Chapitre 7 :

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"De la peur vient la colère et de la colère la rébellion" -Alex 


Brusquement je me réveillai, en un sursaut douloureux qui m'arracha une plainte de ma voix enrouée. Je m'immobilisai alors pour faire partir cette horrible sensation. Quand ce fut à nouveau supportable, une douleur lancinante se réveilla dans mon crâne. J'inspectai mon visage avec une de mes mains. Je sentais sous mes doigts des restes de sang séché et des égratignures qui me picotaient lorsque je passai un doigt dessus, sans compter les bleus. Une fois ma lente inspection finie, je tendis l'oreille... mais rien ne vint, et inconsciemment je soupirai de soulagement. Kaleb devait être parti je ne sais où, et pour une fois je m'en fichais complètement. 

Je fermai fortement les yeux en espérant que ce nœud dans ma gorge se dissipe, quand je sentis des larmes brûlantes arriver. Un premier sanglot, puis de nombreux autres, secoua mon corps, m'arrachant un gémissement étouffé. Je plaquai alors rapidement une main sur mes côtes car je peinais à respirer. Dans un effort presque impossible, j'ouvris lentement mes yeux, les laissant s'habituer à la lumière ambiante. Nous devions être en début d'après-midi. Je scannai l'endroit du regard ; j'étais exactement au même endroit et dans la même position que... avant. Je clignai plusieurs fois des yeux avant de me redresser légèrement, appuyant mon dos contre le mur. 

Malgré ce léger effort, j'étais déjà complètement essoufflé, me mordant la lèvre pour ne pas hurler de douleur. Tout mon corps semblait en feu et parcourut de million d'aiguilles. Je laissai échapper un souffle tremblant avant de me relever le plus vite possible dans mon état. Je fermai fortement mes paupières, attendant que la nausée s'évapore. Quand je me sentis assez prêt, et Dieu sait à quel point c'était dur, je commençai à marcher lentement, boitillant largement. Je soupirai en constatant mieux l'état de mon appartement. Tout était sens dessus dessous. Mais quelques vases étaient brisés en mille morceaux et les fleurs à moitié fanées étaient piétinées. Mes bouquins étaient pour la plupart déchirés aux quatre coins du salon. 

Ma télé couchée au sol diffusait de la neige dans un bruit stressant. Un vrai carnage en somme, mais je n'eus pas le courage de ranger tout de suite. Je voulais... une bonne douche et enlever cette odeur de transpiration et de sang qui me faisait tourner la tête. Je montai alors lentement les escaliers, une main plaquée contre mes côtes et une autre s'accrochant à la rambarde. Quand je parvins enfin, quoique péniblement, à l'étage, je me dirigeai vers la salle de bain. Sans même prendre la peine de fermer la porte derrière moi, je me plantai devant le grand miroir sur pied et avais un haut-le-cœur violent. Un haut-le-cœur tellement fort que je n'arrivais pas à le comprimer, et je me jetai la tête la première dans la cuvette pour vomir. 

Quand les spasmes s'arrêtèrent enfin, je me laissai glisser contre le mur froid et carrelé de la pièce. Mon corps était... horrible. On aurait presque dit que j'étais passé sous un train tant le spectacle était effroyable. Je comprenais mieux mes douleurs : avec de telles marques, j'étais limite surpris d'avoir réussi à bouger ne serait-ce que le petit doigt. Retenant une fois de plus mes larmes, je me déshabillai lentement. Comment avais-je pu tomber aussi bas ? Pourquoi avais-je laissé Kaleb me rendre comme ça ? Je ne me reconnaissais même plus et c'était un constat terrible pour moi. 

Quand je fus nu, non sans mal, je me glissai sous la douche. Allumant l'eau brûlante, j'espérais faire disparaître cette image si pathétique de moi, en me frottant le plus fort possible avec autant de savons que je jugeai nécessaires. Ma peau était devenue encore plus rouge mais je m'en fichais ; un peu plus, un peu moins, ce n'était plus à ça près. Je sortis de la salle de bain tel un zombie après m'être séché sommairement et je me dirigeai vers ma chambre pour m'habiller. Je n'avais aucune putain d'idée de comment on réparait des côtes... car j'étais sûr que Kaleb me les avait soit fêlées, soit déplacées ou bien même cassées. Je soupirai, m'habillant lentement en grimaçant quelques fois de douleur. 

Je m'allongeai le plus confortablement sur le lit et soupirai doucement en fermant les yeux. Je ne pouvais pas rester comme cela... et je doutais que des côtes mal soignées soient sans conséquence. Fixant le plafond, j'hésitais... Il me fallait un médecin et le seul que j'avais sous la main était Tom... mais que faire s'il posait des questions sur la provenance de mes blessures ? Il ne mettrait pas si longtemps a faire les liens. Je ne voulais pas que quelque chose arrive à mon amant, même s'il me faisait souffrir autant que je l'aimais. Je me relevai alors et sortis lentement de la chambre, il me fallait un téléphone. Le seul à ma porter était celui-ci enfermé à double tour dans son bureau, crocheter une serrure ne devait pas être si compliqué.  Et effectivement quelques minutes plus tard, je me rendais compte que j'avais totalement tort... Alors j'utilisais simplement un couteau pour deviser la poignée et le tour fut jouer et je pus enfin appeler le numéro pré enregistrer du docteur, dans le téléphone fixe

 - Allô? dit le docteur d'un ton calme La voix du docteur me fit du bien, peut-être parce qu'il était un élément extérieur à mon malheur. Mon cœur se serrait et je ravalais tant bien que mal mes larmes pour répondre alors qu'il semblait s'impatienter

-Allô ? Il y a quelqu'un ?

-je...oui c'est... Alex wilden vous vous souvenez .

- ah oui monsieur wilden que puis je pour vous ? Je suis surpris votre manager m'avais dit que tout passerait par lui-je m'en doute mais...

-il y a un problème? , Me coupa-t-il brusquement, en restant pourtant calme

- j'aimerais que vous veniez...s'il vous plaît, fis-je d'une voix presque suppliante, je me trouvais pathétique

- Je ne peux pas venir, je suis de permanence mais... vous pouvez venez, je vous attendrai. Je suis à la clinique Hortensia

- je vois, d'accord... a tout à l'heure...merci

- Je vous en prie monsieur wilden

Sur ces mots il raccrochait, et moi je me traînai dans le salon, mes cotes me faisant toujours horriblement souffrir. Je fouillai dans le bazar de l'appartement et fus soulagé de constater que, pour une fois Kaleb n'avait pas pris les clés... Il fallait vraiment que je fasse des doubles, mais cela viendrait plus tard car pour l'instant c'était mon corps qui comptait le plus. Je sortis de ma maison, non sans avoir mis des lunettes noires, une bonne écharpe et une veste pour couvrir mon corps.

Détaillant mon propre jardin, je fus presque effaré de voir à quel point cela faisait longtemps que je n'avais pas mis les pieds rien que devant ma porte... J'inspirai profondément et me dirigeai rapidement vers le portail, puis dans la rue, me fondant dans la foule, et je disparus aux yeux de tous. Aussi décidé qu'effrayé de ce pas dans le monde réel, je laissai un léger sourire s'imprimer sur mes lèvres. Jamais Kaleb ne devra l'apprendre... jamais.

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Et voilà ! Cela vous à plut ? je l'espère beaucoup, à mercredi tout le monde xD 

Tainted Love {BOYXBOY}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant