Présumé coupable [ terminé ]

Chapitre 7 : Retrouvailles

♪ Nothing Else Matters - Metallica 

Je n'ai pas de mot. Je suis tellement abasourdie par ce qu'il vient de me dire. Pourquoi pense-t-il cela ? Tante May ? Mais merde je ne peux pas y croire. Soudain, ma rage passée je suffoque. Il faut que je sorte de cette pièce. Loin de lui. Des frissons de dégoût se dressent sur ma peau. Elle qui a toujours été aux petits soins pour nous quand je venais lui rendre visite avec Wade. Elle qui l'a accepté comme le fils qu'elle n'a jamais eu. Wade essaye de venir vers moi mais je recule. C'est trop. Il est parti trop loin. Et les preuves qu'il a contre elle. Jalousie ? Ma tante n'a jamais ressenti le moindre sentiment de jalousie envers ma mère. Au contraire elles étaient tous le temps fourrées ensemble. Ma mère était sa meilleure amie, sa confidente. Il n'y avait aucune rivalité entre elles bien au contraire. May et ma mère ont toujours été proches. Chaque jour, elles se téléphonaient même si elles se voyaient régulièrement. Alors les accusations de Wade j'ai bien du mal à les avaler. Il s'avance doucement vers moi comme s'il avait peur que je m'enfuie.

— Écoute Dylan. Il faut que tu voies la vérité en face.

— Tu te fous de moi ? Tu sais aussi bien que moi que May ne ferait pas de mal même à une mouche.

Il serre fort ses poings. Sa colère va bientôt exploser. Mais il faut qu'il comprenne que c'est purement impossible. Il ne proteste pas. Je pose ma main sur un de ses poings et mon regard se fixe au sien.

— Dis-moi tes arguments dans ce cas.

Ses poings de desserrent et nos doigts s'entrelacent.

— Allons-nous coucher. Demain j'appellerai mon frère on y verra plus clair avec lui.

— Pourquoi ne pas aller le voir tout simplement ?

Il se recule soudainement. Se baisse et retrousse une jambe de son jean.

— Voilà pourquoi, me dit-il en me montrant un bracelet électronique.

Voyant que je ne réponds pas il continue en regardant ses pieds.

— La seule condition à ma liberté est ce putain de bracelet qui me retient prisonnier entre ces murs. Voilà pourquoi Queen vient régulièrement. Elle me fait mes courses. Si je sors à plus de 10 mètres de ma maison, un signale est émis au poste de police. Les flics rappliquent à l'endroit où je me trouve et c'est retour à la case départ. Je fais tout avec. Je peux même me doucher avec car cette merde est étanche. Aux yeux de tous je suis en liberté mais c'est comme si j'étais encore en taule, dans ma cellule. Ma maison est devenue ma prison.

Je soulève son menton du bout des doigts.

— Nous trouverons le fin mot de cette histoire. Je t'en fais la promesse Wade.

Il m'octroie un triste sourire en réponse. Nous partons de la pièce semée de doutes et allons nous coucher dans sa chambre. Cette dernière est sombre. Les murs sont peints d'une teinte grise. Aucune décoration n'y a sa place. Comme il l'a si bien dit, il est comme prisonnier. A moi de le libérer de ce fardeau qu'il porte injustement.

En pleine nuit, lovée contre le torse de Wade, je le sens se tordre de douleur. Je me redresse vite et allume la lampe posée sur une table de chevet. La lumière à a peine le temps de bien éclairer la pièce que je vois les traits de son visage se tordre. Il est en nage. Je le réveille doucement d'abord. Son corps se crispe.

— Non ! Arrêtez !

Je l'appelle en criant pour que les ténèbres de son rêve s'évanouissent.