Cela faisait longtemps que je n'avais plus entendu pareille sonnerie. Puisque mon "fabuleux" amant me privait de téléphone comme un adolescent, ayant peur que je ne lui sois infidèle.... Quelle connerie. Mais peut-être que maintenant qu'il semblait vraiment le penser, je pourrais m'en acheter un sans qu'il ne le détruise la seconde suivante. Pour en revenir au téléphone de mon amant, je me mordais la lèvre, totalement désarmé. Que faire ? Cela semblait si quotidien, une sonnerie de téléphone, pour les autres, mais chez moi, cela me causait presque une crise d'angoisse. Je clignais plusieurs fois des yeux, ne sachant pas quoi faire.
Avant de finalement me décider à aller voir. Je marchais doucement vers le téléphone, ayant presque peur que Kaleb déboule dans l'appartement en criant "Je t'ai vu faire, je vais te tuer !". Pourquoi stresser autant ? Ce n'était qu'un minuscule et insignifiant... Téléphone, n'est-ce pas ? Quand j'arrivais à la hauteur du mobile, il avait cessé de faire du bruit et je soufflais de soulagement. J'avais manqué l'appel. Seulement, mon soulagement fut de courte durée quand le téléphone se remit à vibrer dans une musique stridente, avec plus d'ardeur. Me pinçant les lèvres, agacé, je l'attrapais et hésitais à décrocher ou le mettre sur muet. Mais le nom du contact me fit froncer les sourcils : "chérie" Cela aurait dû être moi non ? Sauf que... Je n'avais pas mon téléphone et... Je n'étais pas une fille.
Alors pourquoi cela était au féminin ? Je clignais plusieurs fois des paupières, tentant vainement, essayant de comprendre tout en réprimant les larmes qui s'agglutinaient dans mes yeux au fur et à mesure que la vérité éclater dans mon crâne. Mais une rage d'être sûr, avec encore un minuscule grain d'espoir me poussa à décrocher. Mais je ne dis rien, attendant juste de voir. L'autre personne au bout du fil, avait... Une jolie voix, légèrement fluette, mais pas désagréable. C'était bien une femme.
- Bébé, tu viens, quand a la maison ? Tu me manque !
Je grimaçais en restant toujours silencieux alors que mon cœur me faisait terriblement mal, elle lui disait « maison » donc c'était un endroit qu'il connaissait bien, elle n'était donc pas un simple coup d'un soir. Ne disant toujours rien, cette femme ne semblait pas le prendre trop à cœur et dit même d'une voix amusée
- Oh je vois... Tu veux encore jouer à ça ?
Elle ria quelques instants puis se mit à débiter un monticule d'insanités perverses au téléphone en prenant une voix qu'elle tentait charmeuse. Mais moi elle me donnait juste envie de vomir. C'en était trop pour moi, c'était trop dur à entendre, cela me faisait trop mal de les imaginer tout les deux, alors je raccrochais brusquement et jetais le téléphone sur le plan de travail avant de me précipiter aux toilettes à quelques pas de là pour y vomir. Je ne pouvais me retenir de vomir et de pleurer, mais à chaque soubresauts, mes côtes et mon dos me faisaient incroyablement souffrir, m'arrachant des plaintes douloureuses, me rappelant encore plus à quel point mon amant était une personne horrible jusqu'au bout. Je le savais, j'ai même toujours su je crois. Qu'il me trompait et qu'il n'était pas tout à fait comme il semblait être au début.
Mais entre le soupçonner... et en avoir les preuves. C'était une sacré gifle que je me prenais en pleine face. Je crois que ce qui me faisait le plus mal était de savoir que c'était une femme. Un putain de femme, merde. Je me sentais sale, tellement sale et pathétique. Quel était le problème avec moi ? Je lui plaisais, je l'excitais, il était heureux avec moi, il me semblait, je supportais ses excès de violence, je n'étais jamais sur son dos car je lui faisais confiance... Alors... pourquoi allait-il voir ailleurs ? Je me rends compte de quelques chose, c'est que... Je suis le seul à essayer de recoller les morceaux, aussi petits soient-ils. Ce couple de pacotille ne repose que sur moi. Et je suis fatigué. Fatigué de le faire. Il ne manquerait plus qu'il ait déjà des gosses avec cette dinde et ce serait le pompon !
