Présumé coupable [ terminé ]

Chapitre 13 : Accident douteux

♪ The sound of silence - Distribed

Durant les trois heures de route qui nous séparent de New Port, mes pensées sont projetées vers May. L'urgentiste au téléphone ne m'a rien indiqué concernant l'état de ma tante. Elle a toujours été comme une seconde mère pour moi, même si elle ne peut absolument remplacer la mienne. Mine de rien May a toujours su m'épauler au moindre coup dur. Et dieu sait qu'il y en a eu. Elle m'a toujours protégée. Je ronge mes ongles, bats du pied et m'impatiente jusqu' à notre arrivée. Je perçois enfin le parking de l'hôpital. A peine Dan relève le frein à main, je sors de la voiture telle une furie. Je me présente à l'accueil essoufflée et demande la chambre de May. La standardiste effectue sa recherche sur son ordinateur, ce qui ne fait qu'accentuer mon impatience.

— Madame West, chambre 214, deuxième étage.

Je ne prends même pas la peine de la remercier et file directement vers les ascenseurs. Heureusement la cabine s'ouvre devant moi et je m'y engouffre. Les chiffres des étages défilent trop lentement à mon goût. Le ding retentit comme une bouffée d'espoir. Je m'y échappe le plus vite possible, tournant ma tête de gauche à droite à la recherche de la chambre où repose ma tante. Une femme de ménage me regarde comme si je sortais d'un asile de fou et je me demande, moi-même, si je n'ai pas perdu la tête. Je stoppe net quand j'aperçois la chambre 213. Encore quelques pas et je serai devant celle de May. Un homme barbu en sort.

— Vous devez être Dylan, je me présente Hank, dit-il en me tendant sa main.

Je lui souris et réponds à son geste.

— Comment va-t-elle ?

— Elle va bien, une légère commotion cérébrale et une entorse du genou. Plus de peur que de mal en somme.

J'entends au loin la voix faible de ma tante demander à son ami avec qui il parle. Je passe ma tête dans le chambranle de la porte le sourire aux lèvres de la voir en chair et en os. D'un signe de la main elle m'invite à entrer. Elle est tranquillement allongée sur le lit, le genou plâtré et un énorme bandage recouvre sa tête. Tandis que je m'installe à ses côtés dans un siège moelleux, mon téléphone émet un bip. Je le sors de la poche arrière de mon jean.

Dan : Je te laisse profiter d'un moment avec ta tante, je me prends un café en bas.

Je garde mon portable à portée de main au cas où et regarde May la larme à l'œil.

— C'est rien Dylan, une pauvre chute dans ces escaliers de malheur. Il m'en faut plus pour m'achever crois-moi, me rassure-t-elle.

Mais bizarrement j'y crois moyen à son histoire de chute. Elle n'a jamais eu aucun problème de santé ni de traitement qui pourrait avoir comme effet secondaire des étourdissements.

— Tu es sûre que tout va bien ? S'il y avait quoi que ce soit tu m'en ferais part, n'est-ce pas ?

Elle me jauge pendant un moment.

— Mais oui, je commence à prendre de l'âge. J'ai dû me lever trop vite.

Quelques minutes plus tard, je pars lui promettant de venir lui rendre visite prochainement. Je fais le chemin inverse, monte dans un ascenseur et retrouve mon co-équipier et Hank discutant autour d'un café. Mon ami me voyant arriver coupe court à la conversation avec le barbu.