Chapitre 24 : Weston Hospital Psychiatric

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Allapologies-Nirvana

Weston Hospital Psychiatric. Nous y sommes. Une grande bâtisse ne ressemblant pas du tout à un asile se dresse devant nous. Un petit parc fleuri nous accueille. Quelques patients se promènent avec le personnel médical. Je regarde la demeure. Elle est immense. Recouverte de briques rouges, elle ressemble plus à une maison de retraite qu'à un asile. Bon certes, en regardant de plus près certains patients on peut tout à fait croire que ce lieu est bien un hôpital psychiatrique. L'établissement où se trouve Andy depuis des années. Réfugié dans le silence entre ces quatre murs. Avoir pour seule compagnie l'équipe soignante, les médicaments qui le plongent dans un paradis artificiel le déconnectant de la réalité et ses peurs profondes. Pour qu'un être humain se mure dans le silence le plus complet c'est soit voulu car il a commis des choses horribles pour les quelles même le plus grand des psychiatres développerait des terreurs nocturnes, soit il a peur d'avouer ce qu'il a vu. Dans le cas de mon cousin, c'est la deuxième hypothèse. Je ne peux pas croire qu'il ait fait quoi que ce soit dans cette monstrueuse affaire. Wayne et moi montons les marches et allons nous adresser à l'accueil. Une charmante jeune femme nous accueille. Elle me dit quelque chose mais je n'arrive pas à savoir où j'ai pu l'apercevoir. Blonde, un sourire angélique et un regard si doux qu'on lui donnerait le bon dieu sans confession. Sur sa blouse blanche immaculée un badge y est épinglé. Sharon. Je ne connais aucune Sharon, ni dans cette ancienne vie ni dans ma nouvelle. Wayne prend la parole alors que je continue de contempler la standardiste.

— Bonjour, je suis l'inspecteur Wayne Perry et voici Dylan West-Murland. Nous souhaitons voir Andy West. Son père a du vous appeler hier pour vous tenir informé d'une visite pour son fils.

Elle hoche la tête, puis pianote sur le clavier de l'ordinateur.

— Effectivement, Monsieur West nous a appelé hier à 17h45. Je vous laisse patienter dans le petit salon qui se trouve sur votre gauche, un agent de sécurité va venir vous voir d'ici peu.

Nous suivons les recommandations de Sharon après l'avoir remerciée. À peine installée, ma jambe tressaute. Je ne sais pas comment je vais réagir en voyant l'état d'Andy. La dernière fois que je l'ai vu nous étions au lycée. Il jouait au football, sa passion. Nous étions tous là pour le soutenir. Son avenir était tout tracé. À la fin de son match, son coach et lui s'étaient entretenus avec le sélectionneur d'une célèbre université. Quelques jours plus tard un officier est venu l'arrêter chez lui. Wayne s'affale près de moi et pose sa main sur ma jambe

— Ça va aller, je suis là tu n'es pas toute seule.

Je lui offre un faible sourire ma gorge étant encore nouée.

— Bon puisque l'on a un peu de temps devant nous, autant qu'on se mette d'accord sur ce que nous savons déjà, non ?

— Ok. Alors le maître chanteur est gaucher donc le tueur l'est aussi, ma tante est la mère d'Andy qui est né d'un viol et on n'a toujours aucune trace de Cassie.

— Pas forcément ils peuvent être deux.

À l'évocation de Cassie, je vois du coin de l'œil Wayne se ronger les ongles. Il a le même tic que son frère lorsqu'il cache quelque chose.

— Vas-y crache le morceau.

— Quel morceau ?

— Wayne !

— Bon ok, mais je te jure que je ne voulais pas te troubler plus que tu ne l'es déjà. Arrête de me regarder comme si tu avais envie de me planter!

— Accouche sinon je le fais vraiment.

— Dans la semaine, je suis parti prendre un café avec une fille avec qui je suis allé au lycée et en arrivant devant chez Wade, j'ai trouvé un papier qui dépassait du paillasson.

Présumé coupable [ terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant