatrice de la semaine dernière.

SEULEMENT TROIS MOIS (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant