Un léger coup de vent me poussa à rentrer alors que j'étais totalement absorbé par la vision d'un Evan calme et serein, les yeux dans le vague alors qu'il semblait taper nerveusement ses doigts contre la surface chaude du bois. Une fois à l'intérieur, je ne pouvais que frissonner agréablement sous la légère chaleur du lieu, c'était un café un peu spécial. Toutes les chaises étaient des sièges confortables en velours rouge autour de différentes tables en bois rondes, les serveuses étaient habillées d'un vieux corset serré rose avec un tutu couleur lit de vin, le tout rehaussé par des rollers rouges, alors que les garçons portaient des pantalons pinces, des chemises et des tabliers dans les mêmes palettes de couleurs.
C'était très amusant de voir toutes ces serveuses et serveurs virevolter sur leurs patins avec une fluidité digne de danseurs étoiles. Je me souviens avoir travaillé ici avec Evan quelques mois pour aider la patronne qui était la mère d'une de nos amis, Naomie. Et à ce que je sais, elle est en couple et très heureuse à Los Angeles. Tant mieux pour elle. Je m'avançais dans le café assez rempli pour venir m'asseoir en face d'Evan qui semblait enfin sortir de ses pensées et j'en profitai pour enlever ma veste.
- Tu avais l'air plongé dans tes pensées, Ev', j'espère que c'est moi qui occupe ton esprit ainsi, lui lançais-je moqueusement alors qu'il souriait au surnom
- Argh Alex, tu m'a touché en plein cœur, je suis découvert, fit-il d'un air dramatique alors que je riais.
Rapidement, une serveuse vint prendre notre commande, moi je choisis un milk-shake au chocolat alors que Evan prenait un parfait à la fraise. Dès qu'elle partit, on recommençait à se taquiner tout de suite après, mais on enchaîna très vite sur des sujets de discussions banales jusqu'à ce qu'il ne prenne un tournant que je n'apprécie guère mais... c'était l'occasion de me confier alors dès qu'Evan eût finit de parler d'une de ces ex, je me lançai.
- Tu sais, à propos de Kaleb... Il..., commençais-je difficilement
- Oui ?
Il semblait tout à coup plus concentré sur moi, totalement pendu à mes lèvres et cela m'aurait faire rire si un stresse sorti de nul part ne me broyait pas l'estomac.
- Entre moi et... lui c'était... compliqué, articulais-je difficilement en me pinçant les lèvres pour ne pas craquer
- Compliqué ? Tenta-t-il doucement
- J'ai était en quelques sortes... victime de mon amant pendant...un peu plus de 3 ans, finis-je par lâcher, en regardant ailleurs.
Il en semblait pas vraiment choqué mais juste profondément triste et compatissant ce qui m'étonnait mais la pire que je pouvais imaginer se produisit
- Écoute Alex...mh... Je suis au courant
- Quoi ?....Mais comment ?! dis-je incrédule, personne n'était au courant !
- Ta mère, elle....
- ... Ne me dis pas que.., sauf évidement mes parents pensais-je
- Tu sais qu'elle n'a pas sa langue dans sa poche, je l'ai appris en entendant une conversation entre ta mère et Caroline, celle qui tient l'épicerie à quelque rues de là, le jour de ton arrivée. Elles sont toujours aussi amies, essaya-t-il de plaisanter avant de reprendre plus sérieusement. Je voulais que tu me le dise toi alors je n'ai rien dit...
- Je vois... Répliquai-je la gorge serrée
Je me sentais trahis, purement et simplement, par ma propre mère pour couronner le tout. J'avais envie de disparaître tellement un sentiment de honte m'écrasait. La nausée m'étranglait alors je me levais rapidement en fermant brièvement les yeux avant de dire doucement :
- Excuse moi, je reviens
Sans rien ajouter de plus je me précipitai dans les toilettes pour m'enfermer dans un des cabinets pour ensuite me laisser glisser contre le mur. De quel droit osait-elle rependre mon histoire ? C'était ma mère et je l'aimais aussi fort qu'un enfant peut aimer sa mère mais il y avait des limites. Il y a toujours des limites à l'amour et maintenant que je l'ai compris j'allais m'en souvenir quoi qu'il m'en coûte. Le pire est que je n'étais même pas en colère mais juste triste. Quand est-ce que les personnes que j'aime arrêterons de me faire du mal, intentionnellement ou pas ? C'était à chaque fois plus douloureux à supporter, je n'arrivais plus à encaisser les trahisons, cela faisait trop mal.
Il faudrait alors que j'ai une sérieuse discussion avec ma mère ce soir.Une fois assez calmé, je sortis du cabinet pour aller me passer un coup d'eau sur le visage, je m'essuyai rapidement avant de sortir pour rejoindre Evan qui devait être encore tout seul mais, le tableau que j'aperçus de loin, me coupa tout à coup, toute envie d'avancer. Evan était à notre table mais plusieurs autres personnes s'étaient installés avec lui, ils discutaient tous dans une bonne ambiance avec cette complicité commune que je leur enviais tout à coup. J'aurais voulu être à l'aise, venir déranger leur discussion pour ensuite y prendre part mais... Je me sentais comme un étranger à cette scène, comme quelqu'un en trop que l'on osait pas virer. Evan riait au éclat à une blague que je n'avais pas entendu, il semblait beaucoup plus s'amuser qu'en ma compagnie ennuyeuse et triste.
Il semblait n'avoir nullement besoin de moi, je ne m'étais jamais sentis si inutile qu'a ce moment donné. Je n'en voulais pas à Evan, il avait continué sa vie, là ou j'avais mis sur pose la mienne, tout était de ma faute, je n'avais pas le droit de me plaindre pour mes propres erreurs du passé. C'est alors que bien décidé à m'effacer, je retournais à ma table, je pris ma veste sans prêter attention à personne mais c'était toujours le même qui me voyait quand moi même je ne savais pas où me trouver.
- Alex, où tu vas ? Me demanda Evan surpris de mon départ
- Je dois rentrer chez moi... appelle plus tard si tu veux, je lui fis un micro sourire et fis demi tour.
Il voulut se lever mais une de ses amies l'en empêcha, tenant son bras aussi fort qu'elle le pouvait, et alors que je franchissais la porte du café, je ne remarquai pas le regard triste de mon meilleur ami sur mon dos alors qu'il détachait ensuite avec violence son bras de la fille mais en restant assis, résigné. Moi de mon côté, le froid de l'extérieur semblait apaiser mes blessures internes et je soupirais de soulagement avant de venir allumer une cigarette. C'était vraiment une mauvaise habitude, tirée de Kaleb en plus, mais je n'arrivais pas à m'arrêter, c'était trop apaisant comme geste, je trouve. Et alors que je prenais le chemin pour entrer chez moi, j'éternuai bruyamment.
-Et bah... quelqu'un doit beaucoup parler de moi, dis-je amusé avant de reprendre ma route
Et effectivement, loin de me douter qu'à des centaines de kilomètres de là quelqu'un hurlait mon prénom rageusement... en Autriche plus précisément.
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Tainted Love {BOYXBOY}
Любовные романыLorsque un être vivant est en danger, il a pour instinct de survie que de fuir la chose qui le menace. Seulement quand on est un humain avec un cœur beaucoup trop gros pour son corps cela devient vite compliqué. Suivez donc l'histoire chaotique d'Al...