Tss.. N'empêche, je jouerais le parfait amant caché. J'étais si faible et... lâche. Je n'avais aucunement le courage de mes opinions devant Kaleb. Malgré ces trois ans, j'étais toujours à ses côtés, fidèle au poste et je ne pense pas qu'une miette d'amour en soit la cause... J'avais juste... peur. J'étais encore ici par peur... et à cause de rien d'autre. Je m'assis contre le mur froid, ayant vomis tout ce que j'avais, je soupirais. Tout serait bientôt fini oui... C'était une promesse faite à moi même. Et que toutes les divinités en soient témoins. Je n'avais plus que deux solutions à l'heure actuelle. Déménager ou... le suicide. Je ne pouvais plus le supporter, c'était la goutte qui faisait déborder le vase, je n'arrivais pas à imaginer encore ne serait-ce un mois en sa compagnie dégoûtante. Je finis par me relever, titubant quelque peu, je me rinçai la bouche avant de retourner dans le salon. Je savais que je ne pouvais pas partir comme ça... J'allais devoir faire... beaucoup de choses et allumer une cigarette semblait un bon début.
J'ouvris la fenêtre, et tirais une latte tout en m'allongeant à même la moquette, puis je fermais les yeux en passant une main dans mes cheveux d'un air fatigué, j'avais posé le téléphone de Kaleb juste à côté de moi. Tout d'abord reprendre contact avec mes parents était un bon début. Peut-être que je pourrais aller m'installer chez eux quelques temps... le temps de me relever. Plus sûr de moi que jamais et connaissant le numéro de ma mère.... Ma chère maman, que je n'avais plus vu depuis si longtemps et qui était depuis toujours ignorante de ce qui m'arrivait... Je soufflais un bon coup de la fumée blanchâtre, et en prenant mon courage à deux main, composais son numéro... j'attendis quelques secondes puis une voix que je connaissais bien se fit entendre.
- Allô ?
- Maman...c'est moi, soufflais-je doucement
- Oh Alex mon bébé ! comment ça va ? Cela fait bien six mois que tu ne nous avais pas téléphoné !
- Pas... très bien maman et je suis désolé, j'avais... un empêchement. Enfin plusieurs...
- Quelque chose ne va pas, mon poussin ? Demanda-t-elle tout à coup inquiète
Et je crois que ce surnom que je n'avais plus entendu depuis que j'avais 15 ans me fit craquer. Je fixais mon regard au plafond, alors que des larmes silencieuses coulaient sur mes joues puis je commençais à sangloter doucement.
- Je veux... rentrer à la maison, maman...
Elle passa ensuite une bonne heure à me réconforter, et un léger sourire au lèvres, me yeux perdus dans le paysage à travers la fenêtre, je l'écoutais religieusement. Elle m'avait tant manqué. Nous nous étions mis d'accord pour que je déménage sur 2 semaines pour être discret. Car je lui avais raconté les grandes lignes de ma relation amoureuse et elle voulait plus que tout que je parte. Mais elle se trouvait dans un autre pays à plus de dix heures de route et de vol confondus, alors je devait manœuvrer prudemment. Puis nous nous étions embrassés et nous étions promis de nous voir très vite puis...
J'avais raccroché. Le cœur léger.
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oui je suis en retard pardoooon, sinon votre avis sur ce chapitre ? XD
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Tainted Love {BOYXBOY}
RomanceLorsque un être vivant est en danger, il a pour instinct de survie que de fuir la chose qui le menace. Seulement quand on est un humain avec un cœur beaucoup trop gros pour son corps cela devient vite compliqué. Suivez donc l'histoire chaotique d'Al...